ÔTE URBAN C HÔTEL Par Alexandre Benoist - Photo : Jean-Michel Sordello AZUR Richard Schilling Itinéraire d’un hôtelier globe-trotter -/Globe-trotting hotelier Avant de s’installer sur la Croisette, le directeur de l’Hôtel Martinez de Cannes a dirigé de nombreux hôtels à travers le monde. Ce qui lui a permis d’engranger une riche expérience du management hôtelier. -/Before coming to La Croisette, the Hôtel Martinez's director ran numerous hotels around the world, s o gaining considerable experience in the art of hotel management. « Pendant mes vacances, il est interdit de me téléphoner ! » Richard Schilling n’est pas ce genre de directeur qui part en congés avec ses dossiers sous le bras. Quand il quitte l’hôtel Martinez, c’est pour faire un break. Un vrai break. Amoureux d’évasion ? Oui, mais aussi passionné par un métier qu’il veut exercer sans faille. « Si on me téléphone, ça veut dire que je n’ai pas fait mon job. Je n’ai pas été capable de mettre en place une structure compétente qui fonctionne sans moi. Bref, cela signifierait que je ne suis pas un bon manager. » Et comme l’homme connaît son affaire, il peut couler des jours tranquilles loin du palace cannois. En effet, « être manager », c’est une chose qu’il connaît depuis... 30 ans. Deux ans après sa sortie de la Shannon College of Hotel Management (Irlande), il devient le nouveau directeur d’exploitation au Novotel Bagnolet. Il a à peine 23 ans. Mais, dit-on, aux âmes bien nées la valeur n’attend pas le nombre des années. D’autant que Richard a grandi à l’ombre des palaces parisiens : sa famille était notamment propriétaire de l’Hôtel Ledoyen et du Meurice. Deux ans plus tard, le groupe décide de l’envoyer au Moyen-Orient pour orchestrer l’ouverture d’un hôtel de luxe à Riyadh, propriété appartenant au fils du Roi Khaled d’Arabie Saoudite. Il quitte alors la France et n’y reviendra qu’en 2006 pour prendre les rênes du Martinez. Une vraie vie de « globe-trotter » : Los Angeles, San Francisco, Kuala Lumpur, Cancún, Marbella… « C’est Cannes qui m’a ramené en France ! J’étais alors en vacances au Mexique et, dans la même semaine, j’ai eu trois propositions de travail. Une en Chine, une autre en Inde, la dernière pour Cannes. » Pourquoi Cannes ? « Mes priorités étaient différentes. J’ai passé ma carrière à changer de pays pour assurer l’ouverture et le lancement de nouveaux établissements. Mais avec l’âge, j’ai changé. Avant, je disais à ma femme : ‘‘prends tes valises et tais-toi », mais à 54 ans, le couple est devenu plus important. La Côte d’Azur était donc un bon choix. » Une fois en poste, son premier challenge est… de parler français ! « Cela faisait 30 ans que je ne n’utilisais plus ma langue maternelle, ni pour parler, ni même pour penser. » Un choc de culture qui ne dure pas longtemps car finalement « le métier est le même partout. Le plus important c’est en effet le capital humain. Il faut le valoriser, notamment en donnant la chance aux jeunes et en pariant sur l’avenir. Le système français attend que vous prouviez vos compétences, moi j’ai appris à déceler les compétences qu’ils auront dans deux ou trois ans... » portrait du mois/this month’s portrait « Faire évoluer les personnes qui travaillent avec vous, c’est aussi la mission d’un bon manager. » Une politique qui aujourd’hui porte ses fruits et permet à Richard Schilling de faire de vrai breaks… -/"During my holidays, telephoning me is forbidden ! " When Richard Schilling leaves Hôtel Martinez it's to take a break, a real break. Something of an escapist ? Yes, but also passionate about a profession he wants to practise without fault. "If someone telephones me it means I wasn't capable of settingup a management structure efficient enough to function without me. Which would basically mean l'm not a good manager." And "being a manager" is something he's been extremely wellacquainted with for... 30 years. Two years after graduating from the Shannon College of Hotel Management (Ireland), he became the new operations director for the Novotel Bagnolet in the Paris suburbs. He was barely 23 years old but as they say, age doesn't always count, particularly in Richard's case for he grewup with luxury Paris hotels as his family owned Hôtel Ledoyen and Hôtel Meurice. Two years later the Novotel group decided to send him to the Middle East to mastermind the opening of a luxury hotel in Riyadh, owned by the son of King Khalid of Saudi Arabia. So he left France and didn't return until 2006 when he took charge of the Martinez. His was the life of a real globe-trotter : Los Angeles, San Francisco, Kuala Lumpur, Cancún, Marbella… "It was Cannes that brought me back to France ! I was on holiday in Mexico and in the same week I received three job offers, one in China, one in India and the last here." So why Cannes ? "My priorities were different. l'd spent my career moving from country to country to oversee the opening and launching of new hotels. But as I grew older I changed. Before, I used to tell my wife : "Pack your suitcases and don't say a word." But at 54 years old my married life had become more important so the Côte d’Azur was a good choice." Once in his new post his first challenge was... speaking French ! "For 30 years I hadn't used my mother tongue, not even to think." But in the end "the job is the same everywhere. The most important aspect is the human potential ; you have to valorise it, notably by giving youngsters a chance and banking on the future. In France you're expected to prove your abilities first but l've learnt to spot the abilities people will have in two or three years. Making the people who work with you evolve is part of a good manager's mission." octobre 2009 www.cotemagazine.com HOTEL URBAN 123