BUSINESS CLASS 76 classaffaires Emirates : des scores euphoriques ! Après une baisse de 5,3% de son trafic passagers en 2009, la plateforme azuréenne mise cette année sur une inversion de tendance grâce à une meilleure conjoncture et une politique tarifaire incitative. -/After a 5.3% drop in passenger traffic in 2009, the Riviera's international airport is banking on reversing the trend this year thanks to an economicupswing and an incentive pricing policy. On est encore loin de baigner dans l’optimisme en acier trempé, teinté même d’euphorie, qui a caractérisé la décennie 1997-2007 dans le monde du transpor t aérien mais, tout de même, du côté de l’aéroport de Nice on r espire mieux et c’est, tout du moins, avec une foi r etrouvée que l’on a abordé le millésime 2010. Cer tes, le bilan global de l’an dernier est négatif avec, au final, une baisse de 5,3% du trafic passager par rappor t à 2008 (soit 9,850 millions). Cependant, avec ce résultat, la plateforme azuréenne réalise un score qui se situe dans la moyenne haute de ce qui a été observé dans les aéroports eur opéens comparables – Genève et Bir - mingham par exemple – ce qui indique que la Côte d’Azur n’a pas été « sanctionnée » en soi, c’est-à-dire au-delà des conséquences générales de la crise économique sur l’intensité des flux aériens. À cet égar d, il est à noter que durant cette période l’aéroport de Nice a maintenu le nombr e des destinations desservies, une centaine, et celui de ses compagnies partenaires : 55. En outre, ce –5,3% démontr e que le vol a bien été stabilisé en cours d’exercice car, durant les premiers mois de l’année, ce fut carrément une descente en transport NICE-GENÈVE EN CHANSON AVEC BABOO Aérien Nice en approche de la reprise Milow./Skies clearing over Nice Histoire de faire du mars 2010 www.cotemagazine.com buzz pour souligner sa présence et son activité sur l’aéroport azuréen, la compagnie helvétique Baboo qui, depuis Nice, dessert Genève (12 liaisons par semaine), Athènes (4 liaisons par semaine) et Venise (1 A/R hebdomadaire) a innové le 9 décembre dernier en organisant un tour de chant durant un vol. En effet, pendant le Nice-Genève, les passagers ont pu apprécier un récital du chanteur belge Milow dont la reprise d’Ayo Technology de Fifty Cent a fait un tabac ces derniers mois. Accompagné de sa guitare, l’artiste belge a régalé son auditoire d’une demidouzaine de chansons, parfaitement interprétées dans un environnement totalement inapproprié, et les passagers ne lui ont pas ménagé leurs applaudissements. piqué avec des -10 mensuels ! « Cette stabilisation ainsi qu’un environnement économique qui apparaît meilleur nous ont conduit à établir un prévisionnel misant sur un résultat en augmentation de 1% pour 2010 », commente Filip Soete, directeur marketing de l’aéroport de Nice. « Un chiffre modeste, car les indicateurs de la conjonctur e sont encore fragiles, mais qui illustr e toutefois une inversion de tendance et c’est bien là l’essentiel ». Pour stimuler la reprise du trafic, l’aéroport de Nice s’est d’ailleurs engagé dans une politique tarifaire incitative : gel du niveau des r edevances aéronautiques en 2010 et même réduction de celles-ci pour les nouvelles destinations lancées cette année. « De plus, nous avons mis en place un principe de bonus, poursuit Filip Soete, à savoir que les compagnies enregistrant une augmentation de trafic supérieur au 1% que nous avons comme prévisionnel per cevront 1,5 € par passager supplémentaire ». Du côté d’Air France-KLM, première compagnie de la platefor me en assurant 30% de son trafic passager, on partage avec la direction de l’aéroport sensiblement les mêmes observations pour l’exercice échu et la même analyse pour celui en cours. « Le nombre de nos passagers a baissé d’environ 6% l’an dernier et notre chiffre d’affaires s’est contracté de 10% car les voyageurs, à commencer par ceux de la clientèle d’afaires, ont recherché systématiquement les tarifs les plus bonifiés : avec la crise, toutes les entreprises ont réduit au maximum leurs frais d’exploitation », indique Frédéric Babu, directeur régional de la compagnie pour la Côte d’Azur. Concernant 2010, si chez Air -Franc-KLM on n’avance pas de pr onostic chif fré, on se veut néanmoins positif. « Plutôt que les voyageurs de loisirs, c’est essentiellement la clientèle d’af faires (congrès, séminaires, etc.) qui a le plus diminué en 2009, et tout particulièrement celle émise par l’Amérique du Nord et par l’Asie, explique Frédéric Babu, c’est donc par elle que peut intervenir la reprise. Or comme du côté de la Chine et de l’Inde la croissance a retrouvé son rythme de croisière, on peut légitimement nourrir de l’optimisme ». C’est d’ailleurs exactement le pari que fait Emirates qui vient d’augmenter le nombre de ses liaisons entr e Nice et Dubaï (devenu un HUB majeur pour les destinations Asie et Pacifique), en passant de cinq aller -retour par semaine à sept. Il est vrai que cette compagnie, implantée ici depuis 15 ans, ne cesse d’enregistrer des scores euphoriques : 39 000 passagers sur le Nice-Dubaï en 2008 (+ 11,4% par rappor t à 2007) et 80 000 en 2009 ! En outre, le trafic est équilibré entre les deux points : 55% de visiteurs et 45% de résidents. « Nous poursuivons donc résolument une logique de croissance avec 3 vols liaisons hebdomadaires en 2008, cinq l’an passé et maintenant 7 en 2010 », résume Jean-Luc Grillet, directeur d’Emirates pour la France et le Benelux. Même l’impasse financière récente que vient de subir l’émirat suite à la crise touchant son développement immobilier n’entame pas son optimisme : « Pourquoi le seraitil puisque notre trafic avec Nice a continué à augmenter depuis janvier dernier ». Il est vrai que 35% seulement des voyageurs d’Emirates ont Dubaï pour point de chute. Pour le r este, c’est le Moyen-Orient, l’Asie et la zone Pacifique qui émettent ou attirent les passagers. Pour le transport aérien aussi le soleil se lève donc à l’Est… |