COTE La Revue d'Azur n°184 mai 2010
COTE La Revue d'Azur n°184 mai 2010
  • Prix facial : 3 €

  • Parution : n°184 de mai 2010

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Les Editions COTE

  • Format : (240 x 300) mm

  • Nombre de pages : 180

  • Taille du fichier PDF : 35,5 Mo

  • Dans ce numéro : Harcourt.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 58 - 59  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
58 59
PORTRAIT MADE IN CHINA 60 Ella Maillart et Nicolas Bouvier, qui, eux, m’ont enseigné qu’il faut laisser ses a priori à la première consigne venue. D’ailleurs, comment leur donner tort ? Et pourquoi s’en encombrer ? On en trouve tellement partout des a priori. Qu’est-ce qui vous a le plus choqué à votre arrivée ? Surpris, agréablement surpris, étonné, déçu aussi… Je le suis quotidiennement et par tant de choses qu’il me faudrait faire un premier tri avant de vous répondre, afin de ne pas tomber dans toute l’« épinalerie » chinoise… Pour vous répondre tout de même, je crois que je suis toujours stupéfait par cette façon qu’ils ont de se suffire à eux-mêmes et de ne considérer le monde extérieur que comme très secondaire. Il y a la Chine et le reste du monde. J’ai souvent le sentiment qu’elle s’en passerait volontiers car elle entretient avec lui une relation que je sens maladroite et toujours très forcée. Choqué, désolé surtout… Je le suis bien sûr lorsqu’ils condamnent sévèrement, emprisonnent sous de mauvais prétextes et dans une indifférence quasi générale tous ceux qui risqueraient de les empêcher de penser en rond. Qu’est-ce que c’est d’être un étranger en Chine aujourd’hui ? C’est incarner la définition donnée par le Petit Robert : « une personne qui ne fait pas partie ou n’est pas considérée comme faisant partie de la famille, du clan ; personne avec laquelle on n’a rien de commun. […] » Les Chinois sont véritablement hospitaliers mais, et même si vous vivez trente ans en Chine, même si vous parlez parfaitement leur langue, même si vous avez des amis, une belle famille chinoise, à leurs yeux vous resterez toujours un étranger. « Quand tu n’as rien à dire, dis un proverbe chinois ! » vous a suggéré un ami… La vie d’un Chinois est-elle donc parsemée de proverbes et de croyances ? C’est une grande civilisation, avec son histoire, ses coutumes, ses proverbes, ses traditions… Elle s’arrange de tout ça comme elle peut… La Chine d’aujourd’hui est très attachée à son passé. Sauf quand il la gêne. Dans ce cas, elle le glisse comme de la poussière sous un tapis… C’est vraiment étonnant à voir. « La Chine est menée par ses filles » dites-vous. Pour quelles raisons ? Les hommes chinois sont élevés avec cette idée qu’il ne peut être supportable de « perdre la face » devant autrui. A mon sens c’est l’un de leurs pires handicaps – j’allais dire défauts. Cela les conditionne dès l’enfance, empèse leur vie, les enferme souvent dans une sorte d’orgueil buté et ridicule. Les femmes subissent beaucoup moins cet embrigadement, ce qui fait qu’elles sont extrêmement plus réactives, plus souples, plus libres de penser, de penser juste et d’agir. Les grandes villes chinoises ressemblent-elles aux métropoles occidentales ? Elles ressemblent maintenant à de grandes villes modernes, démesurées, surchargées d’automobiles toutes neuves, d’échangeurs routiers, de centres commerciaux et de gratte-ciel pas vilains, mais toujours très semblables. Il y a encore, ici ou là toutefois, un parc, un temple, une rue traditionnelle restaurée, mais aujourd’hui c’est à se demander s’ils ne servent pas juste à donner bonne conscience au reste… Même si certains résistent, les petites rues et les vieux quartiers prennent de sacrés coups de pelleteuses dans le nez. C’est bien dommage. Vos carnets délivrent des impressions, des observations, jamais de jugements nets et tranchés. Etes-vous devenu « sage » ou « méfiant » ? Ni l’un ni l’autre, je l’espère. Les sages m’ennuient et les méfiants m’exaspèrent ! J’essaie de livrer les choses comme je les vois, comme je les entends. En France – et pas seulement dans la littérature – on nous demande constamment d’avoir un avis sur tout. Même si c’est un peu se donner le beau rôle, ou prendre peut-être moins de risque, je préfère le parti pris beaucoup plus descriptif de la littérature anglosaxonne. Et cette revendication qu’ils affichent sans cesse, du droit pour le lecteur de se faire sa propre opinion, m’intéresse davantage. Ils ouvrent des portes, alors que mai 2010 www.cotemagazine.com What most shocked and surprised you when you first arrived ? Surprised, pleasantly surprised, amazed, disappointed too... that I am every day. But to answer your question, I think l'm always stupefied by that way they have of being sufficient unto themselves and seeing the wider world as very secondary. There's China and there's the rest of the world. I often have the feeling China would happily do without the rest of the world because I sense the country's relationship with it to be awkward and always very forced. Shocked, depressed more than anything else, I of course am when they condemn harshly, imprison on spurious pretexts and to virtually general indifference all those who might possibly prevent them from thinking clearly. What does it mean to be a foreigner in China today ? It means you embody the dictionary definition of a foreigner as an alien, outsider or interloper. The Chinese are truly hospitable but even if you've lived in China for 30 years, even if you speak their language perfectly, even if you have Chinese friends and in-laws, to them you willalways be a foreigner. « When you've nothing to say, quote a Chinese proverb," a friend suggested to you. So is a Chinese person's life ruled by proverbs and beliefs ? It's a great civilisation with its history, customs, proverbs, traditions etc. It deals with all that as best it can. Today's China is very attached to its past. Except when that's a hindrance and then it's brushed under the carpet like dust. It's really amazing to see. « China is led by its daughters," you say. Why ? Chinese men are broughtup to believeit's unbearable to lose face in front of others. In my opinion that's one of their worst handicaps. The women suffer a lot less from that pressure so they're considerably more responsive, more supple, freer to think, to think fairly and to act. Do big Chinese cities look like Western metropolises ? Now they look like big modern cities, huge, crowded with brand new cars, complex road
LONGCHAMP.COM 01 55 90 59 69 SAC GATSBY & PRÊT À PORTER LONGCHAMP 10-12, AVENUE DE VERDUN NICE 17, LA CROISETTE CANNES 19, RUE ALLARD SAINT-TROPEZ



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :


COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 1COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 2-3COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 4-5COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 6-7COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 8-9COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 10-11COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 12-13COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 14-15COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 16-17COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 18-19COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 20-21COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 22-23COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 24-25COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 26-27COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 28-29COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 30-31COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 32-33COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 34-35COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 36-37COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 38-39COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 40-41COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 42-43COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 44-45COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 46-47COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 48-49COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 50-51COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 52-53COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 54-55COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 56-57COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 58-59COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 60-61COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 62-63COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 64-65COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 66-67COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 68-69COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 70-71COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 72-73COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 74-75COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 76-77COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 78-79COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 80-81COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 82-83COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 84-85COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 86-87COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 88-89COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 90-91COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 92-93COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 94-95COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 96-97COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 98-99COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 100-101COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 102-103COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 104-105COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 106-107COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 108-109COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 110-111COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 112-113COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 114-115COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 116-117COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 118-119COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 120-121COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 122-123COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 124-125COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 126-127COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 128-129COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 130-131COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 132-133COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 134-135COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 136-137COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 138-139COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 140-141COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 142-143COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 144-145COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 146-147COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 148-149COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 150-151COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 152-153COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 154-155COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 156-157COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 158-159COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 160-161COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 162-163COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 164-165COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 166-167COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 168-169COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 170-171COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 172-173COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 174-175COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 176-177COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 178-179COTE La Revue d'Azur numéro 184 mai 2010 Page 180