PORTRAIT 14 Depuis douze ans, Claire Granon dirige l’Aprémas, centre de coordination du dépistage des cancers. Avec toujours autant d’implication. Disponible, peu rompue au rythme infernal qu’il serait facile de s’infliger dans le milieu médical, elle affiche un sourire rassurant, bienveillant et incroyablement serein. Depuis son bureau au centre Antoine Lacassagne, elle supervise pourtant le dépistage des cancers du sein et du colon de près de 350 000 personnes réparties sur les Alpes-Maritimes et les Alpes de Haute-Provence. Elle ne paraît ni blasée, ni fatiguée. Elle aime ce qu’elle fait et réfléchit sans cesse à apporter de nouvelles améliorations. Rien ne destinait la jeune femme diplômée en médecine et spécialisée en O.R.L. à devenir une spécialiste en santé publique. Son stage au centre Antoine Lacassagne la conduit au service des statistiques médicales. Une vocation est née et c’est ainsi que, pendant vingt ans, elle fut médecin statisticien épidémiologiste. Puis à l’occasion de la restructuration de l’Aprémas en 1997, souhaitant « aller vers la vie civile », elle a posé sa candidature pour diriger la structure. Elle devint alors médecin directeur de l’association et également la première salariée. Le projet tournait à l’époque grâce à la volonté de bénévoles, il compte aujourd’hui quinze salariés et vit en grande partie du financement public. Fondée en 1989 par le professeur Moïse Namer, cancérologue, l’Aprémas met en place la promotion et l’évaluation des programmes de dépistage des cancers. Sur les trois dépistables – cancer du sein, du colon et du col de l’utérus –, elle invite les personnes entre 50 et 74 ans des départements des Alpes-Maritimes et des Alpes de Haute-Provence à faire des examens préventifs. Avec une deuxième lecture des radios faite à l’Aprémas, 10% de cancers supplémentaires sont dépistés chaque année. À l’échelle nationale, on estime à 6 000 le nombre de vies qui pourraient être sauvées si les campagnes de dépistage étaient suivies par tous. C’est pourquoi l’association se concentre aujourd’hui sur l’information donnée aux médiateurs sociaux qui peuvent toucher les populations mal informées. Le projet actuel est d’assurer une formation professionnelle auprès des agents de l’assurance-maladie et des mutuelles. Même s’il « y a beaucoup à faire ici », elle n’exclut pas d’aller voir un temps ce qui se passe dans d’autres pays. En 2004, Claire Granon est revenue marquée d’une mission humanitaire d’un mois en Irak dans le cadre d’une évaluation des besoins en médicaments. Très attirée par le Proche et Moyen-Orient, elle s’est déjà mise à l’arabe et demande sournoisement de temps en temps au professeur Namer quand une structure identique sera mise en place en Égypte. Mais ce n’est pas encore d’actualité, il a trop besoin d’elle ici ! mars 2009 www.cotemagazine.com par Karine Drouet Claire Granon veille sur votre santé looks after your health For 12 years Claire Granon has been running the Aprémas cancer-screening coordination centre with unwavering commitment. Always available, barely acquainted with the infernal pace it would be easy to inflict on herself in the medical milieu, Claire Granon has a smile that’s reassuring, kindly and unbelievably serene. Yet from her office in the Antoine Lacassagne centre she nevertheless supervises the screenings for breast and bowel cancer of nearly 350,000 people in the Alpes- Maritimes and Alpes de Haute-Provence departments. Nothing predestined this young woman, who graduated in medicine and is specialised in ENT (ear, nose and throat), to become a public health specialist but a work placement brought her to the Antoine Lacassagne centre’s medical statistics department and she found a vocation. As a result she worked as an epidemiological doctor and statistician for 20 years. Then in 1997, when the Aprémas association was being restructured, Claire was looking « to move into civic work » so she applied to run it. She became the association’s director doctor, and its first salaried employee too. At that time Aprémas was staffed entirely by volunteers ; today it has 15 salaried employees. Founded in 1989 by the cancer specialist Professor Moïse Namer, Aprémas promotes and evaluates cancer-screening programmes. It invites people aged between 50 and 74 in the Alpes-Maritimes and Alpes de Haute- Provence departments to be screened in order to try and prevent the three types of cancer for which screening is available : breast cancer, bowel cancer and cervical cancer. Thanks to a second study of screenings carried out at Aprémas, 10% additional cases of cancer are detected each year. On a national scale it is estimated that 6000 lives a year could be saved if everyone responded to screening campaigns, which is why the association is now concentrating on information supplied to health intermediaries. Aprémas’s present project is to ensure professional training for employees of national health insurance agencies and mutual insurance companies. Although Claire says « there’s a lot to be done here », that doesn’t prevent her sometimes heading off to see what is happening in other countries ; in 2004 a month-long humanitarian mission in Iraq helping evaluate the need for medicines left an indelible impression on her. Aprémas : tél. 04 92 29 72 81 |