COTE La Revue d'Azur n°201 mars 2012
COTE La Revue d'Azur n°201 mars 2012
  • Prix facial : 6 €

  • Parution : n°201 de mars 2012

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Les Editions COTE

  • Format : (240 x 300) mm

  • Nombre de pages : 116

  • Taille du fichier PDF : 15,4 Mo

  • Dans ce numéro : spécial mode.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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[En]Quête

de
- Style in fashion -

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SPÉCIAL MODE

Naissance, en 1947, de l’iconiquetailleur « bar », par Christian Dior.

© Christian Dior

Si vous avez les papilles qui s’émoustillent devant des macarons menthe glaciale et si, contretoute attente, vous avez décidé detroquer vos pantalons pour des jupes plissées, il faut vous rendre à l’évidence  : -/ If you suddenly find yourself drooling over cool-mint macaroons, or unexpectedly decide vous êtes victime destendances ! to swap your trousers for pleated skirts, then you'll PAR CAROLINE STEFANI just haveto facethe fact you're a trend victim !

Que l’on assume sa soumission totale aux effets de mode ou que l’on soit plutôt du genre à crier haut et fort que, si l’on a acheté le dernier Marc Jacobs, vu en couverture de Vogue, ce n’est qu’une pure coïncidence, une chose est certaine : personne n’échappe complètement aux tendances. Si l’on se penche sur le phénomène, on découvre, comme le clamait Coco Chanel, que « la mode, c’est ce qui se démode » ! La prêtresse de la haute couture parisienne résumait ainsi ce que les mathématiciens représentent par une courbe en cloche : toute chose adulée, qui atteint l’apogée de son succès, va ensuite décliner pour finir aux oubliettes. Le fait est scientifiquement prouvé et il suffit de se demander au bout de combien detemps nos jeans passent du statut d’« incontournables » à celui d’« habits du dimanche » pour confirmer cettethéorie. Dans l’ouvrage La mode destendances 1, Guillaume Erner, chercheur à la Sorbonne, précise que la mode est un phénomène cyclique, caractérisé « par des variations brutales de la popularité de l’objet qu’aucune explication triviale ne peut rendre intelligibles ». Des exemples ? Le legging, longtemps associé aux années 80, a fait son grand retour au printemps 2006. Pour Guillaume Erner, les raisons de ce come-back sont la modernisation de cet ancien « caleçon » par la marque American Apparel, parallèlement au développement de silhouettes « près du corps » et le soutien actif de magazines et de people, comme Madonna. Même principe pour la ballerine, revenue sur le devant de la scène près d’un quart de siècle après l’avoir quittée.


les nouvelles tendances étaient diffusées depuis un seul endroit : Paris. Ce système est devenu de plus en plus complexe. Outre Paris, quatre villes se sont imposées comme des capitales de la mode : Londres, New York, Milan et Tokyo », argumente Diana Crane, professeur à l’université de Pennsylvanie. Une idée que partage Nicoletta Giusti, professeur de sociologie à l’université de Bologne, qui précise que « le système de la mode de cent ans 2, avec un couturier roi qui imposait sa vision de la Jemme, des jupes au parfum, a laissé la place à ce que l’on appelle les “styles de la rue”, quetout le mondetente frénétiquement de capter pour vendre avant les autres ».

La chasse est ouverte !
C’est là que les bureaux de style entrent en scène. Laurent Le Mouël, récemment nommé au poste de directeur de création chez Nelly Rodi, le bureau de style parisien, confie que le métier de ces agences a beaucoup évolué ces dix dernières années. « Nous étions précurseurs sur les envies. Si l’on avait décidé que les gens allaient porter quelque chose, ils le portaient. On agissait par intuition. Aujourd’hui, un observatoire des styles, greffé

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FASHION FEATURE

Il

Anatomie d’unetendance
À l’origine d’une mode, on retrouve souvent les mêmes ingrédients : des magazines qui encensent un produit, des stars qui le portent et « la rue » qui l’exhibe au quotidien. Kate Moss est unexempletype : le jour où « la brindille » décide de porter un mini-short avec des bottes de pluie, loin de se faire huer, la Britannique fait exploser les ventes de chaussures en caoutchouc. En un instant, elle a réhabilité cet accessoire anti-glamour, plutôt réservé à la chasse aux champignons ! Si certains ne voient dans l’addiction aux tendances qu’uneffet de masse, le sociologue français répond « qu’à l’origine destendances, on trouve bien des choix individuels et non un déterminisme collectif », avant de préciser que « la mode ne découle d’aucune condition objective de nos existences, mais d’une somme de goûts individuels qui s’expriment librement et pourtant convergent ». Au regard de l’étendue de la contagion, la question est de savoir comment ces courants se propagent. Dès le milieu du XIXe siècle, les couturiers français ont imposé chaque saison de nouveaux styles vestimentaires, largement suivis dans tout le monde occidental et dans certains pays d’Asie, comme le Japon. Dans les années 1970, tout a changé. Le système de la mode a cessé d’être « une industrie hautement centralisée, où

-/ Whether you cheerfully admit to being ruled by fashion or are more likely to tellanyone within hearing that it's pure coincidence you just bought the latest Marc Jacobs creation Jeatured on Vogue's cover, onething is certain : no one is completely impervious to trends. In La mode destendances1 (The Fashion for Trends), Guillaume Erner, French sociologist and Sorbonne researcher, explains that fashion is cyclical and characterised by "dramatic variations in an object's popularity, which no simple explanation can render intelligible". An example ? Leggings, long considered so 1980s, made a huge comeback in spring 2006 ; this, Guillaume Erner believes, was dueto several factors : the American Apparel label brought out updated versions, figure-hugging silhouettes became fashionable again, and magazines and celebrities (Madonna) actively promoted them.

ANATOMY OF A TREND
At the origin of a particular vogue we often find the same ingredients : magazines vaunting a product, stars flaunting it, then people on the street wearing it en masse. British supermodel Kate Moss provides a typical example : the day she decided to wear mini-shorts with rubber boots, no one giggled and the sales of welliestook off like never before. In one Jell swoop sheturned distinctly unglamorous footwear generally associated with muddy fields into a fashion item ! Some seethe addiction to trends as just crowd mentality but our French sociologist says : "The origins of all trends reveal individual choices, not a collective determinism. […] Fashion does not derive from any objective condition of our existence but from a sum of individual tastes expressed freely yet converging." The extent of the contagion begs the question : how arethesetrends spread ?

mars 2012 www.cotemagazine.com




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