CERN LES PARTICULES NOUS 1,5 en math. C’est ma note au Bac. 1,5 sur 20, pas sur 6 ! C’est vous dire mon niveau général et ma crainte avant d’attaquer ce sujet. Mais d’un autre côté, j’étais en section littéraire et j’écris des livres (enfin, j’essaye). Bon assez parlé de mes exploits, attaquons le sujet du CERN, ces souvenirs scolaires sont suffisamment douloureux… Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, c’est « Berlin année 0 » pour la recherche fondamentale européenne. Les américains ont la bombe, les russes voient rouge mais quelques scientifiques et d’hommes politiques ont dans l’idée de créer un laboratoire européen de physique atomique (à plusieurs, c’est toujours moins cher). Mais attention ! Rien à voir avec la bombe atomique ! Là on parle de recherche en physique fondamentale, c’est-à-dire « de la compréhension de l’intérieur de l’atome, du noyau, d’où l’emploi du qualificatif nucléaire ». Nous voilà rassurés : il n’y avait pas besoin de paniquer et de construire autant d’abris anti-atomique dans nos caves ! Après 3 ans de discussions, la décision d’installer le Laboratoire à Genève, après votation des Genevois, voit officiellement le jour le 29 septembre 1954, sous les bons auspices de ses 12 États fondateurs. L’organe provisoire, le Conseil européen pour la recherche nucléaire devient l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, mais l’acronyme CERN reste, d’où pas mal de confusion depuis. Depuis, les 12 États membres sont devenus 20 et les physiciens viennent du monde entier pour utiliser les accélérateurs du CERN (10 000 scientifiques de 100 nationalités différentes !). 1959, le premier « grand » accélérateur est mis en service (630 mètres). Il marche toujours, mais c’est un nain comparé aux machines géantes qui ont depuis vu le jour (ou plutôt vu la terre, car ils serpentent en souterrain) : en 1977, le SPS, 7 km de circonférence, et surtout le LEP, en 1989, 27 km ! 1968, Georges Charpak (prix Nobel) révolutionne la détection des particules, la faisant passer de l’ère manuelle à l’ère électronique. Outre traquer les particules, son invention a servi à développer de nouvelles techniques d’imagerie médicale ou de contrôle aux douanes. En 2008, le Grand collisionneur de hadrons (LHC) démarre. Quelques chiffres ? Il est installé dans le tunnel souterrain de 27 km de son prédécesseur. Des milliards de protons lancés à 99,99% de la vitesse de la lumière y effectuent 11 245 tours par seconde. Ils passent donc 67 470 fois la frontière, car l’anneau traverse la frontière franco-suisse en 6 endroits. Le LHC va tenter de répondre par exemple à cette question : de quoi sont constitués les 96% de l’Univers ? (on n’en connaît que 4% !). Quand je pense que mon fils de 12 ans a pris option « math et application des sciences », je me demande de qui il peut bien tenir ça… CERNENT. -/CERN. NUCLEUSOF GENIUS. 1.5. That’s what I got for maths in my Baccalaureate. And that’s out of 20 ! I think that’s a good indication of my general level of incompetence and the fear I have when broaching this subject. But on the other hand, I was in the literature department and now I write books, or at least I try to. But enough of my exploits, let’s get on to the subject of CERN, as my school memories are painful enough… After the Second World War, it was « Berlin year 0 » in terms of basic European research. The Americans had the bomb, the Russians were seeing red but a handful of scientists and politicians (it’s cheaper when there’s more of you) were considering creating a European laboratory for atomic physics. But wait ! This has nothing to do with the atomic bomb ! We’re talking about fundamental physics research: « understanding the inside of the atom, the nucleus, from which we extract the nuclear qualifier ». Panic over – there was actually no need to build so many nuclear shelters in our basements ! After three years of discussions, the decision to install the laboratory in Geneva after voting from the citizens, CERN was officially inaugurated on September 29th, 1954, under the good auspices of its 12 states founder. The temporary organ, the European council for the nuclear research becomes the European Organization for the nuclear research, but the acronym CERN stays, which has caused quite a lot of confusion. Since then, the 12 member states have become 20, and physicists come from across the globe to use the CERN accelerators (10,000 scientists from over 100 nationalities) ! On 1959, the first « large » accelerator was put into operation (630 metres). It still works, but is now dwarfed by the huge machines that have seen the day since – or seen the ground, rather, as they are deep in underground passages): the SPS in at 7 kilometres wide, and the LEP, in 1989, 27 kilometres wide ! 1968. Georges Charpak (another Nobel Prize winner) revolutionizes the detection of particles, passing us from the manual to the electronic era. In the blink of an eye we come to 2008, and the celebrated switch on of the Large Hadron Collidor (LHC). Want some figures ? It is situated in an underground tunnel, 27 km from its predecessors. Trillions of protons, launched at 99.99% of the speed of light, go 11,245 times round the accelerator each second. They go 67,470 times round the border, as it straddles the Franco-Swiss border in six places. A small reminder for those who (like me) have forgotten that protons are particles that formthe atoms in you, this book, an ant, the Earth, basically everything around us. The LHC is going to try and answer The Big Questions as essential as: « What is the 96% of the invisible Universe made of ? (we only know 4%) When I think that my 12 year old son took physics and applied mathematics as an option I really wonder who he gets it from… décembre 2009 - janvier 2010 www.cotemagazine.com SO SWEET ZERLAND 97