TENDANCES DECORATION 68 Les fabricants de mobilier de bureau proposent aujourd’hui des solutions permettant de créer des micro-espaces conviviaux. -/Office furniture manufacturers are now offering ways of creating convivial micro-spaces. gnées car l’on sait que l’Homme au travail à besoin de territoire. Odile Duchenne : Un excellent exemple, sur lequel Actineo est intervenu, est celui de la SNCF Voyages qui a regroupé, en avril 2010, ses 17 000 collaborateurs dans un seul bâtiment situé à la défense. L’idée était de favoriser les occasions et lieux de rencontre entre les collaborateurs sur les espaces ouverts, tout en respectant l’autonomie de chacun. Sur le plan managérial, ce projet vise au partage d’informations et à l’innovation, à travers des espaces de rencontres et de réunions, pour des débriefings informels. Les postes de travail des collaborateurs ne permettent pas, volontairement, de se réunir, pour inciter à se déplacer et se rassembler dans ces espaces collaboratifs situés à moins de 10 mètres de son poste de travail. La mutualisation des zones de confort, des espaces de reprographie et des espaces réunion, facilite eux aussi les échanges informels. L’idée est de se lever pour parler d’un dossier dans le salon marocain ou sur les transats par exemple. Transat, salon marocain, c’est un peu le bureau « comme à la maison » ? Odile Duchenne : Oui, c’est la grande tendance. Pour preuve, Orgatec 2010, Salon international de l'aménagement du bureau, présentait pour la première fois des collections proposées par des éditeurs de meubles de maison, canapés, poufs, tables d’appoint, fauteuils… Autre nouveauté, la présence de fabricants de cuisine dont les modèles semblaient sortir d’une maison particulière. Alain d’Iribarne : En effet, il existe désormais, une porosité totale entre l’univers de la maison et celui du bureau. Une première contamination s’était effectuée du bureau vers la maison, à cause, notamment, du développement des réseaux informatiques. Cette première décodification des espaces de travail a brouillé les frontières, phénomène encore amplifié par le téléphone portable et maintenant les smartphones. Il est donc évident qu’une contamination inverse se produise d’autant plus que la demande de bien-être, de territoire, d’intimité est de plus en plus forte de la part des salariés. Justement cette envie d’ambiance « comme à la maison » touche-t-elle tous les salariés ? Odile Duchenne : Pas forcément, car dans chaque projet d’aménagement, il faut tenir compte des métiers que font les personnes dans l’entreprise. Si les salariés viennent au bureau uniquement le matin et le soir pour relever leurs mails et que le reste du temps ils sont sur le terrain ou en réunion, leurs besoins seront différents par rapport à ceux qui exercent une activité sédentaire et d’exécutant. Pour ces derniers, il ne faut surtout pas les déstabiliser et leur offrir un vrai petit coin à eux. Alain d’Iribarne : Au-delà de l’activité proprement dite, il y a de grands débats actuellement sur l’évolution des générations, notamment avec l’émergence de la génération Y. Ces personnes nées entre la fin des années 70 et le milieu des années 90, aussi appelées « digital natives » utilisent Facebook, sont équipé d’iPad et de smartphones, travaillent sur Google. Donc qu’ils soient à un endroit ou à un autre, cela n’a aucune importance car leurs espaces professionnels ou personnels se situent sur un plan virtuel. Mais je reste quand même sceptique car un humain normalement constitué ne peut pas vivre totalement dans la virtualité. L’attachement aujourd’hui des jeunes à l’organisation de la famille en est une preuve. mai - juin 2011 www.cotemagazine.com © BENE as to avoid the "station concourse" effect by creating work areas that allow the variable nature of work organisation to be taken into account, from people's needs for confidentiality and even isolation to those of functioning in large or small groups. And as wellas collective spaces, individual spaces too must be designated as we know a person at work needs their own territory. We're hearing of loungers, lounges and suchlike. Making the office a second home ? Odile Duchenne: Yes, that's the big trend, as we saw at the 2010 Orgatec, the international office equipment and facilities fair, that for the first time presented collections by manufacturers of home furnishings – sofas, pouffes, side tables, armchairs etc. New too was the participation of kitchen manufacturers whose models seemedto come straight out of a domestic setting. Alain d’Iribarne: In fact there's now total interpenetration between home and office. First it occurred from office to home with the development of IT networks ; this initial destructuring of workspaces blurred the frontiers and that has been taken further by mobile phones and now smartphones. It's therefore obvious that the reverse is also occurring, particularly as employees are increasingly vocal in their demands for wellbeing, territory and privacy. So do all employees express this desire for a home-like ambience ? Odile Duchenne: Not necessarily, because in each space-planning project you have to take into account how the company's employees actually work. If they only come to the office in the morning and evening to pickup theiremails then spend the rest of their time out in the field or in meetings, their needs are different to those doing sedentary or executory work. What's important for the latter is stability and a little corner all their own. Alain d’Iribarne: Over and above the work itself, there are now big debates about the way generations are evolving, particularly with the emergence of Generation Y born between the late 70s and mid-90s. These "digital natives" use Facebook, have iPads and smartphones, and work with Google, so it doesn't in the least matter where they are physically because their personal and professional spaces are on a virtual plane. But l'm still sceptical because a normally constituted human being can't live entirely in the virtual world. Alain d’Iribarne Odile Duchenne |