Albert Nikolaevitch Benois (1852-1936) « Paysage hivernal », 1887. Aquarelle sur esquisse à la mine de plomb, sur carton 36,3 x 26,4 cm. Derrière la façade majestueuse du Musée d’art et d’histoire se cachent des trésors qui n’ont rien à envier aux grands musées européens dont une collection consacrée aux beaux-arts et composée d’oeuvres du XV ème au XXI ème siècle d’artistes renommés comme Witz, Liotard, Hodler, Vallotton, Renoir, Monet, Corot ou Cézanne. Outre ses collections permanentes, le Musée d’art et d’histoire de Genève accueillent des expositions temporaires. Du 3 décembre 2008 au 16 février 2009, il ouvre ses portes aux peintres et voyageurs russes du XIX ème siècle. En quête d’identité, l’art russe au XIX ème siècle est particulièrement riche et foisonnant. De la littérature, à la musique et à la peinture, les artistes se cherchent et trouvent des voies nouvelles en célébrant l'héritage de la Russie et ses traditions populaires ou en exaltant le lien fondamental qui unit l'homme et la nature. C’est partir du fonds, constitué au hasard des donations, que le Musée genevois a construit l’exposition. Avec pour fil rouge le thème du voyage, elle réunit un ensemble de dessins, aquarelles et gouaches et invite les visiteurs à revivre les pérégrinations de ces artistes russes inspirés par leurs séjours d’études en Occident, fascinés par les charmes d’un Orient proche mais aussi en recherche d’un retour à leurs racines. Si l’exposition n'a pas pour objet la présentation d'un panorama exhaustif de la production artistique en Russie au XIX ème siècle, elle présente une sélection d’oeuvres représentative des différents courants qui animent l’art russe de l’époque. Aux dessins d’écrivains, de poètes, de chroniqueurs ou de militaires se mêlent des oeuvres d’artistes renommés : le portraitiste Viktor Bobrov, le graveur Lev Dmitriev-Kavkazski, le symboliste associé aux Ballets russes Léon Bakst, et, parmi les paysagistes, Lev Lagorio ou le mariniste Ivan Aïvazovski, admirateur de Delacroix, mais aussi plusieurs élèves du Genevois Calame, comme Arseni Mechtcherski. Ce choix est également complété par des oeuvres plus anciennes provenant de la Société des Arts de Genève, fondée à la fin du XVIIIème siècle, comme le célèbre portrait de Denis Diderot, peint en 1773 par Dmitri Levitski, ainsi qu’une belle série de dessins du peintre de genre Aleksandre Orlovski qui se fit l’écho des campagnes napoléoniennes. Paysages immenses de la Russie, marines ou princesse russe, l’exposition est une véritable invitation au voyage à la découverte d’un art en pleine effervescence. C’est, entre autres, à une femme peintre, issue de la vieille noblesse de Saint-Pétersbourg, et épouse d’un médecin suisse venu travailler dans la ville, que l’on doit la présence de ces oeuvres à Genève. Membre de l’Académie impériale des beaux-arts, Pauline Couriard, alias Pelageia Petrovna Vokhina Couriar, devait fonder puis présider le Cercle artistique des femmes de Saint-Pétersbourg, une société d’artistes amateurs dont le but était de faciliter l’accès des femmes aux cours de pratique artistique. À l’occasion de ses dix ans de présidence, elle recevait en 1892 une série de dessins dédicacés par des artistes, intellectuels, amis de la société ou admirateurs, qu’elle donnera, tel un testament, quelques années plus tard, au Musée de Genève. Un témoignage supplémentaire des liens étroits qui unissent la Suisse et la Russie… © FLORA BEVILACQUA -/Behind the majestic façade of the Musée d’art et d’histoire, we find treasures that have no cause to be envious of the great European museums, its fine art collection features works from the 15th to the 21st century by renowned artists such as Witz, Liotard, Hodler, Vallotton, Renoir, Monet, Corot or Cézanne. Apart from its permanent collections, the Geneva Musée d’art et d’histoire also welcomes temporary exhibitions. From December 3rd 2008 to February 16th 2009, it is set to open its doors to the Russian painters and voyagers of the 19th century. In search of an identity, the Russian art of the 19th century is particularly rich and teeming. From literature to music and painting, the artists seek out themselves and find new pathways in celebrating Russia’s heritage as wellas its popular traditions, while exalting the fundamental link that unites man and nature or by reinterpreting the theme of travel. The Genevan museum built this exhibition from funds consisting of random donations. With travel as its main theme, it brings together a collection of drawings, watercolours and gouaches and invites visitors to relive the peregrination of these Russian artists inspired by their study trips to the West, fascinated by the spell of the nearby Orient, yet also seeking a return to their roots. The aim of the exhibition is not to present an exhaustive overview of the artistic production in Russia in the 19th century, it presents a selection of works that are representative of the different currents that animate the Russian art scene of the era. Works by renowned artists are blended with drawings by writers, poets, chronicle writers or soldiers: the portraitist Viktor Bobrov, the engraver Lev Dmitriev-Kavkazski, the symbolist associated with the Russian ballets Léon Bakst and among the landscape painters, Lev Lagorio or the seascape painter Ivan Aïvazovski, an admirer of Delacroix, but also many students of the Genevan Calame, such as Arseni Mechtcherski. This choice is also completed by the older works originating from the Société des Arts de Genève, founded at the end of the 18th century, such as the famous portrait of Denis Diderot, painted in 1773 by Dmitri Levitski, as wellas a beautiful series of drawings by the genre painter Aleksandre Orlovski who worked on spreading the Napoleonic campaigns. Immense Russian landscapes, seascapes or a Russian princess, the exhibition is a true invitation to engage in a voyage of discovery of an art that is truly effervescent. If we have the presence of these works of art in Geneva, among others, it is thanks to a woman painter who descended from old Saint-Petersburg aristocracy, who married a Swiss doctor who came to practice in the city. A member of the Imperial Academy of Fine Arts, Pauline Couriard, alias Pelageia Petrovna Vokhina Couriar, founded and then presided over the Women’s Artistic Circle of Saint Petersburg, a society of amateur artists whose goal was to facilitate women’s access to practical art courses. To mark the tenth anniversary of her presidency, in 1892 she received a series of drawings dedicated by artists, intellectuals and friends of the society or admirers, which she then donated a few years later, as a testament to the Musée de Genève. This is another testimony of the close links that unite Switzerland and Russia… Pauline Couriard Pelageia Petrovna Vokhina Couriar (1848-1898) « Effet de neige », Huile sur carton, 32,5 x 47,5 cm. décembre 2008 - janvier 2009 www.cote-magazine.ch © FLORA BEVILACQUA SPECIAL RUSSIA 99