URBAN Par Mireille Sartore
CÔTE AZUR © COLLECTION FRAC MIDI-PYRÉNÉES / LES ABATTOIRS, TOULOUSE / © ANDRÉ MORIN
© ADAGP, PARIS 2012
À l’EAC, Richard Fauguet, Tutta la famiglia, 1998.
Philippe Bender, Orchestre régional de Cannes PACA.
Alain Clément, peintre et sculpteur.
-/ A freewheeling exhibition La bicyclette est-elle en mesure de « taper un bout de route » aux côtés de la création artistique ? Les commissaires Fabienne Fulcheri et Paul Ardenne nous le prouvent avec l’exposition Art et Bicyclette, présentée à l’Espace de l’art concret (EAC) jusqu’au 3 juin 2012. Née aux alentours de 1820, la petite reine, baptisée autrefois « draisienne » ou vélocipède, a traversé les époques sans réellement connaître de baisse de régime notoire. « Ces objets aux formes pures et géométriques, reflets des avancéestechniques de leur temps, trouvent un écho dans les créations artistiques contemporaines », explique les curators. On se souvient de la révolutionnaire roue de bicyclette de Marcel Duchamp, choisie comme l’un de ses premiers readymades, ou, précédemment, Fernand Léger, « dans une autre approche, faisant la part belle au cyclisme pour montrer la place essentielle que celui-ci prend au sein des classes populaires. » Jean Tinguely fait tourner les roues de vélo dans ses assemblages hétéroclites, tandis qu’un « Richard Fauguet facétieux surutilise l’antivol et destine contradictoirement la bicyclette (cf. photo), conçue avant tout pour la mobilité, à se statufier en engin inerte et pesant, soudé au sol. » -/ Is the bicycle up to “taking a turn along the road” with art ? Curators Fabienne Fulcheri and Paul Ardenne prove it is through the exhibition Art et bicyclette on at L’Espace de l’Art Concret until 3 June. “These objects in pure geometrical shapes reflect thetechnical progress of their times and find an echo in contemporary art,” the curators explain. And we remember the bicycle wheel that Marcel Duchamp chose as one of his first ready-mades, and before him Fernand Léger “depicting cycling to show the vital role it plays for the working classes”. Jean Tinguely sets bicycle wheels spinning in his eclectic assemblages, while “a facetious Richard Fauguet uses bicycle locks to excess and contradictorily destinesthe bicycle, designed for mobility, to be frozen into an inert, heavy object stuck to the ground” (see photo). Mouans-Sartoux, Espace de l’art concret, château de Mouans-Sartoux Tél. 04 93 75 71 50. www.espacedelartconcret.fr AGENDA URBAN
Une expo qui roule…
EN BREF
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> LʼOrchestre régional de Cannes PACA a convié Angélique lanatos et le baryton Spyros Sakkas à chanter le Canto General, célèbre hymne à l’Amérique latine et aux nations opprimées, les 13 et 14 avril, au Théâtre Debussy, à Cannes-la-Bocca. -/ The Cannes PACA Regional Orchestra has invited Angélique lanatos and baritone Spyros Sakkas to sing the Canto General on 13 and 14 April in Théâtre Debussy, Cannes-la-Bocca. > L’orchestre symphonique des 100 Violons tziganes de Budapest restituera tout un peuple, le 25 avril, dans la salle des Princes du Grimaldi Forum. Frissons garantis. -/ The Budapest Gypsy Symphony Orchestra/ 100 Violins brings the gypsy people and cultureto the Grimaldi Forum’s Salle des Princes on 25 April.
Alain Clément, la sculpture aussi... -/ Sculpture as well L’œuvre magnétique des Nymphéas de Claude Monet, qu’Alain Clément découvre à l’Orangerie des Tuileries, a constitué, dit-il, un « choc initiatique, une sorte d’ivresse matérielle, de sentiment que la peinture avait un corps et unespace propres dans lesquels [il] pouvait [se] mélanger ». Parisien d’origine, l’artiste s’installe dans le Sud, près de Montpellier, dans les années 60. Il a 20 ans et développetrès vite un goût certain pour une peinture gaie et insouciante, mais aussi pour les artistes – il côtoie les membres de Supports/Surfaces notamment – la poésie et l’enseignement. Comme Matisse ou Picasso, désireux en leur temps « d’échapper à la planéité du tableau », Alain Clément choisit de se confronter à la sculpture (il y aune quinzaine d’années), non pas comme nouvelle source d’inspiration mais comme « un deuxième moyen d’expression, qui mobilise une grande partie de son temps et de son énergie », explique Gilles Altieri, qui a justement choisi de faire dialoguer œuvres peintes et pièces sculptées dans une exposition qui se déroule jusqu’au 9 mai à l’Hôtel des Arts de Toulon, dont il fut très longtemps le directeur dévoué. De « consanguinité entre les deux médiums » il est question ici. On y fonce. -/ When Alain Clément first saw Claude Monet’s magnetic Water Lilies at the Musée de l’Orangerie in Paris, it was, he says, “a revelation, a kind of material intoxication, it was as though the painting had a body and a space of its own, which [I] could become a part of”. Originally from Paris, the artist moved to the South, near Montpellier, in the 1960s. He was 20 years old and was quickly developing a particular taste for a joyful, carefree painting style, as wellas for artists, poetry and teaching. Like Matisse and Picasso, Alain Clément decided to tackle sculpture, not as a new source of inspiration but as “a second means of expression, one which takes up a lot of his time and his energy”, explains Gilles Altieri, the man who has decided to bring together some of Clément’s paintings and sculptures in an exhibition running until 9 May at the Toulon Hôtel des Arts, where he was a committed manager for many years. Well worth a journey. Hôtel des Arts, Toulon. Tél. 04 94 91 69 18 www.hdatoulon.fr
avril 2012 www.cotemagazine.com
© ALAIN DEREYMAEKER
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