URBANISME 122 Grasse 68 M € et cinq ans pour la résurrection du cœur de la ville Un vaste plan de restructuration de l’habitat et de redynamisation commerciale et culturelle est lancé cette année dans la cité des parfums pour sortir son centre historique et le quartier de la gare de l’état de délabrement et de paupérisation dans lequel ils se trouvent. Par José Dalmas € 68 million and five years to overhaul the heart of the town This year the Perfume Capital has launched a vast programme for restructuring housing and revitalising trade and culture so as to remedy the present dilapidated and pauperised condition of its historic centre and station district. Les interventions ponctuelles et limitées du passé n’ayant pas suffi, c’est dans une opération de grande chirurgie urbaine, qui va durer cinq ans, que vient de s’engager la municipalité de Grasse pour régénérer toute une partie de l’agglomération : le centre historique ainsi que le quartier de la gare. Un programme d’actions visant à redonner de la qualité de vie dans l’acception large de l’expression – logements mais aussi tissu commercial et équipements collectifs – au cœur de la cité. Un cœur très gravement malade car délaissé au fil du temps. Le constat de l’évolution démographique illustre parfaitement la situation. Alors que 4 385 habitants vivaient dans le centre historique en 1982, ils n’étaient plus que 2 497 en 1999. Et l’exode a continué ensuite. Pourtant, sur la même période, la population grassoise passait de 38 000 à 43 800. Cependant, celle-ci ne veut plus résider dans un bâti médiéval incompatible en l’état avec les modes de vie contemporains et où aucune modernisation de l’habitat n’est intervenue parce que les centres d’activité, créateurs d’emplois et de richesses, s’en sont allés, tout au long du XX e siècle, au-delà des murs d’enceinte. Vers des espaces plus vastes et plus accessibles aux moyens de locomotion. Il s’en est donc suivi un délabrement général des constructions avec son corollaire : une paupérisation extrême des résidents. Un secteur qui aurait pu, qui aurait dû, constituer un joyau historique et touristique est devenu une friche urbaine. Lourde est la responsabilité des décideurs politiques qui ont laissé les choses se dégrader ainsi. Toutefois, l’actuelle municipalité va donc pouvoir inverser le cours de l’histoire en étant en mesure d’injecter 68 millions d’euros dans une lutte contre les outrages du temps. Un investissement massif rendu en grande partie possible par la signature d’une convention avec l’Agence nationale de Rénovation Urbaine (l’ANRU, c’est-à-dire l’État) qui a agréé le programme de rénovation. Conséquence, un large tour de table de financiers a pu être effectué. « Le Conseil général des Alpes-Maritimes, premier contributeur, débloque 16 M €, la Ville de Grasse 15, l’ANRU 9 », précise Luc d’Halluin, adjoint délégué au renouvellement urbain. La Région, la Communauté d’agglomération Pôle Azur Provence et les bailleurs sociaux participeront aussi au financement. Près de 800 logements seront rénovés ou carrément reconstruits car, dans la vieille ville, certains îlots très dégradés seront détruits pour faire place à du bâti neuf mais respectant des contraintes de style car il s’agit d’une zone classée historique. Un projet de funiculaire Mais « pour que les gens aient l’envie d’y résider et retrouver de la mixité sociale, il est impératif de penser aussi à toutes les autres composantes de la qualité de vie », poursuit Luc d’Halluin. « C’est pourquoi le programme prévoit aussi la construction d’une grande médiathèque et d’un centre social. En outre par le biais d’une société d’économie mixte, Grasse-Développement, nous développons une pépinière novembre 2008 www.cotemagazine.com La vieille ville : des rues étroites et un bâti médiéval. Since the limited selective interventions of the past haven’t sufficed, Grasse town council has just launched a large-scale five-year urban surgery operation to rejuvenate two whole areas of the conurbation : the historic centre and the station district. A programme that aims to resurrect quality of life in the heart of the town, a heart that’s seriously ill from having been neglected for years. Grasse’s demographic evolution perfectly illustrates the situation : in 1982 the historic centre was home to 4385 inhabitants but by 1999 that figure had dwindled to just 2497, an exodus that has continued since. Yet over that same period Grasse’s population grew from 38,000 to 43,800. However, that population no longer wants to live in medieval surroundings presently incompatible with contemporary lifestyles and where no modernisation of housing has been undertaken because throughout the 20th century the centres of activity moved outside the old town walls. Consequently this has resulted in a generalised dilapidation of buildings leading inevitably to an extreme pauperisation of its residents. An area that could have, should have, become a historic gem attracting tourists has turned into an urban wasteland. The local politicians who in the past have allowed the situation to deteriorate to this extent bear a weighty responsibility but the present town council is now going to be able to reverse the course of history since it’s able to invest € 68 million in combating the affronts of time. This massive investment has been made possible essentially by a convention signed with ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine : national urban renovation agency,i.e. the State), which has approved the renovation programme and therefore made it possible to find further funding. « The Alpes-Maritimes general council is the leading contributor with € 16 million, followed by Grasse itself with € 15 million and ANRU with € 9 million, » explains Luc d’Halluin, the council’s urban renewal delegate. The PACA region, the Pôle Azur Provence cluster community and social investors are also contributing to the financing. Some 800 homes are to be renovated or even rebuilt. A cable car project But overhauling housing isn’t enough to revitalise an area. « For people to want to live here and create a mixed society it’s vital to also think about everything else that contributes to quality of life, » Luc d’Halluin continues. « This is why our programme also includes building a big media library and a social centre. In addition to that, through the semi-public company Grasse-Développement we’re developing a commercial zone where premises will be compulsorily purchased and rehabilitated then offered to traders at very advantageous conditions. » |