SPÉCIAL HORLOGERIE [Timewear Feature]
Interview
MULLER immobilisme » « Libérer la haute horlogerie de son “LIBERATE FINE WATCHMAKING FROM ITS CONSERVATISM” ans les années 80-90, s’imposer en tant que jeune marque d’horlogerie face aux institutions historiques était un challenge. Pari tenu pour Franck Muller, qui a ouvert la voie à d’autrestalents indépendants. En 2012, il célèbre les 20 ans de sa marque éponyme fondée à Genève avec Vartan Sirmakes. En unissant leurs forces, les deux hommes – l’un horloger, l’autre joaillier – ont relevé tous les défis. Les collections de la manufacture constituent un véritable palmarès : premier tourbillon tri-axial du monde en 2005 ou encore montre la plus compliquée du monde en 2007. L’an dernier, la Giga Tourbillon révélait le plus grand tourbillon de l’histoire. Retour sur deux décennies d’audace créative et de démonstration technique. COTE : La marque Franck Muller a 20 ans. Joyeux anniversaire ! Quel sentiment cela vous inspire ? Franck Muller : De la joie ! Je suis heureux de constater letravail et la créativité accomplis et de remarquer que la marque Franck Muller s’inscrit dans une continuité ainsi que, je l’espère, dans l’éternité. Nous avons déjà commencé à célébrer l’événement, notamment au Japon, par des soirées Jestives avec les amis de la marque. De nombreuses expositions ont donné lieu au partage de notre amour pour la belle horlogerie. COTE : C’est l’occasion de rendre hommage aux modèles qui ont marqué votre histoire. Quels sont-ils ? F. M. : Nous rendons hommage avant tout à toutes les premières mondiales du point de vuetechnique ainsi qu’en termes de design à la Cintrée Curvex, qui a marqué l’histoire de ces 25 dernières années. COTE : Comment vous est venue l’idée de fonder votre manufacture il y a 20 ans de cela ? F. M. : Cela s’est passé naturellement. Mes diplômes de l’école d’horlogerie de Genève en poche, en 1978, j’ai travaillé de façon indépendante, créant de nombreuses montres en première mondiale. L’idée de la manufacture est venue bien plus tard, fin 1991. Elle est née de la rencontre de deux hommes, monsieur Vartan Sirmakes et moi-même. Nous étions complémentaires. Moi pour l’aspect technique et design, lui pour la gestion administrative et financière. Nous nous sommes naturellement réparti les rôles. J’ajoute que monsieur Sirmakes avait et a toujours un grand savoir-faire dans la joaillerie liée à l’univers horloger. COTE : Ce n’était pas trop difficile de lancer une jeune marque parmi les géants ? F. M. : Il était extrêmement difficile de s’imposer en tant que jeune marque à cette époque. Cela ne s’était jamais réalisé auparavant car toutes les manufactures avaient plus de 100 ans. Je suis fier d’avoir ouvert la voie à de nombreux autres créateurs et d’avoir ainsi libéré la haute horlogerie de son immobilisme.
FRANCK
D
Née de la rencontre d’un horloger et d’un joaillier, la manufacture Franck Muller souffle cette année ses 20 bougies. Entretien avec l’un des deux cofondateurs. The Franck Muller manufacture came into being 20 years ago this year, when a watchmaker met a jeweller. Interview with one of its co-founders.
In the 1980s-90s any new watchmaker had their work cut out making a name for themselves in a sector dominated by long-established “institutions”. Franck Muller succeeded, opening the field to other gifted independent watchmakers. In 2012 he’s celebrating the 20th anniversary of his eponymous brand founded in Geneva with Vartan Sirmakes. By joining forces, thetwo men – a watchmaker and a jeweller – have met every challenge with considerable success, their collections reading like an honours list : the world’s first tri-axial tourbillon in 2005, the world’s most complicated watch in 2007, last year the Giga Tourbillon flaunting the biggest tourbillon ever. Two decades of audacious creativity and technical showmanship. COTE : The Franck Muller brand is 20 years old. Happy Birthday ! How doesthat make you Jeel ? Franck Muller : Joyful ! I’m delighted to seethe work and creativeness we’ve achieved and to know that the Franck Muller brand is hereto stay, for a very long time I hope. The celebrations have started, notably in Japan. We’rethrowing huge parties for our friends and business associates and putting on lots of exhibitions to share our passion for superb timepieces. COTE : A chanceto spotlight the models that have marked your history. Which arethey ? F. M. : Essentially we’re spotlighting all our world-firsts – the watchesthat changed the goalposts in technical terms and design, such as the Cintrée Curvex. COTE : What gave you the idea of setting up your own manufacture 20 years ago ? F. M. : It was a natural progression. After I obtained my diplomas from Geneva’s school of
1 © D.R.
72 | JUIN 2012 - www.cotemagazine.com
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