URBANISME 118 Cagnes-sur-Mer Une ville apaisée « En 1995, Cagnes-sur-Mer avait le plus moche des bords de mer de la Côte d’Azur. Dix ans plus tard, notre commune a reçu le 1 er prix national de requalification des entrées de villes », triomphe Louis Nègre, sénateur maire de Cagnes-sur-Mer. A town appeased « In 1995 Cagnes-sur-Mer had the ugliest seafront on the Côte d’Azur. Ten years later our town took first prize nationally for its town approach reconfiguration, » triumphs Louis Nègre, Cagnes-sur-Mer’s senator and mayor. L’histoire commence en 1972. La jeune chambre économique de la Côte d’Azur déplore ce qui, en son temps dans les années 50, a fait la fierté de Cagnes-sur- Mer, une 2 fois 3 voies, ou quasi-rocade séparant la ville de sa plage, et propose l’idée d’une nouvelle promenade. Toutes les municipalités se sont depuis employées à trouver le financement, soit environ trois fois le budget annuel de la ville, en vain. Jusqu’en 1995, la municipalité obtient que le dossier soit retenu dans le Plan Contrat État-Région et avec, les 30 millions d’euros nécessaires à sa mise en œuvre. Un nouveau concept L’objectif de cette requalification d’entrée de ville est bien sûr de redorer l’image de Cagnes-sur-Mer, jusque-là « ville-dortoir », étouffée par le dynamisme de sa voisine Saint-Laurent-du-Var, mais aussi de lui redonner une attractivité selon un concept cher à la nouvelle municipalité, celui de « ville apaisée ». Pour y répondre, deux professionnels de renom se penchent sur le projet : le paysagiste Alfred Peter, concepteur, entre autres, de l’aménagement du tramway de Strasbourg, et Jean-Michel Wilmotte. Le résultat est une nouvelle promenade très agréable, complantée d’arbres en quinconce, astuce parmi d’autres pour donner un sentiment de trottoirs plus larges. Et très vite, le succès est au rendez-vous, tant du côté des promeneurs que des investisseurs. « Comparativement aux autres villes du littoral, notre marché immobilier a connu ces dernières années, l’une des plus fortes hausses », se réjouit Louis Nègre. Et si quelques décennies en arrière, le Cagnois désireux d’investir cherchait d’abord un bien à Saint-Laurent-du-Var, ville phare du bassin, avant de porter son choix à Villeneuve-Loubet, et en tout dernier lieu dans sa propre ville, ce n’est plus le cas aujourd’hui, bien au contraire. En dépit du fléchissement que connaît actuellement le marché de l’immobilier sur l’ensemble des Alpes-Maritimes, selon la dernière étude Notaires de France-Perval, portant sur la période du 1 er mai 2007 au 30 avril 2008, Cagnes-sur-Mer a enregistré une hausse de 10% du prix au mètre carré dans les appartements anciens, soit proche de la moyenne des Alpes-Maritimes (+10,8%), et bien supérieure à ses villes voisines, Saint-Laurent-du-Var, (+2,6%), Villeneuve-Loubet (+ 6,6%) et Nice (+ 7,1%). Avec un prix moyen au mètre carré de 3 878 €, la ville devient ainsi plus chère que Nice (3 667 €) et Saint-Laurent-du-Var (3 814 €). novembre 2008 www.cotemagazine.com Par Carole Court La nouvelle promenade : le succès est au rendez-vous, tant du côté des promeneurs que des investisseurs. The story began in 1972. The Côte d’Azur’s junior chamber of commerce deplored what in its day (the 1950s) had been Cagnes-sur-Mer’s pride and joy, a three-lane dual carriage-way – virtually a freeway – separating the town from its beach, and proposed replacing it with a new promenade. Since then every town council has tried to find financing – around three times the town’s annual budget – but in vain. Until 1995 when the council succeeded in having the dossier accepted in the state/region contract plan and so obtained the € 30 million needed to carry out the project. A new concept The aim of this reconfiguration of the town’s approach was of course to revamp the image of Cagnes-sur-Mer, which had become a dormitory town stifled by the dynamism of neighbouring Saint-Laurent-du-Var, but also to make it more attractive in line with a « town appeased » concept favoured by the new council. Two renowned professionals got down to work on the project : landscape designer Alfred Peter, who designed the siting of the Strasbourg tramway among other things, and architect Jean-Michel Wilmotte. The result is a new and very pleasant promenade with trees planted quincuncially to make the pavements appear broader. It was quickly deemeda success. « Compared with the other coastal towns our property market has experienced one of the biggest rises over the last years, » Louis Nègre rejoices. And if a few decades ago Cagnes’s inhabitant sought first to buy a home in Saint-Laurent-du- Var, the most dynamic town on the bay, then in Villeneuve-Loubet and only as a last resort in their own town, today this is no longer the case, quite the opposite. |