PORTRAIT 20 La nouvelle boutique Hermès de Nice : l’espace dédié à la maison. Est-ce que vous allez ralentir votre rythme de développement ? Nous n’avons pas changé notr e stratégie. Cette année, nous allons ouvrir huit nouveaux magasins dans le monde, dont trois en Chine et deux aux États-Unis. Nous nous installons à San Diego en Californie et nous ouvrons un très beau magasin à Taipei, au cœur de Taïwan. Parallèlement, nous continuons à rénover nos magasins existants. Souvent, ces rénovations s’accompagnent d’une extension comme c’est le cas à Nice. Nous avançons toujours en respectant le temps. Il n’est pas question de brusquer les situations. Il en va de nos magasins comme de nos produits, ils doivent être conformes aux valeurs de Her mès. S’il n’en est pas ainsi, nous préférons reporter les projets. D’où l’importance de contrôler votre diffusion, mais aussi votre fabrication ? Nous travaillons en intégré. C’est l’une de nos caractéristiques. Nous fabriquons ce que nous diffusons. Il est donc nécessaire d’embaucher pour assurer notre croissance, tout en conservant le haut niveau de qualité qui est le nôtre. Nos artisans sont garants de notr e légitimité. Ils doivent conserver les compétences liées à nos savoir -faire. Ce qui suppose un r ecrutement et un encadrement performants. En 20 ans, le nombr e de nos artisans est ainsi passé de 300 à 2 000. Quels lancements de produits ou de gammes de produits sont prévus en 2009 ? Nous avons 50 000 références dont un peu moins de la moitié sont des produits permanents et l’autre moitié est renouvelée tous les six mois. Autant dire que nous sommes en lancement permanent. On peut parler plutôt d’extension de gamme dans de nouveaux territoires. Ainsi, nous venons de lancer deux nouvelles eaux de Cologne, à la gentiane blanche et au pamplemousse rose. Elles sont venues s’ajouter à notr e eau d’orange ver te, qui est un grand classique de la Maison. Etes-vous optimiste pour l’avenir ? Je suis fondamentalement optimiste. Nous avons la chance d’avoir une maison de rêve pour nos clients et aussi pour ceux qui y travaillent. Mes équipes sont là pour organiser le bonheur de tous les employés de l’entr eprise. Il n’y a pas meilleur système pour r endre nos clients heureux. Je pense que les causes de la crise sont derrièr e nous, il y aura peut-êtr e encore des soubresauts, mais les choses vont reprendre peu à peu leur cours nor mal. juillet-août 2009 wwww.cotemagazine.com those. Are you going to slow down your development ? We haven't alter ed our strategy. This year we'r e openingeight new shops worldwide, including thr ee in China and two in the United States ; we're opening our first shop in San Diego, California, and a very lovely one in Taipei, in the heart of Taiwan. At the same time we're continuing to renovate our existing shops and in many cases ar e extending them too, as in Nice. In moving forwar d we always r espect the time factor, there's no question of rushing things. Our shops ar e like our products : they have to conformto Hermès's values. Hence the importance of controlling distribution but manufacturing too ? Our work is integrated, that's one of our features. We manufacture what we sell, so we need to take on new employees to ensure our gr owth while still conserving the high quality we're known for. Our craftspeople are the guarantors of our legitimacy and they have to conserve the skills linked with our knowhow. This implies high-quality r ecruitment and supervision. In 20 years the number of craftspeople we employ has risen from 300 to 2000. What pr oducts or pr oduct ranges ar e you planning to launch this year ? We have 50,000 products of which a little less than half ar e permanent fixtur es while the r est ar e r enewed ever y six months. So in fact we're constantly launching new products, or perhaps we should talk of extending ranges into new areas. For instance we've just brought out two new colognes, one per fumedwith white gentian, the other with pink grapefruit. They've been added to our gr een orange water that's a great Hermès classic. MICHEL JOHNER |