ART MUST-HAVE 64 Acheter de l’art, oui, mais quoi ? septembre 2009 www.cotemagazine.com -/Buy art, yes, but what ? PAR MIREILLE SARTORE Et si c’était vous le prochain Pinault ou le futur Arnault ? En attendant, Martin Guesnet, directeur associé chez Artcurial, vous prodigue quelques conseils pour démarrer votre collection. Le coup a été brutal pour tout le monde. Et le mar ché de l’art, un temps insensible à la dégringolade des marchés financiers, n’a pas non plus échappé à la crise. Pour autant, la France ne subit pas les per tes records annoncées par le secteur culturel américain directement lié au système financier. C’est peut-être dans cette période de flottement que démarrer une collection d’art contemporain n’est pas une si mauvaise idée... Martin Guesnet, directeur associé chez Artcurial pour le secteur art contemporain, nous éclaire sur le sujet. La crise remet-elle les pendules à l’heure ? « En France, la crise a mis du temps à nous gagner, explique Martin Guesnet, mais ne nous voilons pas la face, nous sommes tous depuis lourdement touchés. La moitié de notre clientèle s’est éclipsée et les œuvr es d’art ne se bousculent pas dans les salles de vente. Pour autant, contrair ement à ce que disait ir oniquement Ben, il y a peu, le marché ne s’est pas écroulé à 18h15 ! En fait, il s’est ralenti progressivement depuis une année. La situation est dif ficile, préoccupante, mais sans êtr e aussi catastrophique que celle que nous avons connue dans les années 90. L’activité des ventes r este soutenue et une grande par t des ar tistes impor tants a conservé sa cote. Nous sommes aujour d’hui dans l’expectative d’un rééquilibrage du mar ché, dans une phase de réajustement des prix. Dans les années 2007-2008, période extraordinairement faste, le « ticket d’entrée » de l’œuvr e d’un ar tiste quasi sor ti de nulle part pouvait atteindr e jusqu’à 100 000 $. Le chif fre est désor mais divisé par trois. Terminées, aussi, les « acquisitions désinvoltes » de pièces à 150 000 $ par échanges de mails ! » Devant la raréfaction des acheteurs, les galeries peuvent se montrer plus « avenantes », c’est le moment de fair e des of fres… Reste à prévoir que la spéculation et la démesure renaîtront certainement de leurs cendres dès que l’économie reprendra de la vigueur. Constituer sa propre collection Règle numéro un : acheter ce qu’on aime. « Une banalité, cer tes, mais l’acte de Martin Guesnet, directeur associé chez Artcurial. -/Might you be the next Pinault or the Arnault of the future ? If that's your aspiration, Artcurial's associate director Martin Guesnet has some advice for starting your art collection. It's been a rude shock for everyone, and the art market, for a time unaffected by the collapse of the financial markets, hasn't escaped the recessioneither. However, France isn't suffering from the record losses announced by the USA's cultural sector that is directly linked to the financial system. Perhaps in this present uncertain period, starting a contemporar y ar t collection isn't such a bad idea... Mar tin Guesnet, Artcurial's associate dir ector for its contemporar y art department, throws some light on the subject. Is the recession resetting the clock ? "The recession took some time to r each us in France," Mar tin Guesnet explains, "but since it has, we've all been severely affected. Half of our clients have disappeared and there are much fewer artworks comingup for auction. However, the market hasn't collapsed, it's gradually slowed down over the last year. The situation is worrying but not as catastrophic as in the 1990s. The sale rooms are still working welland most important artists have maintained their value. We're now expecting the market to rebalance. In 2007-08, an extraor dinarily prosperous time, the "entr y ticket" for work by an ar tist who had appear ed vir tually out of nowher e could be anythingup to $100,000 ; that figure has now been divided by three. Given the scarcity of buyers, galleries are likely to be more "open-minded", it's the right time to make of fers. But we should anticipate speculation and overpricing certainly rising from their ashes as soon as the economy strengthens again." FAUSTINE CORNETTE DE SAINT-CYR |