URBANGUIDE
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les rendez-vous du mois / what to do this month Par Lise Irlandes-Guilbault
À LA VIE, À LA MORT -/ Life and death
Carolyn Carlson, Paris, 1974.
Nu Pompier, Paris, 1956.
Vallée de la Mort, Californie, 1977.
ros pour l’amour, Thanatos pour la mort. La nudité des corps féminins confrontée au dépouillement des paysages désertiques américains. Tel est le propos de l’exposition d’été proposée au Musée de la Photographie André Villers, dont la collection permanente est axée sur le portrait d’artistes (et plus particulièrement Pablo Picasso, figure la plus présente) pour certains signés André Villers. Des portraits, il y en aura aussi à découvrir dans l’exposition temporaire présentant letravail de Jeanloup Sieff. Des noirs et blancs consacrés au monde de la mode, pris à partir de la fin des années cinquante, mettant en scène avec sophistication et sensualité des Jemmes nues, incroyables de décontraction. Témoignages d’une époque placée sous le signe de la libération des mœurs, ces « icônes du désir » paraissent affranchies par l’œil complice du photographe qui était parvenu à tisser des liens privilégiés avec ses modèles, du fait d’un parcours réalisé en grande partie dans la presse féminine (ELLE, Glamour, Vogue…), de New York à Paris. Mais sa carrière fut aussi marquée par son engagement de photoreporter auprès de grandes agencestelles Magnum, pour qui il réalisa d’importants reportages en Europe, sur l’Italie, la Grèce, la Turquie, et la Pologne, son pays d’origine. Ce goût pour les paysages, il l’affirma en publiant en 1978 chez Denoël, le livre La Vallée de la Mort – réédité cette année aux éditions Contrejour – dont sont issus les clichés exposés à Mougins. Ce carnet de voyage âpre, dénué detoute forme de vie, contraste de façon saisissante avec les nus, et nous amène à nous interroger sur l’aspect antagoniste, ou non, de l’œuvre marquante laissée par Jeanloup Sieff.
E
Jeanloup Sieff, grand nom français de la photo de mode, explora d’autresterritoires, dont celui de la Vallée de la Mort aux Etats-Unis. Une mise en perspective inattendue à découvrir jusqu’au 16 septembre à Mougins.
-/ Jeanloup Sieff was a top French fashion photographer who also explored very different fields, one being Death Valley in the United States. This unusual combination can be seen in Mougins until 16 September.
-/ Eros for love, Thanatos for death. Nude Jemale bodies confronting naked desert landscapes. This is the idea behind the summer exhibition at the Musée de la Photographie André Villers, whose permanent collection focuses on portraits of artists (particularly Pablo Picasso, of whom there are many), sometaken by André Villers. There are portraits too in the exhibition devoted to Jeanloup Sieff. Black-and-white fashion photos, taken from the late 50s, of posed nude women who exude sophistication and sensuality while appearing incredibly at ease. Bearing testimony to an era of relaxed morals, these "icons of desire" seem liberated by the complicit eye of a photographer who connected easily with his models, having spent most of his career working for women's magazines (ELLE, Glamour, Vogue etc) in New York and Paris. But that career also involved photojournalism assignments for big agencies such as Magnum, for which he worked in Italy, Greece, Turkey and his native Poland. Sieff's taste for landscape photography became public knowledge in 1978 when Denoël published La Vallée de la Mort, republished this year by Contrejour. The photos on show in Mougins are from this book, a harsh travelogue devoid of any life form, which contrasts strikingly with the nudes and leads us to ponder a possibly antagonistic aspect to the remarkable oeuvre left by Jeanloup Sieff. « Jeanloup Sieff : Eros/Thanatos » Musée de la Photographie, André Villers, Porte Sarrazine, Mougins. Tél. 04 93 75 85 67 www.mougins.fr
© Jeanloup Sieff
130 | JUIN 2012 - www.cotemagazine.com
© Jeanloup Sieff
© Jeanloup Sieff
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