COTE La Revue d'Azur n°183 avril 2010
COTE La Revue d'Azur n°183 avril 2010
  • Prix facial : 3 €

  • Parution : n°183 de avril 2010

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Les Editions COTE

  • Format : (240 x 300) mm

  • Nombre de pages : 146

  • Taille du fichier PDF : 41,1 Mo

  • Dans ce numéro : in & out.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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RENCONTRE 4 [RENCONTRE] Par Alexandre Benoist Mathieu Lehanneur Designer interactif -/Interactive designer COTE : Comment êtes-vous arrivé dans le design ? Mathieu Lehanneur : Un peu par hasard. Je voulais être artiste, mais je me suis rendu compte que je n’en avais pas les compétences… Alors je me suis intér essé au design en me disant que si je créais des choses qui ne sont pas belles esthétiquement au moins il y aurait toujours la solution de dire « Oui mais c’est pratique. » ! Vous obtenez votre diplôme en 2001, après 7 ans de formation à l’Ensci, école parisienne de design, et vous vous intéressez immédiatement à l’univers des médicaments. Pourquoi ? Pour gagner ma vie, quand j’étais étudiant, j’ai été cobaye pour l’industrie pharmaceutique. Et je pense que cela m’a influencé. De plus, c’est certainement aussi le fruit de mon inculture du design. Quand j’ai commencé ma formation, je n’avais aucune référence dans ce domaine, ni d’objet icône dans ma tête. J’ai donc appris cette discipline avec l’esprit frais. Cela m’a permis de façon libre, voire candide, d’aller sur des territoires différents de celui des tables ou des chaises. C’est, en effet, un domaine peu investi par les designers. Oui, l’espace était ouvert et je trouve qu’il est toujours plus excitant et plus attirant d’aller dans le champ d’à côté. Je me suis dit, aussi, qu’en tant qu’individu, je ne pouvais pas être considéré uniquement comme une cible, un consommateur ou un postérieur à poser sur une chaise mais comme un homme avec un cerveau, un appareil respiratoire, un ressenti… Dans le domaine médical, la disparition des croyances au profit de la connaissance scientifique a induit une perte de la r elation humaine, une ruptur e entre le patient et le personnel soignant. C’est un domaine trop important pour le laisser seul au scientifique ou au médecin. J’estime qu’il est nécessaire, aujourd’hui, de repenser dans ce secteur précisément l’interaction avec l’utilisateur. avril 2010 www.cotemagazine.com Exposé au Moma de New York depuis 2005, le créateur de l’année 2010 au Salon Now ! Design à Vivre a fait du corps humain et de son environnement un nouveau champ d’exploration pour le design. -/The Salon Now ! Design à Vivre's 2010 designer of the year, whose work has been in New York's MoMA since 2005, has turned the human body and its environment into a new field of exploration for design. COTE : How did you become a designer ? Mathieu Lehanneur : A bit by chance. I wanted to be an artist but realised I wasn't skilled enough, so I tur ned to design because I told myself that if I cr eated things that weren't aesthetically beautiful I could at least always say : "Y es, but they're practical" ! You graduated in 2001 after seven years studying at Ensci, the Paris design school, and you immediately began working in the medical sphere. Why ? While I was a student I earned my living by being a "guinea pig" for the pharmaceutical industry, so I think that influenced me. Plus it was certainly also a result of my lack of design culture. When I began my studies I had no design r eferences nor even any familiarity with iconic objects. That allowed me to ventur e freely, ingenuously even, into spheres other than that of tables and chairs. VÉRONIQUE HUYGHE Exemple de design galénique avec ce projet de médicament qui épouse les dents de la fourchette.
Résultat de vos premières recherches, la création de dix objets thérapeutiques – médicament au centimètre, verre à air, baguette de sommeil… – aujourd’hui, exposés au Moma de New York. C’est pour vous une reconnaissance ? C’est flatteur et si j’avais été artiste, ce serait un grand bonheur. Mais je suis designer et ces produits ont été pensés pour être utilisés, pour résoudre des problèmes liés à la prise de médicaments dans le cadr e d’un protocole de soins et ce n’est donc pas leur place. Je préfér erais les voir dans les phar macies ou dans les supermarchés. Et c’est certainement ce qui est le plus difficile à faire. Pourtant, avec Bel Air vous y êtes arrivé. Oui, c’est un projet qui fait suite à une carte blanche du VIA en 2006 et qui est, depuis quelques mois, commercialisé sous le nom d’Andrea. Il s’agissait de répondre au problème de pollution de l’air à l’intérieur des maisons dû, notamment à la multiplication des produits manufacturés. J’ai eu l’idée d’utiliser des plantes dépolluantes dans un système qui permet d’optimiser leurs pouvoirs de filtration. Andrea, objet hybride où nature et technologie se marient, aspir e l’air ambiant et en absorbe les composés toxiques. L’air est successivement nettoyé par les feuilles et par les racines de la plante. Il s’agit là encore d’une visée thérapeutique. Oui, ce n’est pas une ode à la natur e pour célébrer la nature en tant que telle. La plante est ici utilisée à l’image d’un microprocesseur. Seul, il ne sert pas à grand-chose. Associé à un ordinateur, il devient efficace. Mais j’ai voulu aussi apporter du sens. Nous vivons dans un système où la conscience de nous-même n’est pas possible ou du moins pas de façon intense. Andr ea renvoie à l’utilisateur le sentiment d’êtr e vivant. On prend conscience de respirer. Avec Local River, vous utilisez encore la nature mais cette fois-ci à des fins alimentaires. RAPHAËL GIANNELLI-MERIANO The medical sphere doesn't in fact attract a lot of designers. It was an open door and I find it's always more exciting and enticing to head off the beaten track. And from a personal viewpoint, I felt I didn't want to be seen as just a target, a consumer or a backside for a chair, but as a person with a brain, a respiratory system, feelings etc. In the medical field, the predominance of scientific knowledge over belief systems has brought about a loss of human relations, a breakdown between patient and health workers. It's too important a field to be left only to scientists and doctors. Your initial research led to you designing 10 therapeutic devices – medicine by the centimetre, air glass, sleep wand etc – now in the New York MoMA's permanent collection. Do you see that as recognition ? It's flattering and if I were an artist it would make me very happy. But l'm a designer and these pr oducts were conceived to be used, to r esolve problems to do with taking medication as p art of t reatments, so it isn't the place for them. l'd prefer to see them in pharmacies and supermarkets, which is definitely the most dificult thing to achieve. But you succeeded with Bel Air. Yes, that was developed as a r esult of a VIA Car te Blanche in 2006 and has recently been commercialised under the name Andr ea. It's a solution to the pr oblem of air pollution inside the home, caused mainly by the increasing profusion of manufactured goods. I had the idea of using depolluting plants in a system th at optimises their filtering powers. Andrea is a hybrid object in which nature and technology work together ; it draws air in and absorbs the toxic elements from it. The air is purified by the plant's leaves and roots. So again the aim is therapeutic. Yes, this isn't an ode to natur e celebrating the natural world as such. Here the plant is used as if it were a microprocessor. By itself it isn't ver y useful but when it's hookedup to a computer it becomes efficient. But I also wanted it to have meaning. In the system we live in, being conscious of ourselves isn't possible, or at least not intensively so. Andr ea makes its user feel consciously alive because they become aware of their breathing. For Local River you again use nature but this time for food purposes. Yes, Local River is a home fish farm. This project came about in 2008 following an invitation by a New York gallery influenced by the Locavor movement that encourages consumers to eat only foods pr oduced within a radius of 100 miles. In creating this storage unit for freshwater fish combined with a mini vegetable patch, I wanted to show it was possible to reduce the distances avril 2010 www.cotemagazine.com MEET 5



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