COTE La Revue d'Azur n°175 mai 2009
COTE La Revue d'Azur n°175 mai 2009
  • Prix facial : 3 €

  • Parution : n°175 de mai 2009

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Les Editions COTE

  • Format : (240 x 300) mm

  • Nombre de pages : 180

  • Taille du fichier PDF : 34,2 Mo

  • Dans ce numéro : Génération 30 à 39.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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ART GÉNÉRATION 30/39 80 Le Salon de Montrouge 2009 entièrement repensé par Matali Crasset. par un collège critique que j’ai formé autour d’une quinzaine de professionnels. À l’arrivée, tout en tenant compte des standards actuels de vision de l’art et de la pratique, 82 artistes que j’estime les plus intéressants ont été retenus contre 190, les années précédentes. Que peuvent espérer les jeunes artistes en exposant à Montrouge ? Que le Salon soit pour chacun d’eux un véritable tremplin professionnel. Un peu à l’image de La Nouvelle Star sur M6 supposée donner sa chance à tous les chanteurs en herbe... L’an prochain, j’aimerais beaucoup d’ailleurs reproduire le principe de l’émission avec audition, par exemple, des 1000 candidats devant un jury confirmé. En attendant, pour cette 54 e édition, nous remettrons trois grands Prix à des lauréats qui se verront offrir une exposition à l’automne prochain au Palais de Tokyo. Qui sont ces artistes et comment allez-vous « gérer » leur inexpérience ? Ce sont des jeunes, principalement, dont 80% sont sortis du système scolaire il y a moins de trois ans, sans galeriste, bien sûr. Pour mettre toutes les chances de leur côté, chacun d’entre eux est « pris en charge » par un représentant du collège critique dont la mission est double : conseiller l’artiste sur son travail – quoi montrer et comment le montrer – et rédiger un texte d’accompagnement inscrit dans le catalogue du salon puis « offert » à l’artiste dans un package personnalisé. De plus, exposer une seule œuvre me paraissait réducteur, c’est pourquoi l’artiste épaulé par « son » critique attitré présente des minimodules de deux ou trois pièces mis en valeur par la scénographie de Matali Crasset. Vous semblez penser que l’œil du critique est le meilleur juge… Désigner, critiquer, juger : c’était la devise de Bernard Lamarche-Vadel (écrivain et très grand critique d’art suicidé en 2000,ndlr) qui est aussi la mienne. Comme lui, je pense que le critique doit entretenir avec les artistes un véritable rapport de familiarité et d’intimité. Personnellement, j’ai besoin d’aimer un artiste pour comprendre et apprécier son œuvre et vice-versa. Concernant Philippe Mayaux, par exemple, je connais toutes ses créations, même celles qu’il a détruites. Je crois bien qu’avec mes parents, nous possédons à nous seuls le quart de sa production ! « Être artiste » pour les nouvelles générations, cela veut dire quoi au juste ? Est-ce plus difficile, moins facile qu’avant ? Il peut paraître plus « facile » de choisir de devenir artiste aujourd'hui, parce que les Beaux-Arts sont une formation assez reconnue, et que certains artistes sont starisés par les médias en raison de leurs cotes importantes, de leurs fréquentations people... Mais il est toujours aussi difficile, sinon plus difficile que jamais, de mener une vie d'artiste sur la durée, de trouver à l'intérieur de soi le ressort pour durer, continuer à travailler même quand le succès n'est pas au rendez-vous. Un artiste c'est avant tout quelqu’un qui réalise une œuvre riche, complexe, variée, dans la durée. mai 2009 www.cotemagazine.com Your life was already a busy one, so why the Salon de Montrouge as well ? My main motivation in accepting this new assignment was to make myself really useful to young artists on the French art scene. The Salon de Montrouge was started more than 50 years ago and although today it isn't very well known it is one of the oldest art shows devoted to debutant artists. I was immediately enthused by its intended role as "career accelerator". Aren't there any institutions whose function is to spot good artists trying to kick-start their careers ? No, and that's the tradition l'm hoping to revive through the Montrouge show. With that in mind, we extended our prospecting networks and modified our recruitment methods. An initial short list was drawnup by a critics committee of 15 professionals, which I formed. In the end 82 artists were selected, as against 190 in previous years. What can the young artists expect to gain from exhibiting in Montrouge ? That the show acts as a real professional springboard for each of them, somewhat along the lines of the M6 TV channel's La Nouvelle Star programme that gives budding singers a chance to prove themselves. In fact next year l'd very much like to reproduce the programme's principle by auditioning 1000 candidates in front of a professional jury. Who are these artists ? They're essentially youngsters, 80% of whom left full-time education less than three years ago and who of course don't yet have gallerists. To maximise their chances, each one is "taken under the wing" of a critics committee member. What's more, I felt that exhibiting a single artwork was reductionist, so each artist, with the help of'their'critic, is showing mini modules of two or three pieces, valorised by Matali Crasset's display design. You seem to be saying that an art critic's eye is the best judge. "Designate, criticise, judge" is Bernard Lamarche-Vadel's motto and mine as well. Like him I believecritics should develop genuinely familiar, intimate relationships with artists. Personally I need to like an artist in order to understand and appreciate their work, and vice versa. What exactly does "being an artist" mean to the new generations ? It may seem easier to become an artist today because an art college training is pretty much recognised and the media makes stars out of certain artists because of the prices their work commands and the fact they hang out with celebrities, but it's stillas difficult as ever, if not more so, to live one's life as an artist in the long
Benjamin Sabatier, « LU, Crucifiction 01 », 2008. Emballage, clous, papier et bois. Retenez bien leur nom ! Ils sont les grands artistes de demain, selon quelques personnalités du monde de l’art. Un point commun ? Cette nouvelle génération semble avoir renoncé à un médium de prédilection, la plupart intervenant dans plusieurs champs de la création contemporaine. Clément Rodzielski (né en 1979) (Stéphane Corréard, critique, curateur, collectionneur) Daniel Arsham (né en 1980) (Emmanuel Perrotin, Galerie Emmanuel Perrotin, Paris) BENJAMIN SABATIER. COURTESY GALERIE JÉRÔME DE NOIRMONT, PARIS. Sylvain Gelinotte (né en 1971) (Loraine Baud, galerie Loraine Baud, Paris) Sylvain Gelinotte, « Remise de chèque », 2008 Huile de moteur, poussière sur carton plume. Courtesy Galerie Loraine Baud. Nora Martirosyan (née en 1973) (Jean-Yves Jouannais, critique, curateur, performeur) Nicolas Flocʼh (né en 1970) (Lise Guéhenneux, critique d’art et professeur aux Beaux-Arts de Marseille) Nicolas Buffe (né en 1978) (Caroline Schirman et Esther de Beaucé, Galerie Schirman & de Beaucé, Paris) Quid de leur formation, qu’apprend-on dans les écoles d’art ? Tout dépend beaucoup des écoles, et des professeurs bien sûr. Certains peuvent trouver par exemple que quelques grandes écoles nationales se sont un peu lancées dans une compétition, quitte à « formater » les étudiants pour garantir une forme d'efficacité des travaux. Les écoles organisent la promotion de leurs jeunes diplômés, comparent la carrière débutante des anciens étudiants, etc. Mais il y aussi beaucoup d'autres voies, un peu plus cachées parfois, où un véritable engagement personnel est indispensable, où les enseignants peuvent être plus singuliers aussi peut-être... Ce qui compte avant tout, je pense, c'est d’avoir l’occasion de se confronter, pendant sa formation, avec des personnalités fortes d’artistes et de théoriciens. C’est pourquoi j’ai demandé à Arnaud Labelle-Rojoux qui professe à l’École Supérieure d’art de la Villa Arson à Nice d’être l’invité d’honneur du Salon Montrouge qui, en plus d’un projet personnel réalisé pour l’occasion, présente une exposition collective des travaux de ses étudiants fraîchement diplômés. Quels conseils donneriez-vous à un jeune artiste qui démarre ? 1/à celui dont la carrière a reçu un écho favorable dès ses débuts... 2/à celui qui galère... Bien sûr, tous les cas de figure existent, mais il me semble que l’artiste véritable doit avoir une certaine force de caractère, savoir résister dans l’adversité, surmonter l’indifférence voire la moquerie... Le plus important, c’est de savoir quelle forme de succès l’on vise : une réussite rapide, financière, médiatique, ou plus lente, plus ancrée dans l’histoire de l’art. Pour cela, il faut bien identifier les destinataires de son travail, et tenter de rentrer en contact avec eux, d’exister à leurs yeux, qu’ils soient des artistes plus âgés, des écrivains, des conservateurs... Benjamin Sabatier (né en 1977) (Jérôme de Noirmont, galerie Jérôme de Noirmont, Paris, qui l’expose jusqu’au 27 mai dans sa galerie de l’avenue Matignon) Raphaël Zarka (né en 1977) Lauréat du 10 e Prix Fondation d'entreprise Ricard (Colette Barbier, directrice de la Fondation d’entreprise Ricard, Paris) Lionel Scoccimaro (né en 1973) (Bertrand Baradou, galeries Espace à Vendre, Nice et Le Cabinet, Paris) Raphaël Zarka, vue de l’exposition « La consistance du visible » à la Fondation d'entreprise Ricard, en octobre 2008. term, to find inside oneself the resilience to continue working even when success doesn't come. An artist is above all someone who produces a rich, complex, varied oeuvre over a long period of time. What about their training, what do they learnat art school ? A lot depends on the schools and of course the teachers. For example, some people feel that a few of the big national art schools have become rather competitive, to the point of'formatting'their students to guarantee a kind of work efficacy. I think the most important thing of all during training is to have the opportunity to confront artists and theoreticians with strong personalities. That's why I asked Arnaud Labelle-Rojoux, who teaches at Villa Arson, to be the show's guest of honour ; as wellas showing one of his own pieces produced for the show, he's also presenting a collective exhibition of works by his students who graduated recently. What advice would you give a young artist starting out ? The most important thing is to know what type of success you're aiming for : fast, financial, media success or something slower and more grounded in art history. To do that you have to identify the'end-users'for your work carefully and try to make contact with them so they know you exist. (1) du 30 avril au 20 mai 2009, ouvert tous les jours de 12 h à 20 h 51 avenue Jean-Jaurès, 92120 Montrouge. Entrée libre. Lionel Scoccimaro, « Mini Surfcar », 2004 Austin mini 850, planches de surf, système de sonorisation, peinture de carrosserie et stickers, pièce unique (2) Le 3 avril dernier, Noël Dolla a reçu les insignes dans l’ordre des Arts et des Lettres des mains de la Ministre de la Culture, Madame Christine Albanel, en visite sur la Côte d’Azur. Voir Agenda. mai 2009 www.cotemagazine.com MARC DOMAGE ART GÉNÉRATION 30/39 81



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