SPÉCIAL HORLOGERIE [Timewear Feature]
Interview
BIVERessence » « La démesure me plaît par “THE VERY ESSENCE OF EXTRAVAGANCE PLEASES ME” l fait partie des hommes qui ont marqué l’histoire de l’horlogerie. En 2004, Jean-Claude Biver prenait la direction de Hublot, qui connaît, depuis, une croissance fulgurante. D’année en année, ce passionné nous surprend avec des modèles d’exception qui défient toutes les lois de la raison. COTE : On peut dire que vous avez marqué Baselworld 2012. Satisfait ? Jean-Claude Biver : C’était le meilleur Bâle de notre histoire ! On y a réalisé plus des deux tiers de notre chiffre d’affaires annuel ! Si l’économie et la géopolitique ne risquent plus de crises majeures, 2012 devrait être une année record pour l’industrie horlogère. Vous avez présenté des modèles exceptionnels comme la Five Millions. Vous n’avez pas peur de la démesure ? J.-C. B. : Les Suisses étaient detrès grands joailliers, juste avant que les Huguenots de France netraversent la frontière pour apporter leur savoir-faire horloger. Depuis, les marques genevoises mixent horlogerie de pointe et travail remarquable sur les pierres. Pour perpétuer cettetradition, Hublot s’engage à créer des modèles comme la Five Millions, qui se compose de plus de 1 280 pierrestaille baguette et de 6 pierres de 3 carats chacune. Cette montre extraordinaire, certes onéreuse, offretoutes les caractéristiques pour être classée parmi les chefs-d’œuvre de la joaillerie horlogère. C’est une prise de risque aussi ? J.-C. B. : C’est vrai, mais ça en valait la peine. La Five Millions s’est vendue le vendredi, à 9 h 30, soit 24 heures après l’ouverture du salon. La rareté est très recherchée. Comme l’amour ! Mais l’amour, comme l’immortalité ou la santé, ne se monnaie pas. Il reste donc les beaux objets. Plus un objet est porteur d’une grande maîtrise, artistique ou culturelle, plus celui-ci trouve facilement acquéreur. Est-ce essentiel pour une marque d’avoir des codes reconnaissables en un seul coup d’œil ? J.-C. B. : Nous avons la chance de posséder un ADN très profilé, qui séduit. Et ce serait une grande erreur de s’en éloigner. Notre volonté est de le rajeunir et de le développer. Hublot est certes reconnu dans le monde entier, mais nous devons aussi nous adapter aux critères esthétiques des différents marchés. À Bâle, entre 60 à 80 déclinaisons sont exposées. Dans nos boutiques, seule une partie est présentée.
JEAN-CLAUDE
I
Le PDG de Hublot affiche un parcours exceptionnel dans le cercletrès Jermé de la haute horlogerie. Confidences. Hublot’s CEO has had an outstanding career in the very closed circle of fine watchmaking. Hetalked to COTE.
-/ This is a man who has marked the history of watchmaking. In 2004 Jean-Claude Biver took over as head of Hublot, which has since enjoyed mind-boggling growth. Year after year this passionate man surprises us with exceptional models that defy all the laws of reason. COTE : We could say you stolethe show at this year’s Baselworld. Satisfied ? Jean-Claude Biver : It was the best Baselworld in our history ! We made over two thirds of our annual turnover there ! If there are no more economic or geopolitical crisesthis year, 2012 should be a record year for the watchmaking industry. You presented some outstanding models such as the Five Millions. You’re not afraid of extravagance ? J-C B : The Swiss were very great jewellers in the period beforethe French Huguenots crossed the frontier with their horology knowhow. Ever since, Geneva watchmakers have been combining advanced horology with remarkable gemstone craftsmanship. To carry on this tradition, Hublot is committed to creating models such as the Five Millions, which comprises morethan 1280 baguette-cut stones and six stones weighing 3ct each. This extraordinary, and indeed very costly, watch has everything that makes a masterpiece of watchmaking and jewellery. Was it a risk too ? J-C B : Indeed yes, but worth taking. The Five Millions sold at 9.30am on the Friday, 24hr after the show opened. Rarity is highly sought after – like love ! But love, like immortality or health, can’t be bought. Beautiful objects can. The greater the artistic or cultural mastery evident in an object, the more easily it finds a buyer. Is it essential for a brand to have characteristics recognisable at a glance ? J-C B : We’re lucky enough to have a very specific “genetic make-up” that people find irresistible.
1 © D.R.
66 | JUIN 2012 - www.cotemagazine.com
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