COTE La Revue d'Azur n°202 avril 2012
COTE La Revue d'Azur n°202 avril 2012
  • Prix facial : 6 €

  • Parution : n°202 de avril 2012

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Les Editions COTE

  • Format : (240 x 300) mm

  • Nombre de pages : 116

  • Taille du fichier PDF : 14,6 Mo

  • Dans ce numéro : culture vintage.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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immobilier / real estate

| PAR MARIE-EVELYNE COLONNA

AUGMENTER LES DROITS À CONSTRUIRE DE 30%
Le « oui, mais » des professionnels et élus azuréens -/ Increasing planning permission by 30% "Yes, but…" say local property professionals and politicians
Sur la Côte d’Azur, plus que le risque de flambée des prix du foncier (la crise est là), l’écueil principal de cette loi en cours d’adoption par le Parlement sera sans doute le manque de volonté. -/ The main stumbling block of the law going through Parliament is more likely to be lack of political motivation than the risk of land prices soaring in what is, after all, a recession.
CLASSAFFAIRES
© VILLE DE NICE

Dominique Estrosi-Sassone : « La ville de Nice fait déjà jouer la possibilité de surCOS, jusqu’à 50% en plus pour les logements sociaux vertueux sur le plan énergétique. »

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L’

Assemblée nationale a adopté, le 22 février dernier, le projet de loi majorant de 30%, pour trois ans, les droits à construire. Objectif : favoriser la construction pour remédier à la pénurie de logements. Concrètement, le COS (coefficient d’occupation des sols) est augmenté automatiquement de 30% et, dans les secteurs où l’on construit dans le respect des volumes existants – en centre-ville de Nice par exemple, le gabarit augmente de 30%. Toutes les autres règles inscrites dans les documents d’urbanisme sont maintenues, y compris les pourcentages de mixité sociale inscrits dans les PLU (plan local urbain). Les collectivités territoriales peuvent décider de ne pas appliquer la loi ou d’en limiter l’application à certaines zones : cette décision devra faire l’objet d’une délibération votée par le conseil municipal. Avant même d’avoir été voté par le Sénat, letexte a provoqué scepticisme et critiques. La première d’entre elles concerne le risque de flambée des prix du foncier : un défaut majeur qui rendrait cetexte contre-productif, tout spécialement sur la Côte d’Azur. Jean-Marie Ebel prône depuis de longues années – notamment au travers de ses mandats passés de président des promoteurs-constructeurs azuréens et président de l’Observatoire immobilier de la Côte d’Azur – la nécessité de construire beaucoup plus pour faire baisser mécaniquement le prix des logements… « Toute mesure qui va dans ce sens est bonne à prendre, souligne-t-il. Dans l’attente des modalités d’application et face au risque de flambée des prix desterrains, la solution serait d’encadrer ce « surCOS », le limiter à des opérations de partenariat entre promoteurs et collectivités territoriales, dans des zones d’aménagement ou des secteurs à urbaniser (ZAU), où le prix du foncier est maîtrisé et les règles en matière d’équipements publics et logements sociaux clairement établies. » LES POLITIQUES FACE À LA PRESSION DE LEURS ÉLECTEURS Plus fondamentalement encore, la mise en œuvre générale de cetexte de loi devrait se heurter à un problème de volonté politique, très prégnant sur la Côte d’Azur. Pour bien des maires azuréens, accorder des droits à construire, c’est d’abord mécontenter sa population. Pour preuve : toutes les communes du littoral n’ont pas voté les autorisations permettant déjà le dépassement du COS : + 20% pour les opérations de logements locatifs sociaux et jusqu’à + 30% pour les constructions et rénovations à haute performance énergétique et environnementale, avec possibilité de cumuler les deux bonus. Même dans les communes qui ont adopté ces mesures, à l’image d’Antibes, les élus redoutent les réactions des électeurs.

-/ On 22 February the National Assembly voted "yes" to the proposed law increasing planning permission by 30% for the next three years, the aim being to encouragethe construction of much-needed housing. To do this, the law automatically increasesthe land occupation coefficient (COS) by 30% and in sectors where new buildings haveto be of a similar sizeto existing ones (Nice city centre, for example), this too is increased by 30%. All other planning regulations, including the social-mix percentages stipulated in local planning programmes (PLU), remain unchanged. Local authorities can decide not to apply this law or to limit its application to specific zones ; these decisions haveto be voted on by the municipal council. Even beforethe Senate has voted on this law, it is provoking scepticism and criticism, firstly because of the risk of land prices rocketing, a major problem that would render the law counterproductive, particularly on the Côte d’Azur. For many years now, notably during his past mandates as president of the Riviera's builders and developers and president of the Riviera construction industry watchdog, Jean-Marie Ebel has been pushing the necessity of building much more in order to bring housing prices down. "Any measurethat addressesthis issue has to be good," he emphasises. "But we don't yet know how the law will be applied and there is the risk of land prices shooting up, so the solution would beto restrict this super-COS to joint developer-local authority partnerships in development zones or urbanisation sectors, where land prices are under control and regulations concerning public amenities and social housing are clearly established." POLITICIANS FACING VOTER PRESSURE At a more fundamental level, putting this law into practice is likely to come up against the problem of political motivation. For a large number of Riviera councils, giving planning permission equals upsetting their voters. The politicians are worried about voters' reactions, hence

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© VILLE D’ANTIBES-JUAN LES PINS

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Jean-Pierre Gonzalez aux professionnels : « Aidez-nous à convaincre nos populations de la nécessité de densifier. »

Densifier pour mieux préserver l’espace : à Nice Méridia, préfiguration d’Écovallée, les nouveaux projets seront à R+8 et R+10. Ici, le programme West Parc (Cogedim Altaréa - Architectes : Brante & Vollenweider), actuellement en cours de commercialisation.

D’où le cri d’alarme en forme de plaidoyer que lance Jean-Pierre Gonzalez, premier adjoint au maire d'Antibes : « Nous avons conscience qu’il faut densifier, nous l’avons inscrit dans notre PLU. Mais ce n’est pas facile. Nous sommes seuls face à la pression de nos administrés. Aidez-nous à les convaincre de la nécessité de construire plus. Et, dans ce cas, pour construire plus et moins cher, il y a deux solutions : ouvrir à l’urbanisation les secteurs classés en ZAU dans les documents d’urbanisme – ça ne Jera pas plaisir aux riverains qui font aujourd’hui de ces zones vertes leur parc privé, ou voter une mesure fiscale qui, contrairement à celle qui vient d’entrer en vigueur [sur les plus-values,ndlr] pénaliserait plutôt les propriétaires qui ne vendent pas assez vite. » Dernier écueil d’importance : prise pour trois ans, cette disposition devrait limiter ses effets au 31 décembre 2015. D’où l’accueil mitigé de Dominique Estrosi, en charge du logement à la Ville de Nice et pour la Métropole. « Il faut deux à trois ans pour sortir une opération dans le privé. Cette mesure est trop limitée dans letemps pour être efficace. Je crois plus à des outils très pragmatiques et opérationnels : nous faisons depuis longtemps déjà jouer les possibilités d’augmentation du COS. sur notreterritoire – jusqu’à +50% pour les programmes de logements sociaux à haute qualité environnementale. » REPENSER LE PLU DE CHAQUE COMMUNE Cyrille Nottet, président des promoteurs-constructeurs de la Côte d’Azur, ajoute : « Une autre difficulté, considérable, d’ordre administratif : chaque commune va devoir réfléchir et définir sur quels secteurs cette possibilité de « surCOS » s’appliquera. Cela veut dire repenser son PLU et prendre letemps de l’enquête publique, soit un an… » Pour autant, le promoteur envisage l’avenir avec sérénité. « Notre production va s’adapter à la demande. Nous ne construirons peut-être plus sur desterrains trop chers et nous recentrerons notre activité sur desterrains accessibles à la clientèle locale, pour vendre à 4 000 €/m² et non à 6 000 €/m². On risque d’assister à une redistribution du marché. » Ainsi passée au crible des professionnels et élus azuréens, cette mesure semble nécessiter quelques aménagements pour être efficace sur la Côte d’Azur. Sans cela, elle pourrait bien ne profiter exclusivement qu’aux propriétaires de maisons individuelles qui verront là l’occasion d’agrandir leur bien… À moins qu’ils n’en profitent simplement pour officialiser les mètres carrés supplémentaires habitables gagnés de longue date sur les garages et autres vides sanitaires… Une autre spécialité azuréenne.

the plea voiced by Jean-Pierre Gonzalez, deputy mayor of Antibes : "We're wellaware of the need for densification, it's in our PLU. But it isn't easy. We're alone in facing pressure from local inhabitants. Help us convincethem of the necessity of building more. And then, to build more and more cheaply, there aretwo solutions : open areas classified as green belt tourbanisation – which won't please neighbouring residents whousethese spaces for recreation –, or introducetax measuresthat penalise owners who don't sell fast enough, unlikethe onethat has just come into force [on capital gains ; Ed], which does just the opposite." The last major stumbling block is that the new measure is to last three years, ending on 31 December 2015. Hencethe lukewarm reception given it by Dominique Estrosi, who is in charge of housing for Nice and Greater Nice : "It takestwo to three years to build a private development. This measure is too time-strapped to be efficient." RETHINKING EACH COMMUNE'S PLU Cyrille Nottet, chairman of the Riviera's builders and developers, adds : "There's another major difficulty : each local council will haveto consider and definethe sectors in which it can apply this superCOS. That means rethinking its PLU and organising a public consultation, which takes at least a year." Nonetheless, this developer isn't worried about the future. "Our production willadapt to demand. Maybe we'll no longer build on expensive land and we will recentre our activities on plots local buyers can afford, so we'll sellat €4000 per square metre instead of €6000. We're likely to see a market redistribution." The new measure would seem to require sometweaking if it is to work on the Côte d’Azur. Otherwise it could well only benefit individual home owners seeing it as a chanceto extend their property, or even to legalise additional living space created long ago by converting garages, cellars and so on – a Riviera speciality.

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