AGENDA URBAN 114 URBAN Par Hélène Hourdan-Gassin Vincent Corpet à Nice, au MAMAC et à la galerie des Ponchettes. Le Puzzle de Vincent Corpet -/Vincent Corpet's Puzzle « (…) Il y a un tas d’autres arts, d’autres moyens d’expression qui permettent le commentaire, la peinture c’est la seule justification pour moi aujourd’hui, c’est quand elle bloque tout commentaire (…). » -/"There are plenty of other art forms, other means of expression, that permit comment ; painting is the only justification for me today, that's when it blocks any type of comment." Après ça, étonnez -vous que V incent Corp et ne s oit p as le chouchou de la critique ! Et moi, que me reste-t-il à faire, si ce n’est de chercher dans ses boutades, et surtout dans le puzzle de sa peinture, le sens de son œuvre ? Fascinée par le travail que j’ai sous les yeux comme par ce tonitruant person - nage au physique à la Jacques Brel, moins les cheveux, je me plonge avec délectation dans le fascicule qui accompagne son exposition à Nice. Vincent Corpet, avec une apparente désinvolture qui pourrait laisser croire qu’il se moque de son interlocuteur, donne dans ce texte de précieuses clés de lecture pour son œuvre, mais plus généralement sur ce devant quoi nous nous trouvons lorsque nous contemplons une image, ou plutôt, sur ce quelque chose qui « au départ était l’image » … L’enfant (nous), qui pendant ses cinq premières années se sert d’images pour percevoir le monde, les reconnaît, quelle que soit leur hiérarchie (haut, bas, gauche, droite). Ensuite, ayant appris à écrire, sa communication s’accélère mais il perd, en contrepartie, son pouvoir d’identifi-cation immédiate des choses. A propos des titres des œuvres comme de leur appartenance à une série, Vincent Corpet préfère parler d’analogies. Les pièces ont un numéro d’inven-taire et comme elles sont associées entre elles, leur totalité s’appelle « Puzzle ». Comment lire alors ces grandes fresques mythologiques ? Comme un tout, qui peut être vu au sol, au mur, au plafond, dans l’esprit des peintures pariétales qui enchantent Corpet. Ces analogies qui n’obéissent à aucune logique formelle ou symbolique, sont des images qui se succèdent, se superposent, s’emboîtent, naissant les unes des autres et dont les compositions peuvent être des fragments de corps, des animaux, des végétaux ou bien même des objets du quotidien, des architectures… Ces souvenirs d’images engrangés par l’œil, par la mémoire instinctive, s’inscrivent au hasard et se combinent à l’infini. avril 2010 www.cotemagazine.com ÔTE CAZUR Cette année, le public a décerné à Cœur de Pirate la Victoire de la Chanson Originale. -/After that it's no surprise that V incent Corpet isn't exactly the critics'darling ! Equally fascinated by the works in front of me and by this larger-than-life character with the physique of a Jacques Br el minus hair, I plunge with relish into the booklet that accompanies his exhibition in Nice. With an apparent offhandedness that could lead you to think he's making fun of the r eader, in this text V incent Corpet provides some precious keys to reading his work but more generally to what we find before our eyes when we contemplate an image, or rather that something that "in the beginning was the image". The child (us), who during its first five years perceives the world in images, recognises them whatever their r espective positionings (above, below, left, right). Later, after lear ning to write, its communication speedsup but it loses its power to identify things immediately. Regarding the titles of his works and their function as a series, Vincent Corpet pr efers to speak of analogies. Each piece has an inventory number and as they are linked with each other they are given the generic name of Puzzle. So how should one r ead these big mythological fr escoes ? As a whole that might be seen on floor, walls or ceiling, in the spirit of those cave paintings that enchant Corpet. These analogies obey no for mal or symbolic logic ; they are images that follow each other on, over - lap, interlock and develop out of each other, composed of what might be fragments of bodies, animals, plants or even everyday objects, architectural forms etc. These memories of images storedup by the eye, by instinctive memory, are juxtaposed at random in infinite combinations. « Vincent Corpet à la plage et en ville », jusqu’au 16 mai, Galerie contemporaine du MAMAC et Galerie des Ponchettes, Nice. JOHN LONDONO EN BREF > Sous ce Cœur de Pirate, se cache la jeune Béatrice Martin, 19 ans, révélation musicale de ces derniers mois (Victoire de la Chanson Originale de l’Année). Elle nous fera fondre, pour sûr, le 23 avril, Salle du Canton, à Monaco (photo). -/Coeur de Pirate is 19- year-old Béatrice Martin and her eponymous album, which the music scene has discovered recently. She's here to charmus on 23 April. > Bravo Emmanuel Régent ! Représenté par la galerie niçoise Espace à Vendre, l’artiste qui vit à Villefranche-sur-Mer est le lauréat 2009 du Module Découverte des Amis du Palais de Tokyo. En mars, le musée parisien lui a offert une exposition. -/Emmanuel Régent who lives in Villefranche-sur- Mer and is represented by Nice gallery Espace à Vendre won the Amis du Palais de Tokyo's 2009 Module Découverte award and has an exhibition at the Paris museum in March. > Florent Mattei : on l’adore ! L’artiste s’expose jusqu’au 13 mai à l’Espace à Vendre, à Nice. -/We adore Florent Mattei, the artist who's showing his work at Espace à Vendre, Nice, until 13 May. > Du lourd ! Les Irlandais de Cranberries remontent sur scène après 7 ans d’absence. Ils seront au Nikaïa le 10 avril. -/The Cranberries takes to the stage again after seven years and plays the Nikaïa on 10 April. |