RENCONTRE OPTIMISTE 30 LA FEMME LA PLUS HEUREUSE DE LA TERRE ! THE HAPPIEST WOMAN ON EARTH ! mars 2009 www.cotemagazine.com Par Mireille Sartore VICTORIA ABRIL La comédienne profite de chaque instant de sa vie avec un égal enthousiasme. Aujourd’hui, elle fait ce qui lui chante : scène et musique. -/The actress makes the most of every moment of her life with equal enthusiasm. Nowadays she’s doing what her heart dictates : music and concerts. Pétulante, pétillante, l’actrice au formidable capital sympathie a mis entre parenthèses sa carrière cinématographique pour s’adonner au plus doux de ses rêves : la chanson et la scène. Avec son deuxième album, Olala (« un cœur de gitan, une âme française et des airs de flamenco pour l’amour »), elle poursuit une tournée à travers la France et l’Europe (1). Rencontre chez elle, à Paris, en toute décontraction. COTE : Le public a une certaine image de vous, est-ce celle de la vraie Victoria ? Victoria Abril : En France, je suis considérée comme une actrice de comédie, alors qu’en Espagne, je suis Isabelle Huppert ! Or ma filmographie (presque 100 films) est constituée à 80% de drames tournés dans mon pays natal. En France, je fais des comédies et c’est tant mieux car c’est le genre que je préfère. Je pense notamment à Gazon Maudit de Josiane Balasko qui évoquait, sous couvert d’un ton humoristique, un thème aussi délicat que l’homosexualité féminine ; la meilleure manière, j’en suis convaincue, de toucher tous les publics… Sinon, dans les deux pays, je suis étiquetée comme une nana plutôt sympa et je ne vois pas qui s’en plaindrait. Parce que c’est votre réelle nature ? Oui, je le pense. L’humour est la seule clé qui ouvre toutes les portes. Je n’ai pas eu une enfance heureuse et c’est sans doute pour cela que je me suis efforcée de devenir l’adulte la plus heureuse de la terre ! Je suis une parfaite autodidacte : pas d’école, jamais pris un cours de théâtre, de cinéma, de chant. C’est effectivement durant l’enfance que tout se joue, où notre conscience du monde se dessine. Pour moi, tout s’est passé du côté de Malaga, dans le petit village de ma grand-mère maternelle où, au contact de Mère Nature, j’ai appris les choses essentielles de la vie, toute seule. Développer très tôt un sens artistique, est-ce aussi une façon de voir la vie différemment des grincheux ? Sans doute. Mon seul apprentissage aura été celui de la danse classique, la discipline la plus difficile au monde ; à côté, le cinéma, le théâtre ou la chanson, c’est de la promenade ! De 8 à 14 ans, la pratique intensive de la danse ne m’a procuré que de la souffrance, mais aussi une certaine aptitude à devoir la masquer quoi qu’il arrive, faire taire ses douleurs, cacher l’effort, toujours sourire… Une bonne formation en somme. Dont je ressens encore aujourd’hui les bénéfices : aucun sport sauf les pistes de danse que j’ai longtemps pratiquées, et puis, le même poids sur la balance depuis que j’ai quatorze ans ! Dans la vie de tous les jours, vous êtes donc quelqu’un de plutôt optimiste ? Évidemment, je ne suis pas maso. Chaque jour qui passe est le premier jour du reste de ma vie, alors il faut en profiter au maximum ! Tant de fois, la solution est tout près de nous, et on ne la voit pas ; on désespère, on se tire les cheveux, alors qu’au final, ce qu’il faut faire c’est juste de laisser passer cette putain de journée (rires) ! L’optimisme c’est le fatalisme de ceux qui n’ont rien à perdre. |