RENCONTRE 4 Lorsqu’à 18 ans, j’ai embrassé une carrière de coureur motocycliste, j’ai parcouru la terre entière pour disputer des courses… notamment aux États-Unis, en Afrique du Sud, en Tchécoslovaquie… Les voyages m’ont donné cette ouverture sur le monde et m’ont permis de représenter la France. Mon intérêt pour l’avenir de mon pays n’a jamais faibli. L’énergie et la combativité dont j’ai su faire preuve à chaque instant sur les circuits, j’ai souhaité les mettre au service de la communauté. Le sport a aussi joué un rôle déterminant dans votre vie ? Comme beaucoup de Niçois, mes parents considéraient que, durant les week-ends et les vacances, il fallait envoyer les enfants à la montagne pour qu’ils respirent l’air pur. J’ai passé beaucoup de temps dans l’arrière-pays, à faire de l’alpinisme, du ski, puis de la moto. À l’école, je n’étais pas un gros travailleur. Les études, ce n’était pas vraiment mon truc. Mais lorsqu’à 18 ans j’ai signé mon premier contrat professionnel, j’ai alors complètement changé. Quand je me suis engagé en tant que coureur motocycliste, il a fallu brusquement rendre des comptes, obtenir des résultats, et je me suis métamorphosé. Quand on est un sportif de haut niveau dans un sport mécanique, il faut suivre un entraînement physique quotidien, se plier à une discipline rigoureuse pour arriver aux meilleurs réglages possibles. Il faut aussi s’impliquer dans la communication des sponsors. J’y ajoute un autre aspect, le patriotisme. Les plus grandes émotions de ma vie, je les ai éprouvées, chaque fois qu’en montant sur le podium j’ai fait retentir La Marseillaise. Ce que m’a apporté le sport, je l’ai transposé dans l’action politique. Je crois que, dans tous les domaines, si l’on n’a pas envie de se dépasser, de relever des défis, on ne peut pas être un vainqueur. Pour l’emporter, il faut arriver à se convaincre que ce qui paraît impossible peut devenir possible. C’est aussi vrai pour un champion sportif, que pour un homme politique. Le plus difficile en politique, c’est de réussir à s’inscrire dans la durée. Ce qui est beau, ce n’est pas l’élection, mais la réélection. octobre 2009 www.cotemagazine.com Having grownup during the Cold War, the relations between America, Western Europe and the USSR fascinated me. When at 18 years old I became a professional motorbike racer, I travelled all over the world to compete in races, especially in the United States, South Africa and Czechoslovakia. My travels opened my mindup to the world and enabled me to represent France. My interest in my country's future has never waned. That energy and fighting spirit that I found within me every instant I was on the race tracks, I wanted to use them to serve the community. Has sport also played a determining role in your life ? Like many Niçois, my parents felt children should be sent to the mountains to breathe pure air, so I climbed, I skied and then I rode motorbikes. At 18 I signed my first professional motorbike racing contract, and I changed completely. Studying wasn't really my thing but when I began racing bikes professionally I suddenly had to account for myself and get results. What sport has taught me l've transposed into political action. I believethat in every field, if you've no desire to surpass yourself and takeup challenges you can't be a winner. For that you have to manage to convince yourself that what appears impossible can become possible. You are now a minister again. Do you see this appointment as both a culmination and a new challenge ? As minister for industry I have a dual mission. I simultaneously have to manage the safeguarding of equipment manufacturers, subcontractors JEAN-FRANÇOIS ROMERO |