CULTURE ESSENTIELS 40 Un Aïda plus original que jamais au Nikaïa Par Kardiatou Sy Véritable homme de théâtre, Paul-Emile Fourny poursuit sa carrière de metteur en scène parallèlement à la direction de l’Opéra de Nice, qu’il assure depuis 2001. Passionné d’art lyrique, il lutte aujourd’hui pour que l’opéra soit accessible à un public plus large et plus jeune. En revisitant la mise en scène et la scénographie de l’opéra Aïda de Verdi, il opte pour une approche plus contemporaine, tout en restant fidèle à l’ouvrage : « Les faits historiques présents dans cette œuvre, dit-il, comme la guerre entre l’Égypte et la Nubie, permettent de l’adapter de différentes manières ». Nous sommes, le temps du spectacle, transportés au temps des pharaons. Radames, commandant égyptien incarné par Jorge de León, est amoureux de la belle Aïda (Michele Capalbo). Esclave de la fille du pharaon, elle n’est autre que la descendante du roi d’Ethiopie. Par amour, le soldat trahit son pays et se voit condamné au châtiment des traîtres. Il sera enterré vivant, bientôt rejoint par Aïda qui le suivra même dans la mort… Une histoire dans l’Histoire Le compositeur ne se limite pas à présenter une seule toile de fond. Il offre au spectateur l’occasion de découvrir les vestiges des cités anciennes comme Memphis, où le pharaon Narmer fonda sa capitale après avoir unifié la Haute et la Basse Egypte en 3200 avant J.-C. Pour les anciens Egyptiens comme pour le musicien italien, Memphis est la ville-mère qui donna naissance à trente dynasties d’histoire et de gloire. L’opéra mai 2009 www.cotemagazine.com nous conduit aussi à Thèbes qui devint, dès le Moyen-Empire, un centre de culte et de rayonnement autour duquel le monde s’organisa et se mit en mouvement. Le choix de l’ouverture Pour relever ce défi d’envergure, Paul- Emile Fourny s’est entouré de Jacques Chatelet pour l’éclairage et de Marco Guidarini, directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Nice. Le trio renouvelle la mise en scène de l’opéra en le transportant dans un lieu inattendu : la salle Nikaïa, plus accoutumée aux concerts et spectacles populaires qu’à l’art lyrique. Cette « délocalisation » permet de moderniser l’œuvre : « À notre époque, l’opéra doit s’ouvrir à d’autres publics, en allant les chercher là où ils ont l’habitude de venir. » Un véritable défi pour le metteur en scène, qui a mis en place des moyens colossaux et un décor digne des plus grandes comédies musicales : « Les bords du Nil seront reconstitués avec du sable authentique, les spectateurs auront les pieds dans le sable et seront en communion avec les interprètes… Du très grand spectacle réalisé par des professionnels de renom international. Les spectateurs assisteront à une production de haut niveau. » Vendredi 12 et dimanche 14 juin à 20 h 30 au Palais Nikaïa. Le mercredi 10 juin à 20 h 30. Soirée jeune public et étudiants : 5 € (billetterie Opéra uniquement) Billetterie Nikaïa : Tél. 08 92 390 800 et Opéra de Nice : Tél. 04 92 17 40 79 Après le succès de Carmen et Turandot, l’Opéra de Nice s’invite à nouveau au Palais Nikaïa, offrant trois représentations du célèbre Aïda de Verdi. Un opéra à grand spectacle qui devrait attirer plus de 17 000 spectateurs. A highly original Aïda at the Nikaïa After the success of Carmen and Turandot, Nice's opera company is again inviting itself to Palais Nikaïa to give three performances of Verdi's famous Aïda. This totally spectacular opera should draw audiences of more than 17,000 people. Stage director and designer Paul-Emile Fourny has chosen to tackle Verdi's opera Aïda in a more contemporary way but still offering a faithful interpretation of the composer's work. "The historical facts incorporated into this opera, such as the war and relations between Egypt and Nubia, allows it to be adapted in different ways," he explains. The opera transports us back to the time of the pharaohs. The Egyptian commander Radames (sung by Jorge de León) is in love with the beautiful Aïda (Michele Capalbo), one of the pharaoh's daughter's slaves but none other than the king of Ethiopia's descendant. For love, the soldier betrays his country and so is condemned to a traitor's punishment. He is buried alive but Aïda follows him even unto death. A historical story The composer did not limit himself to a single backdrop, he gives his audiences the opportunity of visualising how more than one ancient city might have looked. Memphis was where the pharaoh Narmer founded his capital after unifying Upper and Lower Egypt in 3200 BC ; for the ancient Egyptians and the Italian composer alike, Memphis was the mother city that gave birth to 30 dynasties of history and glory. The opera also takes us to Thebes, which from the Middle Kingdom became an influential religious centre around which the world was organised and mobilised. Openingup Paul-Emile Fourny and his team (musical director Marco Guidarini and lighting engineer Jacques Chatelet) have revisited the opera's staging by taking it to an unexpected venue : Salle Nikaïa that is more accustomedto concerts and shows for the general public. This delocalisation has made it possible to modernise the opera : "Opera today needs to attract new audiences by going and looking for them in places they're used to frequenting." The project has been a real challenge for the director, who has employed colossal means and produced a set worthy of the biggest musicals : "The banks of the Nile are being recreated with real sand ; the audiences will have their feet in it and so be in communion with the performers. A magnificently spectacular show created by internationally renowned professionals. Audiences are going to see a production of the highest quality." |