MONTRES SPECIAL WATCHES 56 LES VALEURS SÛRES/BLUE-CHIP VALUES PAR MICHEL FRANCA FACE À LA CRISE, LES HORLOGERS REVIENNENT AUX FONDAMENTAUX : LA QUALITÉ, L’ÉLÉGANCE, BREF, TOUT CE QUI FAIT LE RENOM D’UNE GRANDE MARQUE… -/IN THE FACE OF RECESSION, WATCHMAKERS RETURN TO FUNDAMENTALS : QUALITY, ELEGANCE AND INDEED EVERYTHING THAT MAKES A GREAT NAME GREAT. La crise, oui mais… Après un démarrage en fanfare, l’année 2008 s’est soldée par un net ralentissement d’activité, surtout sensible au cours du dernier trimestre. Ce qui n’a pas empêché les exportations horlogères helvétiques d’afficher, en fin d’année, une progression de 6,7% par rapport à 2007, avec un total de 17 milliards de francs suisses. Début 2009, pourtant, le ralentissement se confirmait, plongeant les horlogers dans la perplexité. Beaucoup se demandaient s’il s’agissait d’un renversement de tendance durable. C’est donc dans un climat d’incertitude que se sont déroulés le Salon International de la Haute Horlogerie de Genève (SIHH), qui s’est tenu cette année en janvier, puis le Salon de Bâle, qui s’est tenu du 26 mars au 2 avril. Les communiqués finaux se sont pourtant voulu rassurants, affirmant que l’essentiel avait été sauvé en termes de volumes d’affaires. On garde le moral. En dépit de la morosité ambiante, les professionnels veulent en effet rester optimistes. Ils escomptent une reprise rapide, peut-être dès le deuxième trimestre 2009. « Depuis cinquante ans dans l’horlogerie, j’ai connu plusieurs crises et nous nous en sommes toujours sortis », estimait Jacques Duchêne, président du Comité des Exposants du Salon de Bâle, résumant ainsi l’état d’esprit général. Qualité d’abord. Dans un tel contexte, c’est plus que jamais la qualité qui prime. La crise, en horlogerie, comme en matière financière, favorise les « valeurs refuges ». Incertains de l’avenir, les consommateurs devraient s’orienter vers les grandes marques, dont les produits sont crédités d’une valeur incontestable. La crise pourrait ainsi purger le marché des excès que la croissance exponentielle de ces dernières années, a pu engendrer. Finies les « extravagances » en termes de style et de prix, place aux « fondamentaux », aux belles montres à l’élégance classique, dotées de mécanismes éprouvés. La part du rêve. Au-delà des incertitudes économiques d’un marché passablement déprimé, les horlogers ne désespèrent pas de faire rêver encore les amateurs, avec des mécaniques à la beauté intangible qui font appel à leur sens esthétique, mais aussi à leur imagination. À l’instar de cette étrange machine présentée par Manuel Emch, le président de Jaquet-Droz, qui ne se contente plus de mesurer le temps, mais l’écrit sur une carte de bristol, nous laissant émerveillés, comme un enfant ébloui devant le spectacle d’un automate dont le fonctionnement semble relever de la magie. juin 2009 www.cotemagazine.com Credit crunch, yes but… After a spectacular start, the overall figures for 2008 showed a distinct drop in business that was especially noticeable in the last quarter. But that didn't stop Swiss timewear exports flaunting an overall growth rate of 6.7% over 2007 and a total value of € 17 billion Swiss francs. The beginning of 2009 nevertheless confirmedthe slowdown, plunging watchmakers into a state of perplexity with many wondering if this would prove a lasting trend. So it was in a climate of uncertainty that Geneva's SIHH (Salon International de la Haute Horlogerie) was held, this year in January, then Baselworld from 26 March to 2 April. However, the final press releases had a reassuring tone to them, maintaining that in volume-of-business terms standards had been more or lessupheld. Chinsup. Despite the global doom and gloom, horology professionals indeed want to stay optimistic and are anticipating a quick return to the norm, perhaps even in this second quarter of the year. "In 50 years in watchmaking l've experienced several recessions and we've always come out of them," points out Jacques Duchêne, president of the Baselworld exhibitors'committee, thereby summingup the general mindset. Quality first. In such a context, quality is more important than ever since a recession favours blue-chip values as much in timewear as in finance. Consumers uncertain about the future are expected to turn mainly to big names whose products are credited with unquestioned value. Consequently the recession might well purge the market of any excesses that the exponential growth of recent years may have caused. It's goodbye to extravagances in styling and pricing and hello again to fundamentals, to beautiful, classically elegant watches driven by mechanisms that have proved their worth. The dream part. Over and above the economic uncertainties of a somewhat depressed market, the watchmakers haven't givenup hope of still firing watch lovers'dreams through intangibly lovely timepieces that excite their sense of aesthetics but also their imaginations. One example is the strange machine unveiled by Jaquet- Droz chairman Manuel Emch, which doesn't just measure time but actually writes it out on a card, leaving us as wonderstruck as children mesmerised by the sight of an automaton that appears to function by magic. |