Esprit d’enFrance

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Culture

Les (en)chanteuses
-/Bewitching voices
Par Mireille Sartore

La nouvelle génération des chanteuses retrouve l’ADN de la grande chanson française. Sans pour autant renier les codes et les valeurs de notre époque.

Les chanteuses à voix tonitruante (Céline Dion, Lara Fabian…), qui squattaient autrefois les ondes n’ont plus vraiment la cote ! Les girls d’aujourd’hui n’hésitent plus à composer leurs chansons, leurs mélodies, à jouer d’un instrument – voire plusieurs – sans oublier d’être ultraféminines et parfois militantes. Prisestrès au sérieux, elles surfent sur lestendancestout en revendiquant l’héritage des grandes dames du passé, telles Piaf, Barbara ou Gréco. Une autre parole se fait entendre, plus poétique, plus lyrique, qui enchante notre quotidien.

-/ Female singers of the young generation are delving deep into the French chanson tradition – without rejecting the codes and values of our time.
Those singers with thunderous voices who monopolised the airwaves not long ago, like Céline Dion and Lara Fabian, are OUT ! Today’s girls are writing their own music and lyrics, playing instruments (one or more), all the while remaining Jeminine and in some cases militant as well. These are serious talents, claiming the heritage of such giants as Piaf, Barbara and Gréco. They’re bringing a new, poetic songwriting to brighten up our days. setting polished lyrics to catchy tunes. After ten years of a more or less chaotic career (with “a lot of hard work, mostly”), her first album Initiale, a kind of selfportrait made up of collages permeated with poetry and emotion, has won over audiences and critics alike.

L tout en émotion
Raphaële Lannadère, 31 ans, qui a choisi l’initiale de son patronyme comme nom de scène, contribue brillamment au «  renouveau de la chanson française », dont Benjamin Biolay avait ouvert la brèche voilà presquetrois ans, avec son album bien nommé La Superbe. Le digne héritier de Gainsbourg conjuguait ainsi dans un double opus destextes recherchés et des orchestrations ambitieuses, un alliage magistral autrefois réservé aux Brel, Ferré, Barbara, qui firent, en leur temps, de la chanson française une marque de fabrique reconnue et appréciée dans le monde entier. Avec sa voix de diseuse, L remonte à la source, retrouve l’ADN de la grande chanson en mixant textestravaillés et mélodies évidentes. Après dix ans d’un parcours plus ou moins chaotique, avec «  beaucoup detravail surtout » explique-t-elle, son premier album Initiale, sorte d’autoportrait composé de collages empreints de poésie et d’émotion, a conquis public et critique. Entretien.

L : allemotion
The stage name L stands for Lannadère. Raphaële Lannadère, 31, is making a dazzling contribution to the ‘French chanson revival’ sparked off by Benjamin Biolay nearly three years ago with his well-named double album La Superbe. A worthy heir to Gainsbourg, Biolay sets his studied lyrics to ambitious orchestral backings. A masterful combination reminiscent of Brel, Ferré and Barbara, who in their day brought French chanson recognition and adoration the world over. L with her persuasive voice digs down to the source of the great tradition,

COTE : your arrival on the music scene was timed to coincide with a certain return to emotion. So emotion isn’t a dirty word for you ? L : Emotion is the onething that
interests me, in general and particularly in music. The only music I like is music that moves me deeply. I’m honoured to be associated with the famous ‘new French scene’. It’s wonderful. Emotion takestime. In today’s world where everything is formatted and ultra-fast, that can probably improve our lives.

COTE : On a fait coïncider votre arrivée dans le paysage musical par le biais d’un certain retour à l’émotion, ce n’est donc pas un gros mot ? L : L’émotion, c’est bien la seule chose qui m’intéresse, en règle générale, et
dans la musique en particulier. En fait, je n’aime que ça, la musique qui me bouleverse ! Je suis très honorée sinon d’être associée à cette fameuse nouvelle scène française. Quelle formidable nouvelle, non ? Dans ce monde actuel ou tout est formaté, ultrarapide, l’émotion, qui demande du temps, [Suite page 110] peut probablement nous permettre de mieux vivre.

COTE : Do you Jeel annoyed, embarrassed or honoured when people compare you to Barbara ? L : It’s an honour, although I can’t
imagine for a second comparing [∞ page 110] myself to Barbara.

www.cotemagazine.com - SEPTEMBRE 2012 | 109