FESTIVAL DE CANNES 20 Isabelle Huppert (ici dans le film « Villa Amalia ») intègre le club très select des femmes françaises « présidentes » de Cannes. Avant elle, Isabelle Adjani, en 1997. « J’ai tendance à penser que ce que je vis et ce que je suis appartient à une communauté : celle des actrices en général. Etre actrice suppose et permet une apparente passivité ; c’est notre façon d’être reliée au monde puisque nous dépendons du désir des autres », déclarait Isabelle Huppert dans la revue Citizen qui lui consacrait son édition du printemps. Communauté ? Reliée au monde ? Désirée ? Tout cela en effet, puisque le festival de cinéma le plus célèbre au monde lui a demandé de succéder à Sean Penndans le rôle délicat de présider son jury, du 13 au 24 mai prochains. Une « sacrée » responsabilité que la comédienne, auréolée en janvier dernier de la Légion d’Honneur, s’est dit « heureuse et fière » d’endosser, dès l’annonce de sa désignation par Gilles Jacob et Thierry Frémaux, les deux têtes pensantes de la manifestation : « Cannes et moi, c’est une longue histoire et ce rendez-vous scelle définitivement mon amour pour le festival, et donc pour le cinéma mai 2009 www.cotemagazine.com mondial. Cannes, c’est la porte ouverte à toutes les nouvelles idées du monde. En être une spectatrice privilégiée m’enthousiasme. » Fidèle de la Croisette Habituée du festival, Isabelle Huppert s’est rendue plus de vingt-cinq fois sur la Croisette ! Pour y défendre ses films, dont quatorze précisément en Compétition (Pialat, deux fois Godard, Michael Cimino, les frères Taviani, etc.), comme membre du jury en 1984 auprès du président Dirk Bogarde, plusieurs fois en tant que conférencière ou en maîtresse de cérémonie – cette année, l’hôte s’appelle Edouard Baer ! – Deux de ses prestations cinématographiques lui valent notamment le sacro-saint prix d’interprétation (la seule actrice française à avoir réalisé ce doublet) : le premier en 1978 pour son rôle de Violette Nozière dans le film éponyme de Claude Chabrol (l’un de ses mentors) ; le second en 2001, pour la remarquable adaptation du JÉRÔME PRÉBOIS Huppert présidente ! President Huppert ! par Mireille Sartore Sacrée deux fois meilleure actrice sur la Croisette, la comédienne s’estime très fière et très heureuse de présider le jury du 62 e Festival de Cannes. -/Twice lauded on the Croisette as best actress, she declares herself very proud and very happy to be jury president for the 62nd Cannes Festival. « I tend to think that what I live and what I am belong to a community, that of actresses in general. Being an actress supposes and allows an apparent passivity ; it's our way of being connected to the world since we depend on the desires of others, « Isabelle Huppert told Citizen magazine, which devoted its spring issue to her. Community ? Connected with the world ? Desire ? All that indeed, for the world's most famous film festival has asked her to follow Sean Pennin the delicate role of presiding its jury from 13 to 24 May this year. No small responsibility and one the actress who was awarded the Légion d’Honneur last January said she was « happy » and « proud » to take on when her nomination was announced by Gilles Jacob and Thierry Frémaux, the festival's two'brains'. « Cannes and I have a long history together and this coming festival definitely seals my love for the festival and so for world cinema too. Cannes is an open door to all the new ideas in the world. Being a privileged spectator at it fills me with enthusiasm. » A Festival regular Isabelle Huppert can often be seen on the Croisette since she's attended the Film Festival at least 25 times ! To promote her own films, no less than 14 of which have been in competition (Pialat, Godard twice, Michael Cimino, the Taviani brothers etc), in 1984 as member of the jury presided by Dirk Bogarde and several times to give speeches or as mistress of ceremonies (this year Edouard Baer has that role). Two of her performances have earned her the sacrosanct Palm for best actress (she's the only French actress to have won it twice), the first in 1978 for her role as Violette Nozière in the film of that name by Claude Chabrol (one of her mentors) and the second in 2001 for the remarkable screen adaptation of Austrian writer Elfriede Jelinek's novel The Pianist, directed by Michael Haneke, in which Huppert, who's fond of demanding directors, plays a chillingly sadistic piano teacher. |