Par José Dalmas CLASSE AFFAIRES ÉCONOMIE Il/
SOPHIA-ANTIPOLIS LA SECONDE VIE DU CICA [The CICA’s second life] Monstre énergivore, le Centre international de communication avancée va devenir le premier complexe à énergie positive des Alpes-Maritimes destiné aux entreprises. Un défi technologique relevé par le groupe Périal et commercialisé par BNP Paribas Real Estate. -/ The Centre International de Communication Avancée is an energy glutton that’s to becomethe Alpes-Maritimes’ first positive-energy office complex. A technological challengetaken up by the Périal group and marketed by BNP Paribas Real Estate.
onstruit au milieu des années 90, le CICA est, avec ses 9 bâtiments, l’un des ensembles immobiliers les plus emblématiques de Sophia-Antipolis. Par son architecture, avec ce grand toit vitré orienté au sud lui permettant de baigner dans la lumière, comme par sa vocation : accueillir de jeunes entreprises œuvrant dans le domaine des nouvellestechnologies de la communication et de l’information ainsi que des établissements d’enseignement, comme l’école d’ingénieurs Eurecom, qui occupait jusqu’à juin dernier 5 000 m2 sur les 14 000 m2 du complexe. Mais, la banalisation de ces nouvellestechnologies a entraîné le déclin de l’attractivité de cet équipement aux yeux des opérateurs, tandis que, parallèlement, la conception architecturale d’origine du CICA a fait de celui-ci un gouffre financier au niveau de l’entretien. En effet, l’immensetoit vitré fait entrer autant de lumière que de chaleur durant l’été et implique donc d’énormes efforts de climatisation. Avec une consommation annuelle de 1 140 kWh/m2, l’ensemble est un monstre énergivore et d’ailleurs classé commetel selon la réglementation thermique en vigueur.
C
et vendre letout pour 10 M€ à Périal Développement, appuyé par la Caisse des dépôts et consignations. Pour Périal, le maître d’ouvrage de l’opération, le défi consiste donc à transformer une « passoire » énergétique en ensemble vertueux labellisé BEPOS (pour « bâtiment à énergie positive », c’est-à-dire produisant davantage de ressources qu’il n’en consomme), et ce avec plusieurs années d’avance sur l’obligation légale de cette norme, fixée à 2020. À cette fin, 20 M€ seront investis dans detrès importants travaux qui commenceront début 2013 pour une durée de 12 à 14 mois. Une réhabilitation lourde du site, tant externe qu’interne. L’enveloppe sera reconstruite et ne sera véritablement conservée que la coque en béton. L’optimisation des rendements énergétiques s’opérera à travers la rénovation des façades, avec la création d’ouvertures, et la mise en place d’équipements spécifiques : bouclier thermique, notamment sur la grande verrière, apposition de « brise-soleil » pour empêcher l’effet « loupe », changement complet du système chauffage, ventilation et climatisation, des systèmes de récupération d’eau et de gestion de la ressource, et intégration de panneaux solaires. À terme, l’ensemble de ces
1 1 À l’horizon de 2014, le CICA devrait devenir un modèle de bâtiment à énergie positive. 2 La qualité de vie des futurs occupants est un des points importants du cahier des charges du projet. aménagements devrait amener à une production annuelle de 75 kW/m2, pour une consommation d’énergie conventionnelle (climatisation, éclairage des parties communes, etc.) de 65 kW/m2/an. Et à pleines charges d’exploitation, c’est-à-dire en incluant les consommations des entreprises et de leurs personnels, avec ce que celaimplique d’ordinateurs et de machines électriques, le complexe devrait représenter un coût énergétique annuel de 200 kW/m2, soit environ six fois moins qu’actuellement.
Un lieu à vivre La qualité de vie des futurs occupants des lieux a également été prise en compte dans les plans de rénovation signés par le cabinet d’architecture azuréen ABC, dirigé par Jean-Philippe Cabane. Un parc, dans lequel on entrera par une allée végétalisée, sera ainsi créé, tout comme un belvédère avec vue sur mer. Des parkings couverts, dotés de bornes de recharge pour les véhicules électriques, seront
Un investissement de 20 M€ Pour toutes ces raisons, le propriétaire et exploitant des lieux, le conseil général des Alpes-Maritimes, a préféré, au printemps dernier, passer la main
142 | SEPTEMBRE 2012 - www.cotemagazine.com
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