AGENDA URBAN 138 URBAN Par Hélène Jourdan-Gassin Cai Guo-Qiang, Reflection-A Gift from Iwaki, 2004. Epave de bateau en bois et porcelaine. Dimensions variables/bateau : 500 x 550 x 1,500 cm. Vue d'installation au Guggenheim Museum Bilbao, 2009. L’Empereur de Chine affirma en 1719 que son pays maîtrisait les feux d’artifice depuis plus de 2 000 ans… Plus modestement, on peut dire que ce pays pratique ce type d’explosion depuis le VIII e siècle, ce qui donne à Cai Guo-Qiang, né en 1957 à Quanzhou, dans la province de Fujian, une certaine connaissance ancestrale du sujet ! Pour compléter son curriculum vitae, il faut savoir qu’il séjourna dix ans au Japon avant de s'installer à New York en 1995. Formé à l'École de Théâtre de Shanghai, Cai explore les propriétés de la poudre à canon, ce qui le mène à l'expérimentation d'explosifs à grande échelle et au développement de sa « marque », symbolisée par des événements pyrotechniques. Ses installations, inspirées du feng shui, de la philosophie occidentale ainsi que des débats sociaux contemporains, mettent en valeur une approche adaptée à un espace, à sa culture et à son histoire. Pour Travels in the Mediterranean, Cai Guo-Qiang opère une performance dans les Anciens Abattoirs de Nice, dont le résultat, un dessin 28 mètres de long (réalisé avec des pigments et de la poudre à canon) est exposé dans la première salle du MAMAC, sur un mur incurvé, devant un parterre d’eau. Cette fresque retrace les impressions d’une étudiante de Shanghai face à la découverte du territoire azuréen. Si Klein avait, dans les années 60, utilisé le corps d’une femme en guise de pinceau, Cai, lui, recueille les émotions que nos paysages ont fait naître dans le cœur d’une jeune Shanghaiaise. Dans la seconde salle du musée, Reflection-A Gift from Iwaki, une gigantesque épave de 15 mètres de long, emplie de porcelaine, relate la découverte d’un bateau échoué sur la plage japonaise d’Iwaki, que Cai excave avec des volontaires, pour l’exposer ensuite au Iwaki City Art Museum. Plusieurs fois renouvelée pour des expositions de par le monde, cette invitation au voyage a été reconstituée ici, avec l’aide de sept pêcheurs d’Iwaki. Dans la troisième salle, cinq installations vidéo offrent un aperçu du travail pyrotechnique de l’artiste. Connu pour ses expositions au Guggenheim, à Bilbao, et sa participation à la Biennale de Venise, Cai Guo-Qiang a marqué le grand public par sa contribution aux cérémonies des jeux olympiques de Pékin. -/More modestly, we can certainly say that China has been practising the art of ex- juin 2010 www.cotemagazine.com ÔTE CAZUR Les explosions de Cai Guo-Qiang -/Cai Guo-Qiang's explosions L’Empereur de Chine affirma en 1719 que son pays maîtrisait les feux d’artifice depuis plus de 2 000 ans… -/In 1719 the Emperor of China declared that his country had mastered fireworks more than 2000 years previously. Cai Guo-Qiang créant le dessin à la poudre Day and Night, Taipei, 2009. plosions since the 18th century, which does give Cai Guo-Qiang, born in 1957 in Quanzhou, Fujian Province, what you might call inherited knowledge on the subject ! To complete his curriculum vitae, you should know that he lived 10 years in Japan before moving to New York in 1995. After training at Shanghai's drama school, Cai explored the properties of gunpowder, which led him to experiment with explosives on a large scale and develop his "brand" symbolised by pyrotechnical happenings. His installations inspired by feng shui, Western philosophy and also contemporary social issues are based on an approach he adapts to each space, its culture and its history. For Travels in the Mediterranean, Cai Guo-Qiang gave an art performance in Nice's Anciens Abattoirs, which resulted in a 28m-long drawing made with pigments and gunpowder that is now exhibited in the MAMAC's first room, on a curved wall in front of a pool of water. This fresco retraces the impressions of a young Shanghai girl discovering the Riviera region. Klein in the 1960s used a woman's body as a paintbrush ; Cai gathers the emotions our landscapes inspired in the heart of a Shanghai student. In the museum's second room is Reflection-A Gift from Iwaki, a gigantic 15mlong wreck filled with pieces of china that relates the discovery of a boat run aground on Iwaki beach, Japan, which Cai excavated with volunteers then exhibited at the Iwaki City Art Museum. This travel symbol has been reconstituted several times for exhibitions in various parts of the world ; for the MAMAC it was done with the help of seven Iwaki fishermen. In the third room, five video installations give an idea of the artist's pyrotechnical work. Cai Guo-Qiang is known for his exhibitions at the Bilbao Guggenheim and his participation in the Venice Biennial ; the general public discovered him through his contributions to the Beijing Olympic Games ceremonies. De juin au 28 novembre 2010, Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain, Nice I-HUA LEE/COURTESY CAI STUDIO DOLBY TU/COURTESY TAIPEI FINE ARTS MUSEUM |