MEET 12 Par Gérard Martin [RENCONTRE] Lucien Clergue un photographe de nu reconnu -/renowned photographer of nudes Ève dans le jardin d’Éden, Vénus sortant de l’onde, Emmanuelle trônant dans son fauteuil d’osier. Avec Lucien Clergue, l’imagerie du nu devient celle de la naissance du monde. -/Eve in the Garden of Eden, Venus emerging from the waves, Emmanuelle enthroned in her wicker armchair… Lucien Clergue's nude imagery evokes the world's birth. 1956, un jeune photographe arlésien hante les plages de Camargue. Il cherche le secret de cette lumière, née du ciel, du sable et de l’eau. D’un clic, il imprime sur la pellicule la mer, les nuages, les dunes. L’époque est au naturisme, le corps s’étant libéré du puritanisme autant que de la prison des lupanars. L’apologie du nu en plein air est une mode. Les stades sont devenus le théâtre d’une culture de la forme physique. C’est aussi une période de découverte des sex-symbols à l’écran, comme Sophia Loren, Marilyn et BB… Mais plus que tout, c’est le naturel sauvage de la vie en Camargue qui inspire cet artiste. Finalement, du grain de sable au grain de la peau, de la rondeur des vagues et des dunes jusqu’à celle des corps, ce sont des nymphes qu’il va photographier, les habillant de sable, de lumière et d’eau. Lucien surfe sur la nouvelle vague du cinéma, de la peinture et des lettres. Le surréalisme le tente, il en rencontre les égéries et les maîtres. Picasso devient un acheteur assidu de ses clichés. Eluard, Cocteau, Dali, Max Ernst deviennent ses amis. Tout ce que Paris et l’intelligentsia comptent de célébrités, sans oublier le « mondillo » du flamenco, Manitas de Plata entre autres, toutes et tous, sous ses yeux et dans son objectif, viendront se brûler la peau au soleil de Camargue. Témoin incontournable de cette époque qui a vu la libération des mœurs, la scénarisation des corps sur les plages et le tsunami des images. Infatigable, Lucien Clergue, fondateur des Rencontres Internationales de la Photographie et académicien est aujourd’hui encore photographe, enseignant et documentariste. Passionné par la naissance d’un corps sur la pellicule. juillet-août 2010 www.cotemagazine.com -/1956. A young Arles photographer haunts the Camargue beaches seeking the secret of this light born of sky, sand and water ; the shutter clicks and on his film he imprints sea, clouds, dunes. Naturism is in vogue, open-air nudity fashionable. And this is the era of big-screen sex symbols : Sophia, Marilyn, Brigitte et al. Although this artist is essentially inspired by the liberated naturalness of life in the Camargue, grains of sand lead to the grain of skin, the curves of waves and dunes to those of the body, and he endsup photographing beach nymphs, dressing them in sand, light and water. Clergue surfs the New Wave of cinema, painting and literature. Tempted by Surrealism, he meets its muses and masters. Picasso becomes an assiduous purchaser of his pictures ; Eluard, Cocteau, Dali and Max Ernst become his friends. All the celebrities of Paris and intelligentsia come to Camargue to sun their bodies in front of his eyes and lens. A fundamental chronicler of that liberated era, Lucien Clergue, founder of the Rencontres Internationales de la Photographie festival, member of the Academy of Fine Arts, untiring photographer, is today still taking photographs, lecturing and documenting. "Cross your left leg ! Let the water caress your sex, the reflection of the trees in the river should lead to the breasts – there ! Perfect, don't move ! " June 2010, a photo shoot in a Cévennes gorge with three nude models. The master dictates the pose while chatting about poetry, music and business too : "Right now l've exhibitions in New CHRISTOPHE BILLET |