IMMOBILIER 76 IMMO/REAL ESTATE Par José Dalmasntrée en application début janvier, la loi Scellier s’est révélée être E à l’immobilier ce que le remorqueur est au navire immobilisé par une avarie de moteur. Alors qu’à la fin de l’année dernière, conséquence de la crise, le marché était asphyxié malgré une notable compression des prix (- 8% en moyenne par rapport à leur plus haut), ce nouveau dispositif, qui permet de défiscaliser de l’impôt sur le revenu jusqu’à 25% de la valeur d’achat d’un bien (avec un plafond fixé à 300 000 €) à condition que celui-ci soit mis en location durant neuf ans, a sauvé le bateau et son équipage. En effet, pour le premier semestre, les ventes sur la Côte d’Azur ont fait un bond de 18% par rapport à la même période de l’exercice précédent selon le bilan à mi-exercice réalisé par la profession, et l’accélération se poursuit au même rythme en cette fin 2009. Et les biens vendus en Scellier représentent plus de 60% des transactions : un triomphe pour cette mesure incitative qui se poursuivra pendant encore trois ans mais qui se limite… aux constructions neuves ! Dépourvu d’effet turbo fiscal, le marché de la revente a parallèlement continué à souffrir durant les six premiers mois de l’année : un recul des ventes de 23% par rapport à 2008 malgré une baisse des prix cumulée de l’ordre de 7%. Il est vrai que la crise a brusquement fait disparaître une grande partie de la clientèle étrangère traditionnellement très demandeuse de résidences secondaires. Toutefois, une embellie est constatée par Pierre Laurent, président de la FNAIM : « En juillet et août, le nombre de compromis signés a retrouvé le niveau de celui de l’été 2008 ce qui n’est pas si mal quand on sait que, l’an dernier, le coup d’arrêt dans la revente n’est intervenu qu’en septembre. Et ce redressement se poursuit actuellement. En outre, le taux d’écoulement moyen d’un bien est repassé de 4 à 3 mois ». Le phénomène est cependant trop récent pour qu’on en tire des enseignements significatifs : s’agit-il d’un effet d’élastique – et donc provisoire – généré par des achats longtemps différés dans l’attente d’une baisse des prix ou bien d’une véritable inversion de la tendance ? Personne n’a vraiment la réponse pour le moment. Mais pour l’essentiel, c’est donc le nouveau dispositif fiscal impactant sur le neuf qui a donné un grand bol d’air au marché de l’immobilier et, par voie de conséquence, à tout un pan de l’économie azuréenne qui dépend largement du secteur du bâtiment puisque ce dernier est le plus gros employeur de notre région. Néanmoins, bien que l’effet bénéfique continue à se faire sentir durant cet automne, les professionnels préfèrent parler d’une reprise conjoncturelle plutôt que structurelle car les ventes étant surtout constituées par des produits Scellier, cela signifie qu’une seule catégorie d’acheteurs est de nouveau très motivée : celle des investisseurs. En revanche, celle des personnes voulant changer de résidence pour en acheter une plus grande et celle des candi- novembre 2009 www.cotemagazine.com LE TEMPS DU REBOND/THE MARKET IS MOVING AGAIN Grâce à la loi Scellier, les ventes dans le neuf se redressent sensiblement avec des prix du niveau de 2005 tandis que l’ancien, après un premier semestre sinistre, connaît une embellie. Mais les professionnels ne parlent encore que de reprise conjoncturelle -/Thanks to the Scellier Law, sales of new builds are increasing noticeably and prices are now on a par with 2005, while the pre-owned market is also looking healthier after a terrible first half-year. But the professionals are cautious about the long term. Immobilier d’entreprisež : pas d’amélioration Constaté dans les derniers mois de 2008, le ralentissement du marché de l’immobilier d’entreprise, pour sa part, ne bénéficie pas d’effet de rebond. Logique d’ailleurs puisque, si les marchés financiers se sont ragaillardis et que l’accès au crédit s’est amélioré pour les particuliers, la crise purement économique sévit toujours, notamment pour les PME. Ainsi, au cours du premier semestre, le volume des transactions dans les Alpes- Maritimes a été évalué à 23 000 m² contre 48 000 sur la même période l’an passéž : moins de la moitiéž ! Et ces transactions se sont situées majoritairement sur Nice, à 57ž%, car elles furent essentiellement générées par les commandes publiques émanant de la Communauté Urbaine Nice Côte d’Azur. En contrepoint, Sophia-Antipolis, où les commandes proviennent du secteur privé, ne concentre que 26ž% des commercialisations. n (1) -/The Scellier Law that came into force in early January has turned out to be to the property market what a tug is to a ship immobilised by engine breakdown. At the end of last year the recession had brought the market to a standstill despite a notable drop in prices averaging 8% from their highest level. But this new scheme has saved the ship and its crew. Over the first half-year, sales on the Côte d’Azur leaptup 18% year on year according to the profession's mid-year report, and they're continuing to increase at the same rate in the latter part of 2009. Properties sold under the Scellier scheme account for more than 60% of transactions, a major success for this incentive measure that will remain in force for another three years but is restricted to new builds. Alongside this, the resale market, deprived of a similar boost, continued to languish over the first six months of the year, with sales dropping 23% year on year despite a cumulative fall in prices of around 7%. The recession has indeed caused a large percentage of foreign buyers of second homes to quite simply disappear. However, Pierre Laurent, president of the FNAIM estate agents'federation, does believethings are lookingup : "In July and August the number of preliminary sale agreements signed was on a level with that of summer 2008, which isn't bad at all given that resale transactions didn't grind to a halt until September last year. And this recovery is continuing. What's more, the average time it takes to sella property has dropped from four months back down to three." Nevertheless, thisupturn is too recent to know whether it's a temporary blip generated by buyers who've been holding on in the hope that prices would drop even further, or indeed a real reversal of the trend. But essentially it is the new Scellier tax reductions that have breathed fresh life into the property market and consequently a large swathe of the Riviera's economy in which the construction industry plays a huge role, being the biggest employer in our region. Nevertheless, although the beneficial effects are continuing to be felt this autumn, the professionals prefer to talk of a circumstantial rather than structuralupturn since the fact that sales are mainly being generated by Scellier products means only one category of purchaser is again COMME UNE IMAGE |