NUDE IN THE SUN NU AU SOLEIL 90 Christophe Colera est docteur en sociologie et chercheur associé au Laboratoire Cultures et Sociétés en Europe de l'Université de Strasbourg. Dans son livre La nudité, pratiques et significations*, il dévoile l’histoire du nu ! On parle de nudité, quand une partie du corps, qui selon les usages sociaux en vigueur doit être cachée, est découverte, ce qui varie en fonction des imaginaires de chaque société, voire de sous-groupes au sein de ces sociétés, suivant les âges, les classes sociales… Sa perception et ses significations, oui. Dans une société où le vêtement n’existe pas, un corps « revêtu » de tatouages ou même d’un collier ne sera pas perçu comme « nu ». Et aujourd’hui encore en France, selon un sondage récent, 30% des femmes ne se sentent pas nues après s’être déshabillées, dès lors que leur visage est maquillé. À l’inverse, au Moyen-Âge, était nu celui ou celle qui portait une chemise de nuit. Mais à la suite d’importantes recherches en anthropologie dans les années 1990, on est arrivé à la conclusion qu’il existe malgré tout une perception universelle de la nudité, autour des organes génitaux, des fesses, pour les deux sexes, et des seins pour les femmes. Celle-ci est probablement liée à l’évolution des hominidés avant même l’homo sapiens. L’étude des primates aide aussi à comprendre pourquoi. En effet, cette perception est assez constante d’une culture à l’autre. Elle fonde des tabous dans les comportements, dans les regards, le rapport à l’intimité. Plus personne ne pourrait écrire aujourd’hui, comme certains le faisaient, il y a quinze ans, que le caractère érotique des seins des femmes est une invention de la Renaissance européenne, ou de telle ou telle culture. C’est enraciné profondément dans les gènes de toute l’espèce humaine. juillet-août 2010 www.cotemagazine.com Christophe Colera holds a doctorate in sociology and is associate researcher at Strasbourg University's European Cultures and Societies Laboratory. In his book La nudité, pratiques et significations*, he unveils the history of nakedness. Nakednessis when any part of the body that current social mores dictate should remain hidden is uncovered. These vary with each society and even subgroups within each society, depending on age, social class etc. The perception and significance. In a society that doesn't wear clothes, a body'clad'in tattoos or even a necklace won't be perceived as naked. Even today in France, a recent survey found that 30% of women don't feel naked after undressing if they're still wearing their make-up. Conversely, in the Middle Ages you were considered naked in a nightdress. But important anthropological research in the 1990s concluded that a universal perception of nakedness does exist regarding the genital organs and buttocks of both sexes and women's breasts, and this perception is relatively constant in all cultures. It's the root of behavioural taboos and notions of intimacy. No one today could write, as some did 15 years ago, that the erotic aspect of women's breasts is an invention of the European Renaissance or any other culture. It's deeply rooted in the entire human specie's genes. Yes ; there are cultural, collective and personal factors as wellas hormonal dispositions that can neutralise or exacerbate the stimulus of seeing private parts uncovered. But the potential for that stimulus exists everywhere, which is why among African, |