FESTIVAL DE CANNES 22 Scènes de « Villa Amalia », sorti en avril dernier, le cinquième film que le réalisateur Benoît Jacquot tourne avec Isabelle Huppert. Ci-dessus, l’actrice avec Jean-Hugues Anglade. roman de l’Autrichienne Elfriede Jelinek, La Pianiste, signée Michael Haneke, où la comédienne, qui affectionne les cinéastes exigeants, campe une professeur de piano au sadisme glaçant. Glamour et cérébrale Même si l’actrice qu’on dit volontiers « glamour et cérébrale » affiche près de 80 œuvres dans un parcours filmographique quasi sans faute, le théâtre où elle a fait ses débuts auprès d’Antoine Vitez et de Robert Hossein reste l’une de ses priorités artistiques. Cultivée, diablement intelligente et travailleuse acharnée, la comédienne de 55 ans qui ne parle jamais à la presse de sa vie personnelle (qui – la presse -, du coup, la laisse plutôt tranquille), continue de partager la scène avec des auteurs et des metteurs en scène de renom comme Bob Wilson ou Jacques Lassalle. Fidèle à Cannes, Isabelle Huppert l’est tout autant avec les cinéastes Claude Chabrol et Benoît Jacquot. Avec le premier, qui lui écrirait actuellement un film sur « le martyre d’une obèse », l’actrice d’une minceur affolante a tourné sept long-métrages. Avec Jacquot qui n’hésite pas à parler d’un véritable « rapport amoureux » entre lui et Isabelle, cinq mai 2009 www.cotemagazine.com opus ont vu le jour, dont le dernier en date, Villa Amalia, est sorti sur les écrans le 8 avril dernier. Curieuse de tout, spécialiste de rien Depuis de nombreuses années, le seul nom d’Isabelle Huppert sur une affiche suffit à indiquer que le film est vraisemblablement intéressant. Les histoires qu’elle aime illustrer racontent ses envies, son attirance pour l’inconnu, ses mouvements, son irrémédiable soif de connaissance. « De façon générale, je me considère comme curieuse de tout et spécialiste de rien », confiait-elle humblement à un journaliste qui lui demandait dernièrement en quoi les rôles de sa vie l’avaient changée et ce qu’ils lui avaient apporté. « Rien du tout », s’amusait à rétorquer Isabelle qui constate toutefois que « depuis deux ans, tous les films que je tourne – Nue propriété, White Material, Home, Un barrage contre le pacifique, Villa Amalia – creusent le sillon du territoire, celui qu’on occupe, pour lequel on se bat, celui qu’on quitte, ou qu’on vous arrache. Tous agissent comme des révélateurs, et racontent qui est cette personne. Si c’est un hasard qu’on me les propose, oui, en effet. Que je les accepte, non ! » JÉRÔME PRÉBOIS Glamorous and cerebral Even though this actress who has been described as "glamorous and cerebral" has had a virtually faultless cinema career, so far comprising nearly 80 films, the stage, where she started out working with Antoine Vitez and Robert Hossein, is still one of her artistic priorities. Cultivated, incredibly intelligent and immensely hard working, the 55- year-old actress who never talks to the press about her private life (and whom the press therefore usually leaves alone) continues to work in theatre with renowned writers and directors such as Bob Wilson and Jacques Lassalle. Loyal to Cannes, Isabelle Huppert is no less loyal to directors Claude Chabrol and Benoît Jacquot. With the first, who is said to be presently writing a film about « the martyrdom of an obese woman » for her, this startling slim actress has shot seven feature films. With Jacquot, who goes so far as to talk of a veritable « love relationship » between himself and Huppert, she's made five films, the last being Villa Amalia released on 8 April this year. Curious about everything, specialised in nothing For many years now Isabelle Huppert's name on a poster has been enough to indicate a potentially interesting film. The stories she likes to contribute to recount her desires, her attraction to the unknown, her movements, her insatiable thirst for knowledge. « Generally speaking I see myself as curious about everything and specialised in nothing, » she confided to a journalist who asked her how the roles she'd played had changed her and what they had brought her. « Nothing at all, » retorted Huppert tantalisingly, although she does observe that « for the last two years all the films l've made – Private Property, White Material, Home, A Dam against the Pacific, Villa Amalia – deal with territory, the one we occupy, for which we fight, that we leave, that's taken from us. They allact as pointers and recount who the person is. Pure chance they're offered me ? Absolutely ! But not that I accept them ! » QUELQUES FEMMES MARQUANTES DE SA VIE… Anne dans Les sœurs Brontë d’André Téchiné (1979) Nelly dans Loulou de Maurice Pialat (1980) Ella dans Les Portes du Paradis de Michael Cimino (1980) Rose dans Coup de Torchon de Bertrand Tavernier (1981) Marie dans Une affaire de femmes de Claude Chabrol (1988) Emma dans Madame Bovary de Claude Chabrol (1991) Erika dans La Pianiste de Michael Haneke (2001) Jeanne dans La Cérémonie de Claude Chabrol (1995) Madame de Maintenon dans Saint-Cyr de Patricia Mazuy (2000) Jeanne dans L’ivresse du Pouvoir de Claude Chabrol (2006) Marthe dans Home de Ursula Meier (2008) |