SAINT-TROPEZ 86 « J’ai toujours adoré, étant enfant, l’ambiance des hôtels. » Des souvenirs qui le poussent à suivre une voie professionnelle inattendue, provoquant l’étonnement de sa famille. « J’ai une formation scientifique. Mon père, lui aussi scientifique, espérait que je devienne ingénieur. » Mais l’envie de diriger un hôtel de luxe est trop grande. Si grande que Stephan Torres, à peine sorti de son école hôtelière parisienne, se retrouve… en cuisine ! « Un de mes professeurs m’avait confié qu’il fallait toucher à tout et donc commencer par la restauration. » Le voilà ainsi, au début des années 90, chez Gérard Vié, chef aux trois macarons Michelin des Trois Marches, le restaurant gastronomique du Trianon Palace à Versailles. Une expérience traumatisante pour le jeune Stephan. « J’étais effrayé d’y aller ! C’était une hôtellerie à l’ancienne, très dure et très stricte. Imaginez, le directeur du room service avait 40 ans, dont 20 passés dans la même maison… » Mais l’épisode, aussi douloureux fut-il, se révèle enrichissant. « Cela m’a permis de rencontrer des personnes qui m’ont fait confiance par la suite, malgré mon jeune âge. » C’est ainsi qu’il plie bagages avec comme destination Cannes. Après le Loews à Mandelieu-la-Napoule (l’actuel Royal Casino), il intègre le Noga Hilton (aujourd’hui le Palais Stéphanie) pour un poste taillé à sa mesure : directeur de nuit. « A 28 ans, je découvrais enfin le côté extravagant du métier. Non pas sous l’angle du management, mais sous celui de la clientèle, surtout en période de Festival de Film ! Quand je rentrais chez moi le matin, je n’arrivais pas à m’endormir tellement mes yeux pétillaient ». Bien sûr, derrière les strass, les paillettes et les défilés nocturnes de stars, il fallait rester professionnel. « Quand on parvient à travailler seul, de nuit, et à gérer un établissement de cette importance, cela prouve que l’on sait se débrouiller. » Deux ans plus tard, changement de vie et nouveau départ pour la Suisse où il reste huit ans. D’abord au Mirador, un palace construit sur les berges du Lac Léman, en tant que chef concierge et ensuite au Bristol**** dans les Alpes. « C’était une autre façon de vivre, de faire ce métier. La rigueur et la précision suisses ne sont pas une légende ! » Aujourd’hui, Stephan Torres est l’heureux directeur de l’hôtel Benkiraï. Un choix fait par les propriétaires de l’établissement, Lisa et Jacques Konckier, basé sur les qualités professionnelles mais aussi humaines de cet homme enthousiaste. « Ils recherchaient un profil. Quelqu’un capable d’évoluer dans le milieu du luxe avec décontraction, qui puisse mettre en place une équipe soudée et fidèle. Et cela a été le cas ! » Une cool attitude devenue la véritable identité d’une adresse faite pour la détente. juillet-août 2010 www.cotemagazine.com Par Alexandre Benoist STEPHAN TORRES LE LUXE DÉCONTRACTÉ -/LAID-BACK LUXURY Arrivé en 2007, le directeur de l’hôtel Benkiraï a fait de cet établissement une adresse cultivant l’exclusivité avec simplicité. -/Manager of the Hôtel Benkiraï since 2007, Stephan Torres has made it a destination that cultivates exclusive style and simplicity. -/"As a child I always loved the atmosphere of hotels." Those memories drove Stephan Torres to make a career choice that astonished his family. "My education was a scientific one. My father was a scientist too and hoped I would become an engineer, but my yearning to run a luxury hotel was too strong." In the early 1990s he was working for Gérard Vié, chef at the Trois Marches gastronomic restaurant at the Trianon Palace in Versailles. A traumatic experience for the young Stephan. "I was terrified. It was run in the old style, very strict and very tough. Imagine : the room service manager was 40 years old and had spent 20 years at the same hotel." But painful as it was, that episode proved enriching. When he packed his bags he headed for Cannes. After a period at the Loews in Mandelieu-la- Napoule he joined the Noga Hilton as night manager, a job that suited him down to the ground. "At the age of 28 I at last discovered the extravagant side of the job – not from the management standpoint but because of the customers, especially during the film festival." Of course, for all the glitter and nightly parades of celebrities you had to stay professional. "When you work alone, at night, managing an establishment as large as that, it proves that you can cope by yourself." Two years later he moved to Switzerland where he spenteight years, first as chief concierge at the Mirador, a palatial hotel on the shores of Lake Geneva, then at the 4-star Bristol in the Alps. "It was a different way of doing the job. Swiss rigour and precision are no myth ! " Today, Stephan Torres is happily managing the Hôtel Benkiraï. The hotel's proprietors Lisa and Jacques Konckier chose him for his professional skills but also his human qualities and enthusiasm. "They were looking for a specific profile. Someone who can be relaxed in a high-luxury setting and can put together a loyal team who work well together." That cool attitude has become the hotel's very identity. It's just made for relaxing. 11 chemin du Pinet, Saint-Tropez - Tél. 04 94 97 04 37 CÉLINE PECH/AREFOTO |