NUDE IN THE SUN NU AU SOLEIL 112 Montre squelette : le nom a des consonances gothiques, il fait songer à une bien sinistre danse macabre, et pourtant, il recouvre l’un des exercices les plus raffinés de l’art horloger. Le squelettage consiste en un savant et précieux travail d’ajourage des composants du mouvement, qui est révélé au regard par le découpage ou la suppression pure et simple du cadran. Qui dit donner à voir induit logiquement donner en spectacle et, si on prend ce risque, c’est que l’on entend proposer un « beau » spectacle, de nature à susciter l’étonnement et l’admiration. On ne squelettera donc que ce qui est digne de l’être, à savoir les mécanismes les plus sophistiqués, dont les rouages possèdent une délicatesse extrême, qu’on s’emploie à magnifier. Non seulement on ne montre (sans jeu de mots) que ce qui est digne de l’être, mais on va s’efforcer de le mettre en valeur par un travail subtil de gravure, polissage et décoration qui requiert un savoir-faire extrême. Ainsi travaillé, peaufiné, allégé, le mécanisme horloger peut entrer en scène dans ses plus beaux atours et ravir un public de connaisseurs autant que de néophytes, tant le spectacle qu’il donne est éblouissant, si du moins il est exécuté par un expert. Le squelettage est un exercice attaché au classicisme horloger. Toutes les grandes maisons de tradition l’ont inscrit à leur panoplie, délivrant des pièces exceptionnelles, dignes de figurer dans les plus belles collections, voire dans les musées. Mais l’exposition du mouvement, qui est à la fois le moteur et l’âme d’une montre, est aussi utilisée par les maisons d’avant-garde qui s’emploient à bousculer design et mécanique par le recours à des matériaux et des techniques de pointe. Au-delà de son aspect technique – montrer le mouvement d’une montre – le designer donne naissance à un style qui exprime la manière spécifique de chaque maison, constituant une composante de son identité et de son image de marque. juillet-août 2010 www.cotemagazine.com -/Skeleton watch. The name has a gothic resonance, making you think of a sinister macabre dance, yet it designates one of the most refined exercises in the art of watchmaking. Skeletonising consists of the extremely delicate and skilful work of hollowing out the components of the movement, which is then revealed to the eye by cutting out or simply removing the face. It should create such an impression of beauty as to incite amazement and admiration. So one only skeletonises what is truly worth it, meaning the most sophisticated movements whose trains of wheels possess an extreme delicacy one strives to glorify. The idea, then, is to display only what is worthy of being admired but also to enhance it by subtle craftsmanship – engraving, polishing, decorating – that demands the highest level of expertise. After being crafted, refined and lightened in this way, the watch mechanism can enter the stage in its most magnificent finery, to thrillan audience of connoisseurs and novices alike with the dazzling show it puts on, provided the work is that of a true expert. Classic and modern Skeletonising is an exercise associated with classical watchmaking. All the great traditional watch houses have included it in their panoply, delivering exceptional timepieces worthy of figuring in the finest collections and even museums. But displaying the movement, both the soul and engine of a watch, is also used by ground-breaking watch houses striving to revolutionise design and mechanics by employing hi-tech materials and techniques. Over and above the technical aspect – showing a watch's movement –, the designer initiates a style that expresses the company's specific features, forming a part of its identity and brand image. |