DAVOS LE FORUM ÉCONOMIQUE Ah, le fameux séminaire d’entreprise en fin d’année... Il se passera comme d’habitude à la montagne durant 5 jours. Tout le monde sera là, entassé dans le même hôtel. Entre réunion « new objectifs », cours de ski collectifs sans oublier la soirée disco avec les assistantes un peu pompettes, le rituel reste immuable. Voilà comment ça se passe pour nous. Mais pour les 1000 premières entreprises mondiales, c’est une autre histoire. On vient en hélicoptère, on est protégé par l’armée, on paye une cotisation de CHF 41 500.-, mais on peut discuter le bout de gras avec les Chefs d’État du G20. ça se passe comme ça durant le World Economic Forum. Bienvenue dans le club le plus privé de la planète. Bienvenue à Davos. En 1971, Klaus M. Schwab, professeur d’économie à l’Université de Genève, invite 444 chefs d’entreprises à participer au premier European Management Symposium, organisé dans le nouveau Centre de congrès de Davos. Sous le patronage de la Commission Européenne, il veut familiariser les entreprises européennes avec les pratiques du management « made in USA ». Visionnaire, Herr Schwab est persuadé que le succès d’une entreprise ne vaut que si ses dirigeants prennent en compte les intérêts de toutes les parties prenantes : actionnaires, clients, employés et gouvernements ! Déjà la politique du gagnant-gagnant... 2 ans plus tard, c’est le 1er choc pétrolier et la fin des accords de Bretton Woods avec la fin du système des taux de change fixe (une info de plus pour briller durant les dîners !). Le monde ne sera plus comme avant ; la grande messe annuelle de l’économie s’ouvrira alors sur les problèmes économiques et sociaux. Les premiers leaders politiques sont invités en 1974. Le temps passe, les crises perdurent. L’European Management Forum est rebaptisé World Economic Forum en 1987. Mine de rien, il est devenu le « no man’s land » qui démine les conflits internationaux, mais sur terrain neutre. Quelques exemples explosifs ? 1988, la Grèce et la Turquie, au bord de la guerre, signent la « Déclaration de Davos ». 1989, première réunion ministérielle majeure entre la Corée du Sud et la Corée du Nord (la même année, discussions de la réunification allemande entre le Chancelier Helmut Kohl et le premier Ministre est-allemand).1992, le président sud-africain Frederik de Klerk rencontre Nelson Mandela. 1994, le ministre israélien Shimon Peres conclut un projet d’accord sur Gaza et Jericho avec le palestinien Yasser Arafat. Je suis sûr que l’air pur des Grisons adoucit les moeurs. Stars du show biz, chefs d’entreprise, banquiers, politiques, intellectuels : près de 2 500 participants et 500 journalistes se retrouvent chaque année la dernière semaine de janvier ; afin d’échanger, écouter et dialoguer sur tous les problèmes planétaires, sans oublier la santé et l’environnement. Alors le Forum de Davos : VIP ou VRP de la mondialisation ? A vous de débattre. De toute façon, vous ne serez pas invités ! & POLITIQUE. -/DAVOS. THE POLITICS OF ECONOMICS. Ah, the famous end-of-year corporate seminar... as usual it takes place over five daysup in the mountains. Everybody will be there, holedup in the same hotel. Between the ‘new objectives’and group ski classes, not to mention the disco night with all the tipsy assistants, the ritual remains the same. In any case, that’s how we see it. But for the world’s 1000 premier companies, it’s another story. We arrive by helicopter, we have military protection, we pay a massive contribution, but we can chew the fat with the heads of state of the G20. That’s how it is during the World Economic Forum. Welcome to the most exclusive club on the planet. Welcome to Davos. In 1971, Klaus M. Schwab, an economics professor at Geneva University, invited 444 business managers to participate in the first European Management Symposium, organized in the new Congress Center in Davos. Under the patronage of the European Commission, he wanted to familiarize European companies with the practices of US-style management. A visionary, Mr Schwab was convinced that a company’s successis only worthwhile if it takes into account the interests of all involved - from shareholders and customers to employees and governments ! Already a win-win policy… Two years later sees the first oil crisis and the end of the Bretton Woods agreements, marking the end of the system on fixed exchange rates (drop that in at your next dinner party). The world will never be the same again ; the big annual economics meeting opensup to economic and social issues. The first political leaders are invited in 1974. Time passes, crises continue. The European Management Forum is renamedthe World Economic Forum in 1987. Without meaning to, it became a ‘no-man’s-land’that diffuses international conflicts, but on neutral ground. Want some explosive examples ? In 1988, Greece and Turkey, at the cusp of the war, sign the ‘Davos Declaration’. 1989 saw the first major ministerial meeting between South Korea and North Korea (in the same year, German reunification was discussed between Chancellor Helmut Kohl and the East German Prime Minister). In 1992, the South African president Frederik de Klerk met Nelson Mandela. 1994 saw Israeli minister Shimon Peres conclude a draft agreement on Gaza and Jericho with the Palestinian Yasser Arafat. I am sure that the pure air of the Grisons region soothes the savage beast. Showbiz stars, business managers, bankers, politicians, intellectuals: around 2500 guests and 500 journalists meet every year in the last week of January to exchange opinions, listen to and dialogue on the world’s problems, without forgetting topics such as health and the environment. So, here’s a thought from the Davos Forum: Globalisation - VIP or RIP ? Have your own discussion... because unfortunately, you’re not invited ! décembre 2009 - janvier 2010 www.cotemagazine.com SO SWEET ZERLAND 101