CULTURE ESSENTIELS Dress Code La nouvelle expo de Jean-Antoine Hierro Par Alexandre Benoist 36 La robe, forme fétiche de Jean-Antoine Hierro, habille le Château-Musée Grimaldi. « C’est un lieu si beau que je ne pouvais pas me contenter d’accr ocher des tableaux aux murs. J’ai donc fait un travail spécifique à ce musée. Il fallait fair e quelque chose qui fasse écho et réponde au lieu. » C’est ce travail que Jean-Antoine Hierro vous propose de découvrir, du 11 juillet au 7 septembre, au Château-Musée Grimaldi de Cagnes-sur- Mer. Ainsi, après Prêt-à-porter (2008) et Haute Couture (2009), si cette nouvelle exposition, intitulée Dr ess Code, poursuit le travail de l’ar tiste axé sur la r obe, symbole universel d’une civilisation basée sur le paraître, elle donne aussi à voir une évolution impor tante dans son œuvre. « Mon travail est moder ne, lié à une pratique contemporaine. Chaque pièce exposée, je la vis aussi par rapport à l’endroit où je la propose. » Dans la salle de la donation Suzy Solidor, qui rassemble quarante portraits de l’icône de la mode des années 1920 et 1930, on peut apprécier un simple tapis au sol. « Il n’était pas question de faire un portrait de plus. » L’artiste a donc choisi de poser sur le sol un tapis r eprenant sa signature visuelle, la r obe. « C’est à la fois un hommage aux artistes exposés dans cette salle en faisant « carpette » et à Suzy Solidor ellemême. Sur le tapis est inscrit « Marche-moi dessus Suzy ! », car on l’avait accusée à l’époque de piétiner les bonnes mœurs. » juillet-août 2009 www.cotemagazine.com Une œuvre monumentale La Salle Carlone accueille une robe monumentale de 10 m de long sur 3 m de large, d’esprit baroque, ornée de staff et moulures, inspirée par le décor de la salle elle-même. L’Oratoire expose une sculpture en aluminium qui occupe le centre de cet espace autrefois consacré à Sainte Rose, créant un décalage esthétique entre le métal poli brillant de l’installation et les murs sculptés de gypseries. Les tirants des coursives de la cour intérieure reçoivent des pièces suspendues sur lesquelles sont mar ouflées des impr essions numériques représentant, au recto, les fresques des voûtes et, au verso, le damier du sol. « Des œuvres que j’ai voulues intellectuelles, froides et sans intervention manuelle pour ne pas lutter contre l’énergie d’un décor créé par la main de l’homme. » Toujours en s’inspirant de l’ar chitecture et des éléments décoratifs et or nementaux de ce monument médiéval, Jean-Antoine pose aussi sa signatur e en habillant les mâts de la Tour de linge blanc por tant, là encore, sa forme fétiche. « Pour pavoiser, en dénonçant sans hypocrisie le fonctionnement d’une société où l’on a tendance à s’appr oprier facilement les choses et les gens. » Cagnes-sur-Mer, Château-Musée Grimaldi, place du Château - Tél. 04 92 02 47 30 L’artiste investit, le temps d’un été, le Château-Musée Grimaldi de Cagnes-sur-Mer. -/Dress Code Jean-Antoine Hierro's new exhibition For one summer the artist takes over Château-Musée Grimaldi in Cagnes-sur-Mer. -/"It's such a beautiful place that I couldn't just hang pictures on the walls, so I cr eated pieces specific to this museum. I had to do something that reflects and responds to the place itself." It is this work that Jean-Antoine Hierro invites us to discover from 11 July to 7 September at Château-Musée Grimaldi in Cagnes-sur-Mer. Although this new exhibition entitled Dr ess Code follows on fr om Prêt-à-porter (2008) and Haute Couture (2009) in that it continues the artist's work on the dress as universal symbol of an appearancebased civilisation, it also r eveals an impor tant development in his work. "My work is modern, linked with contemporar y practices. Each piece on show I conceived with r egard to the place in which l'm exhibiting it." The Suzy Solidor r oom displays 40 por traits of fashion icons fr om the 1920s and'30s but also a simple rug on the floor. "There was no question of producing even one mor e portrait." So the ar tist chose to place on the floor a rug r eprising his visual signature of a dress. "It's a tribute both to the ar tistes we see in this r oom and to Suzy Solidor herself since the rug is inscribed with "Mar che-moi dessus Suzy ! " (Walk over me, Suzy !) because at the time she was accused of trampling on moral standards." Huge artworks As for Salle Carlone, it hosts a monumental dr ess 10m high and 3m wide, baroque in style and ador ned with staff and mouldings inspired by the decor of the room itself. From the tie beams of the gallery in the interior cour tyard hang pieces on which ar e pasted digital prints showing on one side the frescoes in the vaults and on the other the chequerboard floor. "I wanted these works to be intellectual, cold and devoid of manual intervention, so as not to counter the energy of a setting created by the hand of man." Still drawing his inspiration from the ar chitecture and decorative and or namental elements of this medieval monument, Jean-Antoine Hierr o likewise signals his presence by hanging sheets of white fabric, again por traying his mascot motif, fr om the tower flagpoles. "A way of expr essing jubilance while still denouncing, without hypocrisy, the functioning of a society in which we tend too easily to confuse things and people." |