MONTRES SPECIAL WATCHES 50 Arrivé à la tête de Hublot en 2004, Jean-Claude Biver a frappé fort. Il a initié la « fusion », mélange des matériaux, des couleurs, mais aussi du savoir-faire hérité du passé et des technologies les plus modernes. Illustration de ce nouveau concept, les Big Bang sont devenus de véritables références horlogères. En 2008, Hublot a intégré le groupe LVMH. La marque dispose désormais d’une nouvelle manufacture. Elle vient de présenter son premier mouvement chronographe UNICO, qui équipe la nouvelle King Power All Black. COTE : Comment s'est passé le salon de Bâle pour Hublot ? Les premiers mois de 2010 ont-ils été positifs ? Jean-Claude Biver : Nous avons vécu en 2009 le meilleur quatrième trimestre de notre histoire. Et ce trend très positif a été suivi par le meilleur premier trimestre de notre histoire en 2010. Nous enregistrons des mois records sans discontinuer depuis octobre 2009. Bâle a d'ailleurs confirmé ce trend, puisque nous y avons également enregistré un nombre de commandes record. Vous venez d’inaugurer une nouvelle manufacture et Hublot développe désormais ses propres mouvements. Pourquoi cette orientation stratégique ? Il est essentiel dans le haut de gamme de créer de la valeur. La valeur ne peut pas être créée par le marketing. Le marketing ne peut créer que de la visibilité pour la marque et du désir. D'où l'importance de pouvoir créer de la valeur grâce à la substance. Et la substance dans l'horlogerie, vous l'obtenez lorsque vous marquez votre métier par des réalisations propres. C'est ce que nous faisons dans notre manufacture et c'est d'ailleurs dans ce but que nous avons investi, entre bâtiments et machines, près de 30 millions de francs suisses récemment. Allez-vous fournir des mouvements à d'autres maisons, notamment au sein du groupe LVMH dont vous faites partie ? Chaque maison est indépendante et chacune cherche à créer de la valeur à travers sa propre substance. Ce qui n'exclut pas que pour certains produits on puisse faire appel à des tiers. Qui appartiennent soit à LVMH ou à d'autres groupes. Comment voyez-vous la tendance horlogère, en termes de design et de mouvements ? Je ne vois pas de bouleversement dans le court terme. En revanche, c'est la fin de l'augmentation des tailles des montres, car on est arrivé à la limite morphologique du poignet. Les montres de taille importante vont continuer à avoir du succès, aussi bien auprès de la cliente féminine, qu'auprès de l'homme Quels sont les marchés qui vous semblent les plus porteurs ? Quels sont vos projets en termes d'ouvertures de points de vente et de boutiques propres ? Les marchés porteurs sont bien évidemment les marchés asiatiques, avec la Chine en tête. Mais il ne faut pas négliger l'Inde et surtout pas négliger non plus l'Amérique du Sud qui a un très gros potentiel. Ces pays adorent les montres et ils les utilisent beaucoup comme un signe communicateur de leur bien-être ou de leur caractère. Et la montre comme instrument de communication (qui suis-je) est un objet idéal pour remplir ce rôle. juin 2010 www.cotemagazine.com JEAN-CLAUDE BIVER PRÉSIDENT DE HUBLOT/CHAIRMAN OF HUBLOT FIGURE EMBLÉMATIQUE DE L’HORLOGERIE HELVÉTIQUE, JEAN-CLAUDE BIVER A RELANCÉ HUBLOT. IL PARLE DES PERSPECTIVES DE LA MARQUE. -/AN EMBLEMATIC FIGURE IN THE SWISS WATCH INDUSTRY, JEAN-CLAUDE BIVER HAS RELAUNCHED HUBLOT. HE TELLS US ABOUT THE BRAND'S FUTURE PROSPECTS. Since becoming chairman of Hublot in 2004, Jean-Claude Biver has made big changes. He's introduced fusion so as to mix materials, colours but also inherited knowhow with the most modern technologies, as illustrated by the Big Bang watches that are now timewear references. In 2008 Hublot joined the LVMH group. The brand now has a new manufacture and has just unveiled its first UNICO chronograph movement that drives the new King Power All Black.. COTE : How did Hublot do at Baselworld ? Were the first months of 2010 positive ? Jean-Claude Biver : In 2009 we had the best fourth quarter in our history and that was followed by the best first quarter ever in 2010. Every month since October 2009 has been a record one and at Baselworld we took a record number of orders. You've just opened a new manufacture and Hublot is now developing its own movements. Why this strategic decision ? In the high-end sector it's essential to create value and that can't be done by marketing, which can only increase brand exposure and incite desire. So it's important to be able to create value through substance and in watchmaking, substance is obtained by marking your profession with your own creations. That's what we do in our manufacture and that's why we've recently invested nearly CHF30 million in buildings and machinery. Will you be supplying movements to other watch companies, particularly within the LVMH group to which you belong ? Each watchmaker is independent and strives to create value through its own substance. Which doesn't exclude using outside sources, within LVMH or elsewhere, for certain products. What do you see as the timewear trends, in design and movements ? I don't see any bigupheavals in the short term. Watches aren't going to get any bigger because we've reached the morphological limits of the wrist but large watches will continue to be successful, with women as much as men. Which markets do you consider the most buoyant ? What plans do you have for new points of sale and Hublot shops ? The buoyant markets are quite obviously the Far Eastern ones, led by China. But we mustn't neglect India and even less South America, which has huge potential. Those countries adore watches and use them a lot as a means of communicating personal wellbeing or character. Indeed, watches are an ideal communication tool for saying who you are. |