ÔTE URBAN C SORTIR Par Alexandre Benoist - Photo Jean-Michel Sordello Bernard Apthorp Le monsieur écologie du Cap Estel -/Cap Estel's Mr Ecology C’est l’un des hôtels azuréens à obtenir cette année 5 étoiles. Une consécration que le Cap Estel doit, entre autres, à la conscience écologique de son directeur. -/Cap Estel is one of Riviera hotels to have obtained five-star rating this year, a consecration it owes par tly to manager’s ecological conscience. Flegme britannique, gourmandise bien gauloise et conscience écologique à l’Allemande, en un mot, Bernard Apthorp était fait pour le Cap Estel. « Il n’est pas à moi, mais j’en ai fait mon bébé. » Père anglais, mère française et quarante ans de carrière dans l’hôtellerie de luxe dont 22 passés outre-Rhin ont forgé sa personnalité, son identité, le préparant à cette rencontre. « J’occupais le poste de second directeur de l’Hôtel Royal Riviera quand les nouveaux pr opriétaires du Cap Estel m’ont pr oposé d’en prendre la direction. » Nous sommes en 2001, l’établissement ouvre ses portes 3 ans après, suite à un impor tant pr ogramme de rénovation. « L’idée était d’en faire quelque chose d’exceptionnel. Aujourd’hui, il reflète le rêve que j’avais quand j’ai commencé mon par cours. Le type « hôtel par ticulier », luxueux, humain et sympathique avec une belle cuisine. » Une aubaine pour quelqu’un qui très tôt déclare « l’hôtellerie de masse, ce n’est pas pour moi. » N’y voyez pas de snobisme, juste le fruit d’une éducation. « Mon père était industriel dans le textile et pour son travail, il voyageait beaucoup. Ma mère et moi, nous l’accompagnions souvent dans les hôtels qu’il fréquentait. Des petites structur es privées, souvent des Relais & Châteaux. » Du luxe, du glamour, de l’âme, un côté ar tisanal. Bref une époque où « l’hôtellerie était gérée par des passionnés et non par des financiers. ». Lui qui voulait tout d’abor d travailler dans la construction de bateaux de plaisance - « On m’en a dissuadé sous prétexte qu’il n’y avait pas d’avenir là-dedans… » - intègre alors l’école hôtelière de Thonon-les-Bains. Premier job : le Claridge Champs-Elysées. En 1971, il quitte la capitale pour la Côte d’Azur, AZUR Byblos, Carlton et en 1976, il par t en Allemagne. C’est ici qu’il comprend une chose essentielle, celle-là même qui a, entre autres, permis au Cap Estel de gagner sa cinquième étoile. Green attitude « L’écologie c’est l’avenir ! Et il est décevant de constater que la France soit aussi en retard. Quand j’habitais près de Munich, le tri sélectif était déjà en place depuis 15 ans. Résultat, je ne r emplissais qu’un petit sac d’or dures de 60 litres tous les quinze jours ! » Une conscience écologique qu’il se fait for t de défendre. « Je travaille, par exemple, avec les cafés Malongo plutôt que Nespr esso car leurs capsules sont en papier filtre, donc biodégradables. » Système domotique pour la chasse au gaspi, tri sélectif, produits d’accueil natur els, changement de toutes les ampoules, déjà en basse consommation, par des leds, projet de panneaux solaires, de pompe à chaleur, d’équiper le parc automobile du Cap Estel en voitures hybrides en attendant le tout électrique… « J’ai créé une cellule de réflexion au sein de l’hôtel pour toutes les questions liées à l’environnement. Nous devons tous réaliser l’impor tance de l’enjeu, que ce soit au niveau des équipes comme à celui des fournisseurs à qui, notamment, nous demandons de r eprendre les emballages et de les réutiliser. » Une mission que Bernard Apthorp entend bien poursuivre le plus longtemps possible. « J’aurai soixante ans l’année pr ochaine et je n’aime pas le terme de retraite. J’aimerais proposer des formations dans les écoles pour fair e passer le message. C’est une obligation, car appr endre l’écologie à cinquante ans c’est plus difficile qu’à dix ans. » Eze, Bord de mer, 1312 Avenue Raymond Poincaré. Tél. 04 93 76 29 29 - www.capestel.com Pour Bernard Apthorp, l’écologie doit être une vision d’avenir. portrait du mois/this month’s portrait -/British phlegm, Fr ench gourmandise and Ger man ecological awareness – you could say Ber nard Apthorp was made for Cap Estel. An English father, a Fr ench mother and a 40-year car eer in the luxur y hotel industr y, 22 of them spent in Ger many, forged his identity and so pr epared him for his present position. "I was second manager at the Hôtel Royal Riviera when Cap Estel's new owners offered me the job of manager. The idea was to tur n it into something exceptional, a sor t of "private hotel", luxurious, human, friendly and serving gr eat food." The per fect opportunity for him. "My father was a textile industrialist who travelled a lot. My mother and I often went with him and so stayed in the same hotels, small private ones, often belonging to the Relais & Châteaux chain." He studied at the Thonon-les-Bains catering school. First job : at the Claridge Champs-Elysées. Green attitude In 1971 he left the capital for the Côte d’Azur – Byblos, Carlton – then in 1976 went to Ger many. It was ther e he realised "Ecology is the futur e ! " An ecological awar eness he's very keen on pr omoting : automated system for identifying wastage, replacing energy-saving light bulbs with LEDs, plans for solar panels, hybrid cars for the hotel etc. "l've setup a hotel think-tank for environmental issues. We all have to understand how much is at stake, our own staff but also our suppliers whom we indeed ask to take back and reuse their packing materials." It's a mission Ber nard intends to pursue as long as possible. "l'll be 60 next year and I don't like the word retirement. l'd like to propose training courses for schools so as to pass the message on. It's an obligation, because lear ning about ecology when you're 50 is more difficult than when you're 10." septembre 2009 www.cotemagazine.com SORTIR URBAN GOING OUT 145