COTE rencontre Il n’est de grande marque de mode qui n’intègre de fourrure dans ses récentes collections. De la simple touche jusqu’au total look, la fourrure semble être devenue un véritable must depuis quelques années, en dépit des polémiques qu’elle soulève parfois. « Nous constatons avec plaisir que notre clientèle a fortement rajeuni, la fourrure n’a plus cette image compassée, surannée qu’elle traînait il y a peu encore », nous confie Diane Benjamin, co-fondatrice de Daniel Benjamin SA et responsable des créations maison. « La fourrure est un écrin qui doit mettre la femme en valeur, et non l’inverse ! Elle doit être à la fois belle, pratique, et agir comme un révélateur de la beauté féminine. C’est une conception qui est d’ailleurs fortement ancrée dans la culture des pays de l’Est, et même de l’Orient, où la température n’impose pas de porter des vêtements chauds ! La fourrure est considérée au même titre que les bijoux, comme une ode à la femme, un signe de distinction. Notre philosophie est en quelque sorte de désacraliser la fourrure, d’en faire un vêtement comme les autres. Nous la voyons comme un acces soire qui colle à la personnalité de celle qui la porte, vivant, adaptable. » Et la collection de cette année met tout particulièrement à l’honneur ce principe : on y trouve de nombreux « transformers », ces pièces réversibles ou modifiables, tel le manteau qui se fait gilet par la simple grâce de manchons amovibles. Dans les rayons de la boutique de la rue Céard à Genève, le vison rasé côtoie la zibeline, qui épouse le chinchilla ou le cashmere. Mais si les matières et l’expérience sont séculaires, les coupes et le traitement des peaux sont en revanche résolument modernes. « Nous aimons mélanger, trouver de nouvelles combinaisons et assemblages de matières, ce qui s’avère parfois très délicat sur le plan technique. Nous travaillons avec des artisans qui sont respectivement les meilleurs dans leur domaine spécifique, ce qui nous assure une facture exceptionnelle. Enfin, nous veillons au plus strict respect des normes éthiques quant à la provenance et au type des peaux utilisées. » Every top fashion brand includes fur in its collections. From discreet touches to the "total look", fur has re-established itself in recent years, despite the polemic that still surrounds its use. "We are pleased to report an increasingly youthful clientele," confides Daniel Benjamin, co-founder of Daniel Benjamin SA, and the house's top designer. "Recently, fur has rid itself of the dated, old-world image it had acquired." "Fur should showcase the woman wearing it, not the reverse ! It should be beautiful, practical, a revelator of feminine beauty. This concept is firmly established in eastern European countries, and even in south-east Asia, where the climate doesn't exactly cry out for warmclothes. Fur enjoys the same status there as fine jewellery – it's a hymn to womankind, a badge of distinction. In a way, we're trying to "deconsecrate" fur, to give it the same status as any other fine textile or garment. We see it as the ultimate accessory, responsive and adaptable to the personality of its wearer." A principle enshrined in this year's collection, with a host of adjustable, reversible "transformer" designs, such as the gilet/coat with removable sleeves. In boutiques along Geneva's rue Céard, shaved mink and sable are teamedwith chinchilla and cashmere: timeless materials, now available in rigourously contemporary treatments and designs. "We like finding new combinations of fabrics and materials, and often this presents a technical challenge. We work with the leading artisans in their respective fields, so that all of our pieces are beautifully made. And we respect the strictest ethical criteria regarding the type of furs used, and their provenance." décembre 2009 - janvier 2010 www.cotemagazine.com RENCONTRE 21