FESTIVAL DE CANNES 50 Le 15 mars dernier, Tim Burton était à Paris pour la présentation de son film Alice aux Pays des Merveilles, avec l'actrice Helena Bonham Carter, sa compagne et interprète de la Reine Rouge. Un physique à la Robert Smith (le leader new wave des Cure), monté sur ressort, l’homme parle à toute vitesse, demi-sourire figé et regard pétillant. Interrogé par la presse lors de sa venue à Paris en mars dernier, pour la sortie de son quatorzième long-métrage, son adaptation d’Alice au Pays des Merveilles, Tim Burton s’enflammait à l’idée de devenir le président du festival de cinéma le plus important de la planète. Cannes, un autre Pays des Merveilles « Après avoir passé mes jeunes années à voir des triples programmes et à faire des marathons de 48 heures de films d’horreur, s’explique Tim Burton, je me sens prêt pour Cannes, un « autre Pays des Merveilles » en quelque sorte ! C’est un grand honneur et je suis très impatient de me retrouver avec mes camarades jurés pour voir de beaux films venus du monde entier. Quand on pense à Cannes, on pense cinéma du monde. Et puisque j’ai toujours vécu les films comme des rêves, je vais vivre un rêve devenu réalité. Je vais m’y rendre avec le cœur et l’esprit totalement ouverts, sans attente particulière, juste l’envie de me laisser surprendre. » Durant deux ans, en effet, le cinéaste américain de 51 ans est resté focalisé sur la réalisation d’Alice qui signe également son retour chez Disney, maison où il a fait ses premières armes en tant qu’animateur. Comme le souligne Gilles Jacob, président du Festival, « c’est la première fois qu’un créateur venu de l’animation préside le prestigieux jury. » Preuve s’il en faut du talent de ce perturbateur à succès qui a su créer depuis le début des années 80 une œuvre très personnelle, fantasque et particulièrement attachante. Le 26 avril dernier, le MoMA de New York clôturait la rétrospective consacrée au créateur originaire de Californie autour de 700 pièces jamais exposées (dessins, peintures, story-boards, marionnettes, poésies, etc.) et la projection de ses films de chevet. Mi-homme mi-gamin Inclassable, l’univers de Tim Burton oscille continuellement entre cauchemar et conte de fées, entre rêve et réalité. Quel que soit le genre auquel il s’attelle, le réalisateur reste fidèle à la place qu’il s’est choisie : un endroit qui se situerait quelque part entre l’enfance et l’âge adulte, le réel et l’imaginaire, la vie et la mort. Pee Wee, son premier héros interprété par Paul Reubens figurait déjà un personnage hybride mi-homme mi-gamin… Edward aux mains d’argent (alias Johnny Depp, son acteur fétiche) – son plus beau film,ndlr – voulait qu’on l’aime pour lui mais, voilà, l’énergumène aux cheveux fous arborait des ciseaux effilés en guise de doigts… Ed Wood, sélectionné à Cannes en 1995, racontait l’histoire véridique de ce drôle de cinéaste œuvrant dans l’Hollywood des années mai 2010 www.cotemagazine.com CCIL BURBAN/DISNEY Dream Tim He reminds you of Cure's Robert Smith but on springs, talking very fast with a permanent half-smile and eyes that sparkle. Questioned by the press when he was in Paris last March for the release of his 14th feature film, his adaptation of Alice in Wonderland, Tim Burton waxed lyrical about being president of the jury for the world's most important film festival. Cannes, another Wonderland Par Mireille Sartore « J’ai toujours vécu les films comme des rêves… » Avec Tim Burton aux commandes, le jury du 63 e Festival de Cannes affiche la couleur : rouge passion. -/"l've always experienced movies like dreams." So with Tim Burton heading the jury, the 63rd Cannes Film Festival will be anything but down-to-earth ! "After spending my youth watching triple bills and taking in 48hr horror-movie marathons, I feel l'm ready for Cannes, another Wonderland in a way ! " Tim Burton explains. It's a great honour and I can't wait to get together with my colleagues to watch great movies from all over the world. When you think of Cannes you think world cinema. And as l've always experienced movies like dreams, l'm going to live a dream come true. l'll be going with a completely open mind and heart, with no particular expectations, just a desire to be surprised." For the last two years the 51-year-old director has been totally focused on making Alice, which also marks his return to Disney, the studios where he first learnt the ropes in the animation department. As Festival president Gilles Jacob points out : "This is the first time a director who started in animation has led our prestigious jury." Proof, if it were needed, of the talent of this successfully offbeat filmmaker who since the early 1980s has been directing a very personal, fantastical and particularly touching body of |