ART URBAN 210 URBAN Par Hélène Jourdan-Gassin Le grand événement de l’été sur la Côte d’Azur était, comme à l’accoutumée, le vernissage qui ouvrait l’exposition de la Fondation Maeght. Cette année, ce moment était d’autant plus attendu que ce magnifique site est resté fermé pendant six mois pour une adaptation aux nouvelles normes muséales, ce qui n’était encore jamais arrivé depuis sa création en 1964. Autre fait d’importance, le choix d’Alberto Giacometti pour cette réouverture. De Giacometti, les fervents de la Fondation connaissent ses Hommes qui marchent, ses Femmes debout, son Chien, son Chat… depuis les premiers jours ! Mais au-delà de ces « classiques », Isabelle Maeght, commissaire de l’exposition, a choisi de donner de l’œuvre de ce grand artiste, lié par une amitié profonde à Aimé et Marguerite Maeght, une lecture nouvelle en sélectionnant plus de cent soixante-dix œuvres exceptionnelles, parfois inédites, dont une quarantaine de prêts issus de collections internationales comme ce magnifique Portrait de Diego à la chemise écossaise d’une provenance privée américaine. Cette participation extérieure, qui veut que les plus illustres collectionneurs laissent voyager leurs œuvres vers la Fondation, vient enrichir ce noyau autour duquel s’articule l’exposition, c'est-à-dire les collections de la Fondation et de la famille Maeght. Exceptées quelques œuvres de jeunesse, l’exposition privilégie la période de l’après-guerre avec une soixantaine de sculptures, dont le très célèbre Homme qui marche. Renommées mais moins connues du grand public, les peintures, notamment les portraits d’Aimé et Marguerite Maeght, mettent en lumière l’amitié qui exista entre Giacometti et eux. Outre les vingt peintures, plus de quatre-vingts dessins, de rarissimes plâtres peints, des eaux-fortes, des lettres, des photographies, des films et des livres nous révèlent le génie de cet immense artiste. Un nouvel agencement des œuvres (les sculptures quittent la cour pour l’intérieur, une salle est réservée à Diego, une autre à Annette), le Labyrinthe de Mirò remis « dans son jus », l’ensemble des bureaux regroupés autour de la bibliothèque… donnent à la Fondation un air de jeunesse sans rien changer à la pureté des bâtiments conçus par Josep Lluis Sert. juillet-août 2010 www.cotemagazine.com ARCHIVES FONDATION MAEGHT,C.GERMAIN* FAAG, ADAGP PARIS 2010* ÔTE CAZUR A. Giacometti, Homme qui marche I, 1960 Bronze peint, 183 x 26 x 95,5 cm Giacometti & Maeght, 1946-1966 ART les rendez-vous du mois/what to do this month Adrien Maeght (à gauche) et Alberto Giacometti le soir de son vernissage à la Galerie Adrien Maeght le 11 juin 1959. -/As usual the Côte d’Azur's summer headliner was the vernissage of Fondation Maeght's exhibition, an event even more eagerly awaited this year since the magnificent museum had been closed for six months while beingupgraded to new museum standards, the first time since it opened in 1964. The other important aspect is the choice of an Alberto Giacometti exhibition. The foundation's regulars have know Giacometti's Walking Men, Standing Women, Dog and Cat since the beginning, but aside from these classics, exhibition curator Isabelle Maeght chose to present a new reading of the oeuvre of this great artist, a very close friend of Aimé and Marguerite Maeght, by selecting 170-plus outstanding works, some never previously exhibited, that include around 40 on loan from international collections, such as the magnificent Portrait of Diego in a tartan shirt from a private American source. This external participation, for which the most illustrious collectors have permitted their artworks to travel to the foundation, enriches the core of the exhibition : the foundation's and Maeght family's collections. Excepting some early works, the exhibition focuses on the post-war period through some 60 sculptures including the celebrated Walking Man. Renowned but less well known to the general public are the paintings, notably portraits of Aimé and Marguerite Maeght that highlight the friendship between Giacometti and the couple. As wellas the 20 paintings, more than 80 drawings, some extremely rare painted plaster works, etchings, letters, photographs, films and books illustrate the genius of this immense artist. A new display layout (the sculptures have moved inside from the courtyard, a room for Diego, another for Annette), Mirò's Labyrinth renovated and all the offices grouped around the library have given the foundation a new lease of life without in any way altering the purity of the buildings designed by Josep Lluis Sert. Jusqu’au 31 octobre 2010, Fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence Tél. 04 93 32 81 63 GALERIE MAEGHT |