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DESIGN
-/ ART OR DESIGN ?
-/ Exhibition, contemporary gallery, record price at auction, unique piece, creative freedom… what are wetalking about ? Art ? No, design ! Which is increasingly appropriating a vocabulary not originally intended for it. So is art the future of design ? For gallerist and art philosopher Pascal Cuisinier* the answer is straightforward : “No. This is simply a mini-phenomenon that consists of identifying a means of selling expensive piecesto wealthy clients by adopting the codes of the art market.” A simple manoeuvre : take a famous designer, commission them to design a chair that you manufacture as a one-off or in a very limited edition, break the mould, and finally present yourself as a gallerist specialised in ultra-contemporary design. Bob’s your uncle ! Everyone’s happy : the collectors have something no one else has ; the designer enjoys a freedom of expression not permitted by large series and seestheir market value shoot up ; the market benefits substantially. Remember the buzz when in 2006 Marc Newson’s Lockheed Chair sold for… $968,000 ! More recently, Artcurial sold Ron Arad’s steel Tinker Chair for €167,830.

LE DESIGN INVESTIT DE PLUS EN PLUS LE TERRITOIRE RÉSERVÉ AUX ARTS PLASTIQUES. POUR LE PLUS GRAND BONHEUR DES COLLECTIONNEURS ET DES GALERISTES !
-/ Increasingly design is invading the preserve of the visual arts, to the great delight of collectors and gallerists !

Lockheed Chair, de Marc Newson, a créé l’événement en 2009 en étant adjugée pour 968 000 dollars !

© Carin Katt

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Par Alexandre Benoist

ARTY ARTISTRY

xposition, galerie contemporaine, vente aux enchères record, pièce unique, liberté de création… De quoi parlons-nous ? D’art ? Non, de design ! Un secteur qui de plus en plus s’approprie un discours qui, à l’origine, ne lui était pas destiné. L’art deviendrait-il l’avenir du design ? Pour le galeriste et philosophe de l’art, Pascal Cuisinier*, la réponse est claire : « Non. Il s’agit simplement d’un épiphénomène, qui consiste à trouver un moyen de vendre cher des pièces à une clientèle fortunée. Et, pour cela, on utilise les codes du marché de l’art. » La manœuvre est simple. Prenez un designer star, commandez-lui un fauteuil, éditez-le en 12, 6, voire 1 seul exemplaire, puis cassez le moule et présentez-vous enfin comme un galeriste spécialisé dans le design ultracontemporain. Letour est joué ! Et tout le monde est content. Les collectionneurs ont ce que les autres n’ont pas. Les créateurs voient leur cote s’envoler et bénéficient d’une liberté d’expression que la grande série n’autorise pas. Le marché, lui, en tire des bénéfices plus que substantiels. Pour preuve, on se souvient encore de l’émoi qu’avait provoqué, en 2006, la vente de la Lockheed Chair de Marc Newson… 968 000 dollars ! Plus récemment, la Tinker Chair en acier de Ron Arad était vendue chez Artcurial au prix de 167 830 euros.