La Côte d’Azur soigne ses centres urbains Des cœurs de ville à revitaliser, un besoin de 20 000 logements et une circulation routière difficile. Il faut donc construire ou réhabiliter, développer les transports en commun et le tout en veillant à l’esthétique pour préserver l’attractivité touristique. The Côte d’Azur is healing its urban centres Town centres to be revitalised, 20,000 more homes needed and problematic traffic circulation mean we have to build or rehabilitate, develop public transport but still privilege aesthetics so as to preserve what attracts tourists. Par José Dalmas Sur la Côte d’Azur où, en raison d’une montagne toute proche de la mer, 90% de la population vit sur une bande littorale de dix kilomètres de large, les questions liées à l’urbanisme sont, par définition, d’une complexité renforcée à cause de cette situation. Et comme, en outre, notre région est l’une des premières destinations touristiques au monde, les mètres carrés constructibles y sont rares et très chers. On comprend que les décideurs en matière d’aménagement urbain soient systématiquement confrontés à des nœuds gordiens. Mais après des décennies au cours desquelles on s’est contenté d’aménagements au coup par coup et de vision à court terme, en empilant des logements bas de gamme dans des barres implantées dans les quartiers périphériques et en laissant trop se développer des lotissements dévoreurs d’espaces dans les zones encore vertes, les actuels dirigeants politiques azuréens ne peuvent remettre à demain ce que leurs prédécesseurs ont trop longtemps différé. Pour pérenniser le développement économique de la Côte d’Azur, loger les actifs à des conditions matérielles et financières acceptables constitue un impératif absolu et urgent. Selon les chiffres officiels, il manque 20 000 logements de ce type dans les Alpes-Maritimes. Avec toutes les tensions sur les prix que cela implique et les hypothèques que cela fait peser sur les entreprises qui peinent à attirer le personnel dont elles ont besoin. Autre nécessité également absolue et urgente : développer les transports en commun pour faciliter les déplacements. Actuellement, notre région est au bord de l’infarctus en raison de flux d’automobiles qui se coagulent chaque jour un peu plus. Enfin, il faut relooker et revitaliser ceux des cœurs de ville qui ont souffert de désertification et de paupérisation parce que leurs habitations n’étaient plus adaptées aux attentes contemporaines des populations et parce que leurs commerces ont été délaissés par manque d’accessibilité depuis l’extérieur. Nice, Cagnes-sur-Mer, Vallauris, Mandelieu-La Napoule, Grasse sont des exem-ples de communes où ces chirurgies du cœur de ville sont en cours. Mais comment faire face, à l’avenir, aux nouveaux besoins qui apparaîtront inéluctablement en ma tière de logements et d’équipement sans ronger sur les espaces naturels qui de meurent ? Les professionnels de l’immobilier répondent : en construisant des immeubles plus élevés. « Comme nous ne disposons que d’un espace réduit entre mer et montagne, il ne faut pas craindre de réaliser des immeubles de dix étages ou plus au cœur des agglomérations alors que la tendance actuelle des maires est de n’accorder que des permis de construire à des ensembles de deux ou trois niveaux », explique Christian Roussaux, P.-D.G. régional de Nexity George V et président de la Fédération des promoteurs constructeurs de Côte d’Azur et de la Corse. « Il ne faut plus faire de cette hypothèse un tabou en raison des excès et des erreurs du passé commises dans les banlieues. On sait maintenant construire du « haut » qui soit également beau et durable à l’exemple de ce qui a été fait Barce lone, ville dont tout le monde admire la renaissance ». Peut-on prendre de la hauteur sans risquer de délirants vertiges ? Aux maires des villes azuréennes de répondre… JEAN-MICHEL SORDELLO On the Côte d’Azur, where 90% of the population lives on a coastal strip 10km wide because the mountains are so close to the sea, urban planning issues, by definition complex, are made even more so because of this situation. And as in addition our region is one of the world’s premier tourist destinations, building land is rare and very expensive so it’s easy to understand that those who make the decisions about urban development are systematically confronted with Gordian knots. But after decades during which piecemeal projects and short-termvisions were deemedsufficient, piling low-quality housing into huge blocks of flats built in outlying districts and allowing too many space-devouring housing estates to goup in still-rural areas, today the Riviera’s local politicians can no longer put off until tomorrow what their predecessors procrastinated over for too long. To perpetuate the Côte d’Azur’s economic development, housing the working population in acceptable material and financial conditions is an urgent and absolute imperative since the official statistics tellus the Alpes-Maritimes lacks 20,000 of such homes, with all the effects on prices that implies and the dangers threatening businesses struggling to attract the staff they need. A further absolute and urgent necessity is to develop public transport so as to facilitate movement. Our region is presently heading for a heart attack due to the streams of vehicles that each day coagulate a little more. Lastly, we have to renovate and revitalise the city centres that have suffered from mass exodus and pauperisation because their housing no longer fulfils modern expectations and their shops are no longer frequented since they are to difficult to get to from outside. Nice, Cagnes-sur-Mer, Vallauris, Mandelieu-La Napoule and Grasse are examples of towns and cities whose centres are presently undergoing heart surgery. But how, in the future, can we deal with the new needs for housing and amenities that are inevitably going to arise without encroaching on the non-urbanised areas still left ? The property professionals’answer is to build higher residential blocks. « Since we only have a smallarea between sea and mountains at our disposal, we shouldn’t be afraid to putup apartment buildings of 10 or more floors in the centres of conurbations, but the present trend is for councils to restrict building permits to two or three floors, » explains Christian Roussaux, regional CEO of Nexity George V and chairman of the Côte d’Azur and Corsica builders and developers federation. « We must no longer consider this possibility taboo because of past excesses and errors in the suburbs. We now know how to build high-rises that look good and are durable ; look at Barcelona, a city whose rebirth everyone admires. » Can we build higher without the risk of social vertigo ? That is for the Riviera’s mayors to decide. Christian Roussaux (Nexity George V). novembre 2008 www.cotemagazine.com TOWN PLANNING 103