GARDE SUISSE LA PLUS VIEILLE ARMÉE On s’est tous fait photographier sans vergogne à Londres devant un Horse Guard compatissant ou à New York avec un policeman conciliant. Mais dans la Cité du Vatican, c’est une autre histoire. Malgré un costume de polichinelle, ils forcent l’admiration et le respect. Qui ça ? Les Gardes Suisses. Si vous devez passer des « vacances romaines », vous devez connaître leur histoire ! Durant la Renaissance, il y avait 15 000 mercenaires suisses disponibles, sous le contrôle de la petite Confédération des Cantons. Les Suisses concevaient la guerre comme une émigration temporaire et participaient à des guerres courtes partout en Europe. Ils retournaient ensuite chez eux l’hiver avec leur « solde » et le butin : ils étaient les meilleurs soldats de l’époque. Un super job d’été. Le 22 janvier 1506, un groupe de 150 Suisses, sous le commandement du capitaine Kaspar von Silenen, du Canton d’Uri, entre pour la première fois au Vatican, par la Porta del Popolo, à la demande du Pape Jules II. Mais son action d’éclat sera durant « le sac de Rome », le 6 mai 1527, lorsque 147 « mercenaires de Dieu » périssent en combattant les lansquenets de Charles Quint, pendant que 42 autres gardes protègent la fuite du Pape Clément VII grâce au « Passetto », un couloir secret construit sur la muraille qui reliait le Vatican au Château Saint-Ange (ils seront les seuls survivants). Depuis, le 6 mai est la date de naissance officielle de la Garde suisse pontificale et surtout celle du « serment des recrues ». Vous en voulez un extrait ? « Je jure de servir avec fidélité, loyauté et honneur le Souverain Pontife Benoit XVI et ses légitimes successeurs, ainsi que de me consacrer à eux de toutes mes forces, offrant, si cela est nécessaire, ma vie pour leur défense... » Et en allemand, s’il vous plaît : c’est la langue officielle de la Garde. Pour en revenir à leur fameux uniforme qui n’a rien d’uniforme, il est de couleur rouge, jaune et bleu (le bleu et le jaune sont les couleurs de la famille Della Rovere à laquelle appartenait le Pape Jules II, le rouge a été ajouté par son successeur LéonX, un Médicis). Sans oublier la fraise autour du cou. Ce costume n’a pas été dessiné par Michel- Ange comme le dit la légende : il est l’oeuvre du commandant de la Garde Jules Repond qui, en 1914, s’inspira des fresques de la Chapelle Sixtine par Raphaël. Les uniformes sont créés sur mesure et bénis par le Pape. Ne pensez pas que ce sont des soldats d’opérette ; ces hommes sont des militaires de carrière, aguéris à toutes les techniques de combat. Alors un conseil : n’essayez pas de les photographier en leur faisant les oreilles de lapin... DU MONDE. -/SWISS GUARD. THE OLDEST ARMY IN THE WORLD. Tourists are always shamelessly photographed in London in front of a compassionate Horse Guard or with an accommodating policeman in New York. But in the Vatican City, it’s another story. In spite of their buffoonish costume, they deserve admiration and respect. Who’s that ? The Swiss Guard. If you’ve ever enjoyed a Vespa-bound ‘Roman Holiday’you’ll know the story ! During the Renaissance, there were 15,000 Swiss mercenaries available, under the control of the small Confederacy of the Canton. The Swiss viewed war as a temporary emigration and frequently participated in small wars across Europe. They then returned home during the winter with their pay and their booty: they were the best soldiers of their time. A great summer job. On January 22nd, 1506, a group of 150 Swiss soldiers, under the command of captain Kaspar von Silenen, from the Canton of Uri, entered the Vatican for the first time, via the Porto del Popolo, at the request of Pope Jules II. But their remarkable deed was during the Sack of Rome on May 6th, 1527, when 147 mercenaries died fighting the lansquenets of Charles the Fifth, whilst 42 other guards ensured the escape of Pope Clément VII thanks to a « passetto », a secret corridor built on the wall connecting the Vatican with the Castello San Angelo (they were the only survivors). Since then, May 6th has been recognised as the official date of the papal Swiss Guards and in particular of the recruits’‘Oath of Loyalty’. Want an extract ? « I vow to faithfully, honestly and honorably serve the reigning Pope Benedict XVI and his legitimate successors, and to dedicate myself to them with all my strength, ready to sacrifice, should it become necessary, even my own life for them… » And all this in German please: the official language of the Guards. Let’s get back to their famous uniformwhich has nothing uniformabout it, being bright red, yellow and blue (the blue and the yellow are the colours of the Della Rovere family which Pope Jules II belonged to, the red was added by his successor LéonX, a Medici). Not to mention the white strawberry around the neck. A logical colour for a strawberry... It was not, as legend has it, drawn by Michelangelo: it is the work of the Major of the Guards, Jules Repond, who in 1914 was inspired by Raphael’s frescoes in the Sistine Chapel. These uniforms were made-to-measure and blessed by the Pope. One piece of information: do not think that these are merely toy soldiers ; these men are professional soldiers, trained in advanced fighting techniques. So my advice to you is - don’t give them rabbit ears when taking your snaps – you’d deserve to be excommunicated ! décembre 2009 - janvier 2010 www.cotemagazine.com SO SWEET ZERLAND 115