VOYAGE ESSENTIELS TRAVEL 44 Bruxelles la surréaliste Par Mireille Sartore - Photos Ludovic Lestideau En juin dernier, le Roi des Belges a inauguré le musée Magritte dans la capitale de l’Europe… L’occasion de visiter cette « ville-monde » où il est de bon ton de ne jamais se prendre au sérieux. -/Surrealist Brussels Last June the King of Belgium opened the Magritte museum in the EU's capital. The perfect excuse for visiting this world-in-a-city where the done thing is never to take yourself too seriously ! Décalage, autodérision, l’esprit belge affectionne tout particulièrement l’anticonformisme et l’impertinence... La naissance d’un musée est toujours un événement. Au printemps dernier, c’est au cœur de la célèbr e capitale de l’Europe, sur le Mont des Arts, que l’événement s’est produit : la naissance du premier musée monographique consacré à René Magritte, le plus célèbre des surréalistes belges. Si le mouvement artistique du surréalisme est créé par l’écrivain français André Breton dans la France bouillonnante de l’entre-deux guerres, Magritte accompagné de quelques joyeux comparses ne tar de pas à adopter ce nouvel état d’esprit fondé sur la pr ovocation, le décalage et l’humour. Les surréalistes voulaient transfor mer le rappor t de l’ar t au monde, Bruxelles en devient la terr e pr omise… En 1924, naît officiellement le Gr oupe de Bruxelles autour de René Magritte, qui se démarque très vite du mouvement français (la légende raconte que c’est la croix pendue autour du cou de l’épouse de l’ar tiste belge qui aurait fâché les deux fondateurs un soir de réunion), prônant volontiers l’ar t de la sape et du détour nement. On dit que le caractèr e belge a conservé cette par t d’autodérision depuis cette époque. Faut-il rappeler que le monument national, le Manneken-Pis – le plus petit au monde – r eprésente un angelot qui urine aux quatre vents ! Qui dit mieux ? Brouiller les codes, secouer le cocotier, réinventer le monde, l’esprit belge affectionne l’anticonformisme et l’impertinence. On se souvient des célèbr es entar tages de Noël Godin, véritable gloir e nationale, ou encor e des frasques post-surréalistes de Jan Bucquoy, créateur du Musée du Slip, qui se poste chaque année devant le Palais Royal en vue d’un coup d’Etat… Bruxelles est une ville à part dans la grille de l’Europe. Parcourez-là ! septembre 2009 www.cotemagazine.com -/The opening of a new museum is always exciting. One such event took place last spring on Mont des Ar ts in the heart of the EU's famous capital when the first museum devoted exclusively to René Magritte, the most famous Belgian Surrealist, opened its doors. Although the Surrealist arts movement was star ted by French writer André Br eton in the ef fervescent France of between the two wars, Magritte and a few like-minded companions lost no time in adopting this new mindset founded on provocation, parody and humour. The Surrealists wanted to transformart's relationship to the world ; Brussels embraced the idea enthusiastically and in 1924 the Brussels Surr ealist Group officially for medar ound René Magritte. Rapidly distancing itself fr om the Fr ench Surr ealists (appar ently it was the cross the Belgian ar tist's wife wor e around her neck that caused the two founders to quarr el), it actively advocated an ar t based on under mining and par odying society. It's said that the Belgian character has retained that trait of selfderision ever since – don't forget that the country's national monument (the world's smallest) is the Manneken-Pis, an angelic little boy pissing ! You can hardly get more Surrealist than that ! By natur e the Belgians ar e fond of nonconfor mism and impertinence, blurring conventions, shakingup ideas, reinventing the world... Remember Noël Godin's famous "tartings" that so delighted the entir e nation, or the post- Surrealist escapades of Jan Bucquoy, founder of the Knickers Museum, who ever y year takesup his post outside the Royal Palace with a coup d'état in mind. Brussels is a place apart in the European cityscape. Explore it ! Magritte chez lui… -/Magritte at home Rien moins que la Place Royale pour accueillir le Musée Magritte qui a ouvert ses portes le 2 juin dernier dans l’Hôtel Altenloh, bâtiment néo-classique du XIX e siècle – 2 500 m², cinq niveaux – doté par le partenaire GDF Suez des technologies les plus avancées. Les musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, soutenus par des donateurs successifs – dont la veuve de l’artiste, Georgette Magritte – et quelques prêts privés inédits, sont en mesure de présenter 250 œuvres et archives exceptionnelles d’un des artistes les plus réputés du XX e siècle, et certainement le peintre belge le plus important du siècle passé. Plongé dans la pénombre (un peu trop), le parcours muséographique revient sur toutes les périodes artistiques de René Magritte et propose quelques chefs-d’œuvre comme Le Retour (1940), L’Empire des Lumières (1954) ou La Grande Guerre (1964). -/Place Royale, no less, is where Musée Magritte opened last 2 June in the neo-classical 19th-century Hôtel Altenloh : 2500m² on five floors, equipped with the most advanced technologies thanks to partner GDF Suez. Belgium's royal museums of fine arts, supported by successive donors including the artist's widow Georgette Magritte, and some exceptional private loans mean the museum is able to display 250 exhibits – artworks and outstanding archives – on one of the 20th century's best known artists and certainly its most important Belgian painter. The atmospherically lit museum retraces all the artist's different periods and displays some masterpieces that include The Return (1940), Empire of Light (1954) and The Great War (1964). |