COTE Genève n°40 mai/jun 2011
COTE Genève n°40 mai/jun 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°40 de mai/jun 2011

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Les Editions COTE

  • Format : (240 x 300) mm

  • Nombre de pages : 260

  • Taille du fichier PDF : 27,3 Mo

  • Dans ce numéro : Immodeco Real Estate.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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mai - juin 2011 www.cotemagazine.com -/OPEN SPACE: OFFICE HEAVEN OR HELL ? open Space: Par alexandre benoist La commission des affaires sociales du Sénat a mis en place une mission d'information chargée d'analyser et de comprendre le phénomène du mal-être au travail. La situation est-elle si grave ? Alain d’Iribarne : Le mal-être au travail existe depuis toujours. C’est un problème qui se renouvelle régulièrement au fur et à mesure que se répète, au moins, une des 4 dimensions de l’organisation du travail au sens large c’est-à-dire la division du travail entre les salariés, l’organisation de l’espace productif, la gestion des ressources humaines et le renouvellement des générations. Aujourd’hui, nous avons une évolution extrêmement importante du paradigme productif. La logique de la production de valeur pour tous s’est petit à petit transformée en production de valeur pour l’apporteur de capital. Avec pour résultat une contrainte, dite d’efficacité productive, beaucoup plus forte. Dans ce contexte, quelle peut être l’influence de l’aménagement de l’espace professionnel ? Alain d’Iribarne : Pour l’heure, nous n’avons pas de preuves scientifiques absolues qu’un bon aménagement a comme conséquence une efficacité productive plus élevée et un mieux-être au travail. Par contre nous savons que le mal-être des salariés, lié à ce que l’on appelle au sens large leurs conditions de travail – dont l’aménagement – dans un fonctionnement normal d’entreprise, crée une perte d’efficacité importante. Odile Duchenne : Nous avons essayé à Actineo de lancer des études sur ce sujet mais nous nous sommes heurtés à la quantité de variables qui entrent dans la notion de la qualité de vie et de performance. Nous n’avons pas de preuves tangibles mais nous avons des éléments qui nous confortent dans cette idée. On peut juger de l’effet de la lumière et de l’acoustique, par exemple. Mais ensuite, il y a un nombre de facteurs très importants qui entre en ligne de compte comme l’ambiance avec ses collègues, la pression des objectifs commerciaux, le temps passé dans les transports pour venir au bureau… enfer ou paradis ? Créé dans les années 80, l’open space qui devait libérer la créativité des salariés s’est transformé peu à peu en machine infernale. Explication et solutions pour humaniser cet espace par Alain d’Iribarne, socio-économiste, directeur de recherche au CNRS et Odile Duchenne, directrice générale d’Actineo, observatoire de la qualité de la vie au bureau. Pour lutter contre l’aménagement « hall de gare » l’open space doit se fractionner en sous-ensemble. -/To avoid the'station concourse'effect, open-space offices should be subdivided into units. -/Brainchild of the 80s, the open-space layout that was to liberate employees'creativity has little by little turned into an infernal machine. The explanation plus solutions for making it more human from social economist Alain d’Iribarne, a CNRS research director, and Odile Duchenne, managing director of Actineo, which monitors the quality of office life. The Senate's social affairs committee has launched an information drive to analyse and understand discontent in the workplace. Is the situation that serious ? Alain d’Iribarne: Workplace discontent has always existed ; it's a problem that resurfaces regularly, whenever at least one of the four aspects of work organisation as a whole is rethought:i.e. division of work between employees, organisation of productive space, management of human resources and the arrival of new generations. And today we have to deal with a much greater demand for efficient productivity. In this context, what influence can workplace layout have ? Alain d’Iribarne: At the moment we have no scientific proof that good space planning necessarily means more efficient productivity and improved wellbeing in the workplace. But we do know that in a normally functioning company, if the employees aren't happy they're considerably less efficient. Odile Duchenne: At Actineo we've attempted to study this but © BENE
© BENE Pourtant, l’organisation en open space est de plus en plus dénoncée. Alain d’Iribarne : Oui, car sa mission première a été dénaturée. Le « Je fais des open spaces pour augmenter la qualité des coopérations » a été remplacé par « Je fais des open space pour réduire les coûts de mon immobilier. ». Au début des années 80, le Taylorisme a été considéré comme contre-productif. Nous sommes donc passés à la « lean entreprise », l’entreprise agile, une entreprise de compétition qui met en place un nouveau modèle, dit de la compétence. On a donc demandé à tous les salariés d’être autonomes, responsables et créatifs. De ce changement est née l’idée qu’il fallait réaménager les espaces de travail de façon à permettre l’application de cette forme d’organisation pour favoriser les coopérations et les échanges interpersonnels. L’idée de mettre ensemble des gens qui se voient, qui peuvent discuter dans des bonnes conditions, qui sont proches les uns des autres en fonction des objectifs de leur organisation, ce n’est donc pas, en soi, une idée absurde. Odile Duchenne : Sauf que les chefs d’entreprise se sont occupés du temps de travail et ne se sont jamais préoccupés de l’espace. Malheureusement, ces vingt dernières années avec la financiarisation de l’entreprise et l’optimisation des achats, la variable économique a pris le pas sur le reste, notamment la qualité de l’équipement et le nombre de m² attribués au salarié. Quels en sont les effets pervers ? Alain d’Iribarne : D’un point de vue psychosocial, cela ne peut fonctionner que si les gens s’entendent bien entre eux. Sinon, cela se transforme en un « Huis clos » à la Sartre absolument fantastique. Dans un espace ouvert, il s’établit un contrôle social qui est beaucoup plus violent que le contrôle hiérarchique. Le collectif opère une surveillance sur les membres du collectif. Et si vous ajoutez que la médisance et l’envie font partie de la vie normale des individus, on voit très bien comment se joue un « Huis clos » à grande vitesse. Odile Duchenne : Nous avons de nombreux témoignages de salariés qui supportent de plus en plus mal cette situation. Certains sont même obligés de laisser une lumière allumée sur le bureau ou une veste sur le dossier de la chaise pour échapper à la surveillance de leurs collègues quand ils quittent le bureau. Mais au-delà du contrôle, l’open space fait uniquement dans une logique de réduction de coûts, est source de nuisances importantes, voire de souffrances physiques : espace de travail réduit, acoustique déplorable, mauvais éclairage, sièges bon marché et non adaptés à l’activité… Existe-t-il des solutions pour le rendre plus « humain » ? Alain d’Iribarne : Oui, le fractionner en sous-ensembles afin d’éviter le phénomène hall de gare en créant des espaces permettant de tenir compte de la géométrie variable de l’organisation du travail, depuis des besoins de confidentialité, voire d’isolement, à des besoins de fonctionnement en groupes plus ou moins larges. En termes d’ergonomie, cela offre l’avantage de permettre à l’individu de se déplacer et d’adopter différentes postures tout au long de la journée. Au-delà des espaces mutualisés, il faut aussi définir des zones désignées car l’on sait que l’Homme au travail à besoin de territoire. © SEDUS Couleurs, mobiliers ou matériaux, les éléments qui composent les espaces professionnels adoptent un esprit « comme à la maison ». -/Colours, furniture, materials… the elements composing workspaces are adopting an'at home'feel. we cameup against the quantity of variables that enter into the perception of quality of life and performance. We've no tangible proof but we do have elements that back our ideasup. For example, we can judge the effects of lighting and acoustics. But then there are numerous factors that come into play, such as the ambience between work colleagues, the pressure of commercial goals, the time spent travelling to work etc. Open-space planning is increasingly being denigrated. Alain d’Iribarne: Yes, because its initial purpose has been distorted. We've gone from "I choose open space to improve cooperation" to "I choose open space to reduce my costs". In the early 1980s Taylorism was considered counter-productive and the "lean enterprise" appeared: competitive business based on a new model of competence. So all employees were asked to be autonomous, responsible and creative. From this came the idea that workplaces had to be redesigned. The notion of grouping together people who can see each other, discuss things in comfort and whose work goals are linked is not in itself absurd. Odile Duchenne: Except that business leaders have focused on work time but not necessarily work space. Unfortunately, over the last 20 years the economic factors have taken precedence over the rest, notably regarding quality of equipment and the size of space allowed each employee. What are the negative effects of this ? Alain d’Iribarne: From a psychosocial point of view it can only work if people get on well together. Otherwise it becomes a "no exit" situation in the sense of Sartre's play. In an open-space office, a social control is established that is much more intense than the hierarchical control. The community has its members under constant surveillance. Odile Duchenne: We have numerous testimonies from employees finding this situation increasingly difficult to bear. But apart from the control aspect, open-space offices created solely with the aim of reducing costs are a source of major discomfort and even physical suffering. Are there solutions for making it more human ? Alain d’Iribarne: Yes, dividing the spaceup into sub-sections so mai - juin 2011 www.cotemagazine.com TENDANCES DECORATION 67



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