COTE La Revue d'Azur n°200 déc 11/jan-fév 2012
COTE La Revue d'Azur n°200 déc 11/jan-fév 2012
  • Prix facial : 6 €

  • Parution : n°200 de déc 11/jan-fév 2012

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Les Editions COTE

  • Format : (240 x 300) mm

  • Nombre de pages : 140

  • Taille du fichier PDF : 21,3 Mo

  • Dans ce numéro : Gilles Violet, le grand enfant.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Par Alexandre Benoist

PRÉCIEUX ENVIRONNEMENT

d’amazonie
L’indien geek
Je me nomme Almir Narayamoga Surui et je suis le chef d’un petit peuple d’Amazonie. Il y a 40 ans, “My name is Almir Narayamoga Surui and I am the chief of a small Amazonian people. Forty years ago we were more come and devour us. We watched the big snake – the Trans-Amazon Highway – advancing towards us and then we came into contact with your civilisation. Three years later, in 1971, less than 300 of us were left ; our tribe had been decimated by the white man’s diseases and war. But we have decided to survive, with our rainforest.” This is thetext, a veritable manifesto, that Thomas Pizer, president of Aquaverde, a Swiss non-profit association, received one day in 2004. “That email had a profound effect on our vision of ecology by reintroducing the human aspect. Without the forest, the indigenous peoples know they will die out. Amazonia has one of richest biodiversities on the planet but everything is threatened constantly by the deforestation that since 1970 has already destroyed 20% of the rainforest.” Thomas Pizer was deeply moved but also greatly surprised to receivethis appeal by… email, along with an Excel table and a PowerPoint presentation of a reforestation project !
© THOMAS PIZER

nous étions plus de 5000. Une légende disait, qu’un jour, un grand serpent viendrait nous dévorer. Nous avons vu le grand serpent avancer vers nous – la routetransamazonienne – et le contact avec votre civilisation a eu lieu ! Trois ans plus tard, en 1971, il restait moins de 300 d’entre nous, décimés par les maladies de l’homme blanc et la guerre. Mais nous avons décidé de survivre avec notre forêt.  » Cetexte, véritable manifeste, Thomas Pizer, président de l’ONG suisse Aquaverde*, l’a reçu un jour de l’année 2004. « Ce mail a bouleversé notre vision de l’écologie, en la ramenant à une échelle humaine et très concrète. Sans la forêt, les indigènes savent que leurs peuples disparaîtront. L’Amazonie est l’un des berceaux de biodiversité les plus riches de la planète. Cependant, tout est menacé quotidiennement par la déforestation, qui, depuis 1970, a déjà détruit 20 % de la superficietotale de la forêt. » Bouleversé donc, mais la grande surprise de Thomas Pizer a été de recevoir, du fin fond de l’Amazonie, cet appel… par e-mail, accompagné d’un tableau Excel et de la présentation PowerPoint d’un projet de reforestation !

than 5000. A legend said that one day a big snake would

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En effet, dans sa lutte pour sa survie, Almir et sa tribu – 1 200 âmes aujourd’hui – ont troqué arcs et flèches pour des armes bien plus modernes et bien plus efficaces : les NTIC, les nouvellestechnologies de l’information et de la communication. Internet donc, mais aussi les smartphones. Son objectif ? Photographier les bûcherons braconniers entrés illégalement sur son territoire pour ensuite poster les clichés sur le Net. Tout a commencé il y a 21 ans. Almir, alors âgé de 17 ans, vient d’être élu chef des Gamebey, le clan des guerriers chargés de la protection de la tribu. Nous sommes au cœur de l’Amazonie, dans l’état du Rondônia, et plus précisément en Terra Indigena Sete de Setembro, territoire surui de 250 hectares. Almir comprend que la meilleure solution pour éviter à son peuple de disparaître est de vivre avec son temps. Chose exceptionnelle, il quitte sa communauté pour suivre des études de biologie à

 Le projet « Pamine » a permis la replantation de 100 000 arbres en 5 ans.

In their struggle for survival, Almir and his tribe, which today numbers 1200, have exchanged bows and arrows for decidedly more modern and efficient weapons : the new information and communications technologies, i.e. internet and even smartphones. His aim ? To photograph the plundering loggers who make illegal incursions into thetribe’s territory, then post the photos on the Web. The story starts 21 years ago when Almir, then aged 17, was elected chief of the Gamebey clan of warriors responsible for defending thetribe, which lives in the heart of Amazonia, in the state of

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 Depuis son accord avec Google, Almir surveille son territoire grâce à la technologie satellite et rend public lestentatives de déboisement.

l’université de Goiânia, près de Brasilia. C’est là qu’il comprend que les NTIC sont des outils redoutables, capables de faire entendre sa voix sur toute la planète. En 2007, il découvre Google Earth. D’abord bouleversé par les images satellites qui mettent en évidence les dégâts de la déforestation, il prend conscience de l’intérêt de cet instrument et « squatte  » pendant 5 jours le siège de Google, à Palo Alto. Il est finalement reçu pour unentretien de 30 minutes… qui durera Rondônia, on the Terra Indigena Sete de Setembro, the Surui’s 250ha reserve. Almir realised that the best way of preventing his people dying out was to tune into thetimes, so he left his community to study biology at the university Cette stratégie visionnaire a permis aux Suruis de protéger leur territoire et à Almir de devenir l’un des chefs indigènes les plus influents de la planète. En 2007, il est nommé coordinateur de l’environnement à la COIAB (Coordination des organisations indigènes de l’Amazonie brésilienne). L’année suivante, il reçoit le prix de la Société internationale des droits de l’homme, à Genève. Al Gore l’encense, le prince Charles le reçoit et, en 2011, la Commission des droits de l’homme de l’ONU lui offre unetribune pour plaider sa cause. Mais sa célébrité aun coût. Sa tête est mise à prix pour 100 000 dollars et les menaces de mort régulières l’obligent, il y a quelques mois, à demander la protection du gouvernement brésilien. Mais cela ne l’empêche pas, avec Aquaverde, de poursuivre son projet baptisé Pamine, « renaissance », qui a déjà permis la replantation de 100 000 arbres en 5 ans. « L’objectif d’Almir est aussi de démontrer qu’une économie durable et non destructrice de la forêt tropicale est possible. Avec sa tribu comme exemple, il cherche à créer un modèle pour les autrestribus, espérant que cela servira à induire une réelle politique gouvernementale », conclut Thomas Pizer.
*Parrainez un arbre avec Aquaverde en cliquant sur www.aquaverde.org

3 heures ! Quelques mois plus tard, les équipes de Google viendront au Rondônia, ordinateurs et GPS en poche, pour cartographier la région et former les Suruis à Google Earth…

© IVAN KASHINSKY

in Goiânia, near Brasilia, where he discovered that the new information technologies were amazing tools that could enable his voiceto be heard all over the planet. In 2007 he discovered Google Earth. Initially dismayed by the imagesthat showed clearly the devastation caused by deforestation, hethen realised he could usethis tool, so squatted Google’s head offices in Palo Alto for five days until he was given a 30-minute meeting, which turned into three hours ! A Jew months later Google’s teams arrived in Rondônia to map the region and teach the Surui touse Google Earth. This visionary strategy has allowed the Surui to defend their territory and made Almir one of the most influential indigenous chiefs on the planet. In 2007 he was appointed environment coordinator for COIAB (Coordination of the Indigenous Organisations of the Brazilian Amazon) ; the following year the International Society for Human Rights in Geneva awarded him its prize. Al Gore sings his praises, Prince Charles has met him, and this year the UN’s Human Rights Committee invited him to plead his cause. But being famous is dangerous : there’s a price of $100,000 on his head and a Jew months ago death threats forced him to ask the Brazilian government for protection. That doesn’t stop him continuing, with Aquaverde, his project christened Pamine, meaning “rebirth”, which in five years has already replanted 100,000 trees. “Almir is also out to prove it’s possibleto develop a sustainable economy that doesn’t destroy the rainforest. Using his tribe as an example, he’s seeking to create a model for other tribes in the hopethat will help induce an effective government policy,” concludes Thomas Pizer.

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