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économie/economy

| PAR JOSÉ DALMAS

© DR/SKEMA

UNE DESTINATION -/ A spy destination ! POUR ESPIONS !
Alice Guillhon et Christian Tafani.

© CLAUDE CHARVIN

BUSINESS CLASS

Avec ses nombreuses entreprises innovantes, notre région est très fréquentée par les pilleurs d’idées, même celles des PME. Mais leurs dirigeants n’en ont pas suffisamment conscience. -/ Because of its many innovative businesses, our region is very popular with those who steal ideas, from SMEs included. Something their managements aren't sufficiently aware of.
-/ Everyone remembers the Russian Tupolev so strangely similar to Concorde, and more recently the industrial espionage affairs that shook up Renault. But for the Jew publicised casesthere's a profusion of others that never makethe press, many of them on the Côte d’Azur because of the large number of innovative businesses here : the R&D departments of big corporations but alsonumerous ingenious and creative SMEs whose managements, unlikethose of the big groups, are partially or completely unaware of the danger. "Likethe boss of the company that designed the pelican-boats that clean up our coastline, who learnt there was an identical one operating on Lake Baikal," Christian Tafani, a Nice academic who runs the Economic Intelligence Study and Research Laboratory (LIRIEC), tells us. Those acquainted with the problem will tell you about the Grasse perfume creator who had the formulas for his next perfumes stolen from his hotel room, or the automobile equipment manufacturer who Jell victim to a cyber-attack that pirated the secrets of a new option. "But 70% of thefts are inside jobs," warns Alice Guilhon, director of the Skema business school in Sophia-Antipolis and a member of the interministerial committee on training and research in economic intelligence. "It can betrainees who have been allowed to seetoo much, or employees who Jeel they are badly treated." Warding off such intrusions is part of the discipline known as economic intelligence (EI), its "reactive" part. Skema has in fact created a master's degree in EI, delocalised two years ago to its Paris campus. IE is likewisetaught at Nice University's Institute of Peace and Development Law as part of a master's in International Security, Defence and Economic Intelligence. But Christian Tafani, who teachesthere, emphasisesthat counter-espionage is only a small part of EI. "There's considerably moreto it than that. EI is the strictly legal collation and analysis of all the scientific, legislative, political, fiscal etc information on a given subject in a given region." The better to create and commercialise.

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out le monde a en mémoire le Tupolev russe étrangement jumeau du Concorde et, plus tard, les affaires d’espionnage industriel qui ont ébranlé Renault. Mais, pour quelques cas médiatisés, il en est une pléthore d’autres qui ne sont jamais révélées et nombre d’entre elles ont pour cadre la Côte d’Azur en raison de la présence sur son territoire de nombreuses entreprises innovantes : les unités de R & D des grands noms, mais aussi les nombreuses PME ingénieuses et créatrices, dont les dirigeants, au contraire de ceux des grands groupes, sont peu, ou pas, sensibilisés au phénomène et n’en prennent conscience que lorsqu’il est trop tard. « Comme ce patron de l’entreprise conceptrice des bateaux-pélicans qui nettoient notre littoral : il a appris qu’il y en avait un, identique au boulon près, qui opérait sur le lac Baïkal » raconte Christian Tafani, universitaire à Nice, où il dirige le Laboratoire d’études et de recherche en intelligence économique (LIRIEC). On cite souvent le cas de ce « nez » grassois, qui s’est fait voler dans sa chambre d’hôtel les formules de ses prochains parfums, ou de cet équipementier automobile, victime d’une cyberattaque qui lui a piraté les secrets d’une nouvelle option. Ou encore de cet industriel niçois qui convoitait un marché d’armement et dont la réponse à l’appel d’offres a été écartée en raison de la liaison de son épouse avec un professeur detennis, que le contre-espionnage français (la DCRI) avait identifié comme étant un agent roumain… « Mais il faut savoir que, dans 70% des cas, les attaques sont endogènes à l’entreprise », alerte Alice Guilhon, directrice de l’école de commerce Skema à Sophia-Antipolis et membre de la Commission interministérielle sur la formation et recherche en intelligence économique. « Cela peut venir de stagiaires, à qui on a laissé voir trop de choses, ou de salariés qui s’estiment maltraités et se vengent en informant la concurrence sur les brevets, les fichiers clients et fournisseurs… » L’art de se prémunir contre l’intrusion constitue l’un des volets de cette discipline dénommée « intelligence économique » (IE). Skema a d’ailleurs créé un master en IE, délocalisé, il y a deux ans, de la technopole vers son campus de Paris. Cette discipline est également enseignée à l’université de Nice, au sein de l’Institut du droit de la paix et du développement, dans le cadre d’un master 2 intitulé « Sécurité internationale, Défense et Intelligence économique » (SIDIE). Cependant, Christian Tafani, qui y enseigne, souligne que l’IE n’est pas que du contreespionnage. « C’est bien plus vaste. C’est l’acquisition et letraitement, dans un cadre strictement légal, de l’ensemble des informations scientifiques, législatives, politique, fiscales, etc., sur un sujet et dans un territoire donnés ». Letout, pour créer et commercialiser mieux.

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