MODE GENERATION 30/39 FASHION 86 NOUVELLE VAGUE SUR LES PODIUMS A NEW WAVE SWEEPS THE CATWALKS Par Michel Franca et Stéphanie Faby. C’est la formule choc qui fait rêver les managers : racheter une vieille Maison tout auréolée d’une gloire passée, dénicher un jeune designer et la régénérer, en créant du neuf avec de l’ancien. Ce traitement de jouvence n’est pas nouveau. Il a eu son pionnier : Chanel, qui fit appel à KarlLagerfeld pour relancer son style. Dopé par le challenge, Karldémontre chaque saison que les vieux codes de l’ancestrale Maison de la rue Cambon, sont toujours d’actualité. Suivant l’exemple, d’autres groupes ont tenté la même greffe, souvent avec succès. Ainsi, John Galliano a redonné un lustre glamourissime à Christian Dior, qui, jusqu’à son arrivée, faisait un peu figure de belle endormie. Emilio Pucci, légende des années 50, se remit brillamment en chantier sous la houlette de Christian Lacroix. Marc Jacobs déclencha un véritable tsunami stylistique chez Louis Vuitton, propulsé vers les sommets après l’arrivée du styliste américain. Le mouvement se poursuit aujourd’hui avec une génération de designers trentenaires qui n’ont froid ni aux yeux ni au style, et s’appliquent à secouer le cocotier de la tradition pour accoucher d’une modernité pimpante. Moteurs de style Les exemples ne manquent pas. Nicolas Ghesquière a littéralement ressuscité Balenciaga, qui ne s’était jamais vraiment remis de la disparition de son maître éponyme, le grand Cristobal. Même destin pour Givenchy, qui se cherchait désespérément une âme depuis le départ de l’excellent Hubert de Givenchy, son fondateur. Riccardo Tisci est arrivé et la griffe a retrouvé tout son allant. Chez Céline, c’est Phoebe Philo qui s’apprête à reprendre du service. Aux côtés de Stella McCartney, puis seule, la talentueuse Phoebe propulsa Chloé en tête des hit-parades. La prêtresse du girly va s’atteler désormais au style de Céline que la non moins talentueuse Ivana Omazic avait remis en chantier. Idem chez l’homme. Kris Van Assche et Lucas Ossendrijver, les nouveaux « papes » de la mode masculine, ont aussi la trentaine. Tous deux venus du Nord, de Belgique mai 2009 www.cotemagazine.com Tremblez créateurs des années 80/90, les « trentenaires » de la mode font souffler un vent nouveau… -/Tremble, you'80s and'90s designers, fashion's thirtysomethings are changing the goalposts. Christopher Bailey, le directeur artistique de Burberry. It's the business formula that all managers dream of : buy out an old fashion house swathed in past glory, hunt out a young designer and regenerate it by creating something new out of the old. This rejuvenation treatment is nothing new, its pioneer was Chanel, which called in KarlLagerfeld to relaunch its style. Stimulated by the challenge, Lagerfeld demonstrates every season that the old codes of the venerable fashion house on Rue Cambon are as topical as ever. Following that example, other groups have attempted the same type of graft, often successfully. John Galliano has re-imbued Christian Dior with a mega-glamorous lustre. Emilio Pucci, legend of the Fifties, is making a brilliant comeback under the aegis of Christian Lacroix. Marc Jacobs unleashed a veritable stylistic tsunami at Louis Vuitton. This movement continues today with a generation of designers in their thirties who strive to shakeup traditions so as to give birth to a spruced-up modernity. Style engines There's no lack of examples. Nicolas Ghesquière has literally resuscitated Balenciaga, which had never quite got over the disappearance of its master, the great Cristobal. The same was true of Givenchy, desperately seeking its soul since the departure of the excellent Hubert de Givenchy, its founder ; then Riccardo Tisci arrived and the label recovered all its drive. At Céline, Phoebe Philo is getting ready to rollagain. It's the same in menswear. Kris Van Assche and Lucas Ossendrijver, the new high priests of men's fashion, are also in their thirties. Both from the north, Belgium for the first, the Netherlands for the second, they learnt their trade alongside Hedi Slimane who led Christian Dior's menswear down the road to ultramodern radicalism. Kris Van Assche |