Par Alexandre Benoist
PRÉCIEUX VALEURS
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Stéphane Pour la dignité de la personne humaine
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Stéphane Hessel : Je me considère comme l’un des rares à pouvoir encoretémoigner d’une période qui a été très importante pour la France, mais également pour le monde entier. Je pense non seulement à la Deuxième Guerre mondiale, mais aussi à la suite merveilleuse qu’elle a donnée, avec, notamment, la création de la Charte des Nations unis et la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ce sont des moments très forts, où nous avons essayé de nous préparer pour une nouvelle société, plus juste et plus fraternelle. Aujourd’hui, je considère comme un devoir de continuer à répandre autour de moi ces valeurs essentielles pour la démocratie. Stéphane Hessel : I consider myself one of the remaining Jew stillableto talk at first hand about a period that was immensely important for France and the entire world too. I mean World War II but also the wonderful follow-up to it with the drafting of the United Nations Charter and the Universal Declaration of Human Rights. Those were world-changing moments, when wetried to prepare ourselves for a new society, fairer and more fraternal. Today I consider it my duty to continue circulating these valuesthat are essential to democracy. Oui, si elles ont été assez bien développées durant les quarante années qui ont suivi le conflit, à partir du choc causé par l’économie néolibérale, la finance sans régulation, nous sommestombés, au cours des vingt à trente dernières années, dans une phase où ces valeurs fondamentales sont de moins en moins respectées. Yes. Although they were developed reasonably well during the 40 years following the war, after the shock brought about by neo-liberal economics, unregulated finance, sincethe 1980s we have slipped into a phase in which these fundamental values are less and less respected. Nous vivons dans une époque où ce sont les puissances financières, les banques, les riches, qui tiennent le haut du pavé, et où les conquêtes sociales, notamment celles de la IVe et même des débuts de la Ve République, sont mises en danger : la sécurité sociale, l’école pour tous, la santé pour tous… La financiarisation de notre société est le principal obstacle à une démocratie véritablement sociale. Nous avons besoin d’équité et de fraternité. C’est ce qui m’amène à faire revenir dans la mémoire le Conseil national de la résistance. C’était un
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We’re living in an erain which the financial powers, the rich, hold the cards and the social benefits – social security, education for all, welfare system and so on – that France won during its Fourth and early Fifth Republics are under threat. The financialisation of our society is the main obstacleto a truly social democracy. We need fairness and fraternity. Which is what leads meto think of the Conseil National de la Résistance, at a time in our history when we were occupied, when we had to stand up to a fascistic regime and when the people who didn’t want it said so very clearly. We must remember that message.
décembre 2011-janvier 2012 www.cotemagazine.com
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