mai - juin 2011 www.cotemagazine.com -/OPEN SPACE: OFFICE HEAVEN OR HELL ? open Space: Par alexandre benoist La commission des affaires sociales du Sénat a mis en place une mission d'information chargée d'analyser et de comprendre le phénomène du mal-être au travail. La situation est-elle si grave ? Alain d’Iribarne : Le mal-être au travail existe depuis toujours. C’est un problème qui se renouvelle régulièrement au fur et à mesure que se répète, au moins, une des 4 dimensions de l’organisation du travail au sens large c’est-à-dire la division du travail entre les salariés, l’organisation de l’espace productif, la gestion des ressources humaines et le renouvellement des générations. Aujourd’hui, nous avons une évolution extrêmement importante du paradigme productif. La logique de la production de valeur pour tous s’est petit à petit transformée en production de valeur pour l’apporteur de capital. Avec pour résultat une contrainte, dite d’efficacité productive, beaucoup plus forte. Dans ce contexte, quelle peut être l’influence de l’aménagement de l’espace professionnel ? Alain d’Iribarne : Pour l’heure, nous n’avons pas de preuves scientifiques absolues qu’un bon aménagement a comme conséquence une efficacité productive plus élevée et un mieux-être au travail. Par contre nous savons que le mal-être des salariés, lié à ce que l’on appelle au sens large leurs conditions de travail – dont l’aménagement – dans un fonctionnement normal d’entreprise, crée une perte d’efficacité importante. Odile Duchenne : Nous avons essayé à Actineo de lancer des études sur ce sujet mais nous nous sommes heurtés à la quantité de variables qui entrent dans la notion de la qualité de vie et de performance. Nous n’avons pas de preuves tangibles mais nous avons des éléments qui nous confortent dans cette idée. On peut juger de l’effet de la lumière et de l’acoustique, par exemple. Mais ensuite, il y a un nombre de facteurs très importants qui entre en ligne de compte comme l’ambiance avec ses collègues, la pression des objectifs commerciaux, le temps passé dans les transports pour venir au bureau… enfer ou paradis ? Créé dans les années 80, l’open space qui devait libérer la créativité des salariés s’est transformé peu à peu en machine infernale. Explication et solutions pour humaniser cet espace par Alain d’Iribarne, socio-économiste, directeur de recherche au CNRS et Odile Duchenne, directrice générale d’Actineo, observatoire de la qualité de la vie au bureau. Pour lutter contre l’aménagement « hall de gare » l’open space doit se fractionner en sous-ensemble. -/To avoid the'station concourse'effect, open-space offices should be subdivided into units. -/Brainchild of the 80s, the open-space layout that was to liberate employees'creativity has little by little turned into an infernal machine. The explanation plus solutions for making it more human from social economist Alain d’Iribarne, a CNRS research director, and Odile Duchenne, managing director of Actineo, which monitors the quality of office life. The Senate's social affairs committee has launched an information drive to analyse and understand discontent in the workplace. Is the situation that serious ? Alain d’Iribarne: Workplace discontent has always existed ; it's a problem that resurfaces regularly, whenever at least one of the four aspects of work organisation as a whole is rethought:i.e. division of work between employees, organisation of productive space, management of human resources and the arrival of new generations. And today we have to deal with a much greater demand for efficient productivity. In this context, what influence can workplace layout have ? Alain d’Iribarne: At the moment we have no scientific proof that good space planning necessarily means more efficient productivity and improved wellbeing in the workplace. But we do know that in a normally functioning company, if the employees aren't happy they're considerably less efficient. Odile Duchenne: At Actineo we've attempted to study this but © BENE |